CHAPITRE 38 - John

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J'ouvre un œil dans le silence de la nuit.

Mes membres sont encore engourdis et, pourtant, je me sens léger comme une plume, comme un oiseau épris de liberté. Je ne parviens toujours pas à réaliser ce qu'il s'est produit quelques heures plus tôt dans cette chambre.

— Mmh... Gémis-je doucement en humant son parfum qui envahit toujours mon espace vital, comme une douce étreinte.

Oui, j'ai défloré ma belle-fille.

Et pour la première fois, j'assume pleinement en avoir eu envie. Cette jeune femme est tout bonnement incroyable. Elle a illuminé mon existence d'une manière que je n'aurais jamais cru possible. C'est comme si elle était une allumette, et qu'elle avait rallumé les braises qui menaçaient de s'éteindre au plus profond de mon âme, là où personne n'avait encore pu s'y aventurer.

J'ouvre lentement les paupières, laissant mes cils noirs se décoller progressivement pour rendre les images plus nettes. Nous avons laissé la lumière de la lampe de chevet. Elle crée des faisceaux lumineux tout autour de notre nid d'amour.

Le nez toujours plongé dans la chevelure de la belle endormie, je la serre encore plus fort contre moi. Elle est toujours nue. Mon pénis, également dénudé, repose contre son fessier d'une rondeur parfaite, ce qui pourrait me donner envie de lui faire l'amour à nouveau. Or, je n'ai plus envie de rien. Je tiens juste à la tenir entre mes bras pour ne plus jamais la laisser partir. On dit toujours que l'amour que l'on porte à une femme ne se mesure pas à notre envie de la prendre dès que l'on se colle à elle, mais plutôt à cette envie chaste de rester blotti contre elle.

Je t'aime tellement, stellina.

Tu ne peux pas imaginer à quel point.

J'aimerais clamer mon amour haut et fort, mais tout est compliqué, en dehors de cette chambre. À mon âge, je ne pensais plus pouvoir tomber amoureux. Je mentirais si je disais que je n'avais pas une vie bien rangée avec Constance. Une grande première pour moi, qui étais plutôt un coureur de jupons jusqu'ici. Elle a emménagé dans cette maison très tôt, broyant ma solitude quotidienne de la meilleure des façons et je m'en réjouissais. Mais là, ce que je ressens pour cette jeune fille, ça n'est pas la même chose. J'ai déjà aimé. Oui. Mais là, c'est si singulier, si puissant. À ses côtés, je sens que plus rien n'est impossible. Je ne me sens plus homme, mais ange. Et je serais prêt à lui décrocher la lune, si elle osait me le demander.

Sous ces pensées solennelles, je passe une main devant elle et caresse sa joue. Elle se réveille lentement, et ronronne comme une petite chatte. J'aimerais tant rester, mais je dois partir. Je n'ai pas le choix. Alors, le plus doucement possible, je l'éveille à la parole :

— Cara mia... Je vais devoir te laisser... L'informé-je d'une voix douce.

— Je sais... Ronronne-t-elle de nouveau.

En s'étirant de tous ses membres, elle écrase, sans même le vouloir, son fessier contre mon entrejambe, et j'ai presque envie de lui faire l'amour une seconde fois. L'enlacer, la choyer, la faire gémir. Lui donner tout ce qu'elle mérite. Mais nous n'avons plus le temps. J'embrasse sa nuque et, à l'aide de mes bras, l'attire vers moi pour la serrer une dernière fois contre mon torse. Son corps est menu à côté du mien, mais l'amour qu'elle ressent pour moi est d'une telle puissance que j'ai l'impression d'exploser. Si je le pouvais, je resterais là, dans ce lit, pour le restant de mes jours, à la cajoler comme elle le mérite. À compenser son manque d'amour. À panser ses blessures que nul autre n'a encore pu constater. Je m'abreuverais de ses baisers mouillés, et sucerais sa peau nue comme on se délecte d'une gourmandise.

— John... M'interpelle soudain la jeune femme, interrompant le fil de mes pensées.

— Oui, chérie ?

DADDY'S GIRL - TOME 1 - The DaddyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant