CHAPITRE 34 - Isadora

1.3K 45 56
                                    

Le moins que l'on puisse dire, c'est que j'ai passé une journée houleuse. Il est prêt de dix-huit heures trente, et j'avoue être complètement rincée.

Depuis ce matin, j'ai les nerfs en boule. Littéralement. Constance m'a agacée dès le petit-déjeuner avec ses questions indiscrètes, ses révélations gênantes et ses surnoms d'une imbécillité sans commune mesure.

Ma puce.

Ma chérie.

Ma fille.

Je ne sais pas lequel me fait plus vomir. En tout cas, cette femme me rend malade. Finalement, je m'attendais à ce genre de journée durant laquelle on préfère mourir. J'attendais de pied ferme son attitude faussement détendue, et ses discours inutiles pour combler les silences pesants. Toutefois, cela m'a permis d'en apprendre une bonne sur John, cet obsédé sexuel qui, après avoir introduit ses doigts dans mon intimité et caressé mon clitoris avec sa langue, s'est visiblement empressé de faire l'amour à sa femme.

LE MÊME SOIR !

Je ne m'attendais pas à vivre une réelle histoire d'amour, car notre situation nous l'interdit. Mais je ne m'attendais pas non plus à apprendre cela.

Et de sa bouche à elle !

Je me suis vengée à ma manière. J'ai tout fait pour dépenser l'argent de John, depuis ce matin. Lui qui est plein aux as, cela ne créera pas un trou dans son porte-monnaie, mais ce sera peut-être suffisant pour lui mettre les nerfs en boule. Ou simplement lui faire comprendre qu'il m'a bien énervée.

Il l'a bien cherché, en tout cas !

Je n'ai pas acheté de grandes marques. Simplement parce que je n'aime pas ça. Ça fait bien trop artificiel pour moi, et rappelons que je ne m'appelle pas Constance.

Dieu merci !

À part ce fichu maillot de bain qui me fait un corps d'enfer...

Ainsi, je me suis permis, toute la sainte journée, de lécher les vitrines du moindre magasin de prêt-à-porter que nous croisions, des boutiques de cosmétiques ou de sacs à main, sous le regard ébahi de Constance. Elle a vite compris qu'il ne fallait pas m'en empêcher sous peine de subir ma fureur. Alors, elle m'a laissé me faire plaisir sans rechigner.

Elle a bien fait.

Quoi qu'il en soit, cette horrible journée est terminée. Du moins, la partie où je supporte ma mère. Je peux enfin souffler et ne plus faire semblant. Je déteste jouer un rôle. Mon défunt père m'a toujours élevée pour être honnête et toujours dire ce que je pense.

Et il y en a qui ferait bien de m'éviter, à l'avenir !

Ce traître !

Lorsque nous arrivons à la maison, après avoir gracieusement payé le taxi, je prends un temps fou à rentrer dans la maison. Je repousse le moment où je vais voir Constance embrasser l'homme que j'aime le plus au monde. Oh, oui, je repousse cet instant où mon cœur volera en éclat dans ma poitrine.

— Heu... Tu ne viens pas ? M'interpelle ma mère, la mine inquiète et ternie par cette longue journée sous le soleil.

— Si si.

Je passe la porte d'entrée, suivant ma mère pas à pas. Malgré moi, mes yeux s'abaissent en direction de son fessier. Je me dis que John l'a finalement bien choisie : j'ai hérité de son corps bien moulé en forme de sablier. Sa taille marquée, son fessier rebondi et sa poitrine fournie lui donnent un charme de femme fatale, avec des grosses lunettes d'abeille. Je ne sais pas vraiment si je dois me réjouir ou non de lui ressembler autant.

DADDY'S GIRL - TOME 1 - The DaddyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant