CHAPITRE 49 - Isadora

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Quelques jours ont passé, depuis notre repas avec Lyse.

Et aujourd'hui, c'est un jour particulier.

Constance est partie rejoindre une amie après avoir passé ces dernières longues journées, enfermée dans la maison, ce qui ne lui ressemble pas. Elle restait collée au canapé ou aux transats du jardin.

Évidemment, elle avait trop mal au cul pour bouger...

— Ça aurait fait fureur chez le coiffeur ça... Pouffé-je ouvertement, seule dans ma chambre. J'imagine bien le coiffeur : « Asseyez-vous », et l'autre qui répond « Ne pourrais-je pas rester debout ? J'ai l'anus en bouillie ! » avec son petit doigt en l'air !

Elle ne m'a pas proposé de sortir avec elle, aujourd'hui. Et ça m'arrangeait. Rester à la maison peut me donner l'occasion d'enfin avoir une conversation avec John. Celle tant attendue. Pour couronner le tout et faire de cette journée une des meilleures, John a décidé de se libérer pour deux heures en milieu d'après-midi. Je n'aurai pas besoin d'attendre des heures. Il est sur le point d'arriver pour que nous puissions discuter à cœur ouvert, selon sa demande.

Je suis en rogne. Aussi n'avons-nous rien fait depuis le dernier repas. Même lorsque Constance dormait, nous ne nous sommes pas rejoints pour nous adonner à une quelconque activité sexuelle.

Connard.

Mais il me manque, ce connard !

Je suis allongé au centre de mon lit, en petite jupette, les mains derrière la tête. Je clos les paupières un instant pour tenter de détendre mes muscles endoloris par la colère stagnante qui gît dans mon corps tout entier.

Je suis au plus bas. Mes sentiments contradictoires s'entrechoquent à l'intérieur de moi. Plongée dans un noir profond sous mes paupières, je ne veux plus rien voir. Plus rien entendre. Je veux simplement que John vienne enfin me rejoindre et qu'il me dise que je suis là femme de sa vie.

Oh, s'il pouvait divorcer...

Qu'est-ce qui le retient ?!

GRRRRUUUUUUUUUUUIIIII

Je rouvre les yeux à la volée, et aperçois John dans l'encadrement de la porte de ma chambre. Il affiche une mine affreuse. Et j'imagine que j'affiche exactement la même. Depuis ce jour-là, le jour où j'ai compris qu'il jouait réellement un double jeu, mon visage est plus terne que jamais. C'est comme si les rayons du soleil ne m'atteignaient plus.

— Bonjour, Isadora.

— Bonjour...

— Elle est partie ? Me questionne-t-il alors, en faisant bien entendu référence à ma mère, qui visiblement, passera toujours au premier plan.

— Il y a environ un quart d'heure, confirmé-je. On est tranquille...

— Bon, c'est bien.

John approche lentement, et referme la porte derrière lui, comme si nous devions encore nous cacher. Or, ni Constance ni Martha ne risquent de débarquer, cette après-midi. Je me recroqueville en haut du lit, au niveau de mon oreiller, et mon beau-père s'assied juste à côté de moi. Il dépose une main légère sur ma cuisse nue qui me fait frissonner. Je ne parviens même pas à la repousser.

Sorcellerie !

— Je pensais que tu ne voudrais plus jamais de moi... Avoué-je, des larmes pleins les yeux. J'ai cru mourir sans toi, mon amour...

— Mon amour ? Marmonne-t-il d'une voix suave et si douce qu'elle m'en fait fondre de l'intérieur.

— Ça ne te plait pas ? Osé-je, en me mordillant l'intérieur de la joue gauche.

DADDY'S GIRL - TOME 1 - The DaddyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant