DADDY'S GIRL - TOME 1 - The Daddy

CHAPITRE 26 - Isadora

Je suis, dans un rêve, là , non ?

Je ne parviens même pas à clore les paupières, trop occupée à observer le visage de John contre le mien. Ses lèvres sont d'une douceur incomparable, et sa légère barbe me chatouille la mâchoire et le contour de la bouche. Mes mains entourent son visage pour le maintenir. Je ne veux plus qu'il parte. Ce simple contact provoque un émoi que je n'aurais jamais cru possible.

Nous restons là, à nous découvrir durant de longues minutes, avec pour seul témoin le crépuscule et ses teintes orangées. Je ne sais pas ce que l'avenir nous réserve. Aucune d'entre nous ne le sait. Mais ce dont je suis certaine, c'est que je souhaite continuer à être là, blottie dans ses bras, à le goûter encore et encore jusqu'à plus faim.

J'ai attendu cet instant tellement longtemps, tout au fond de moi, que je deviens insatiable. Et comme s'il avait lu dans mes pensées, et exprès pour me provoquer, John s'éloigne. Ses lèvres m'abandonnent en me laissant un goût amer.

— Heu, Isadora, je... Pardon.

Comment ça ?

J'ai attendu ce moment tellement longtemps que j'en crevais de l'intérieur, et tu t'excuses ?

— Je n'ai pas le droit de te pervertir comme je le fais, marmonne-t-il en continuant de caresser ma joue.

J'attrape sa main. Je suis terrifiée à l'idée qu'il m'abandonne là, après tout ça. Terrifiée qu'il parle à ma mère et que l'on m'éloigne de lui à tout jamais. Terrifiée de perdre la personne que j'aime le plus en ce monde, à l'heure actuelle, celui qui a embelli mes jours maussades et fait battre mon cœur à nouveau, mon pauvre cœur en lambeaux qui ne désirait plus que s'éteindre.

— Non... Non, embrasse-moi encore... Le supplié-je. Embrasse-moi, John...

— Tentatrice... Me provoque-t-il.

L'homme abdique enfin, et approche son visage de nouveau. Or, cette fois-ci, ses lèvres s'entrouvrent et lorsqu'elles entrent enfin en contact avec ma bouche, je sens sa langue chaude tenter de se frayer un passage entre mes dents. Un hoquet de surprise m'échappe, et le seul réflexe que John a, est de saisir plus fermement mon visage des deux mains et de me faire pencher légèrement en arrière.

C'est la première fois que j'embrasse quelqu'un. La première fois que je goûte à une langue chaude et humide. Alors sans réfléchir plus longtemps, j'entrouvre également la bouche pour le laisser faufiler son membre en moi. Sa langue passe la barrière de mes dents et cherche la mienne, que je lui offre sans rechigner. Lorsqu'elles se touchent, je sens l'humidité entre mes cuisses qui bouillonne. Celle-ci menace de se déverser sur le carrelage luisant. Le corps de John est si proche du mien que, dès cet instant, je sens une bosse se former au niveau de mon ventre.

— Mmh ! Gémis-je, malgré moi, sous son baiser mouillé.

La sueur envahit ma nuque et mon échine. John accélère le mouvement. Il ouvre et referme sa bouche, entre et sort sa langue, comme s'il mimait un acte sexuel. Il me donne des baisers comme s'il en pleuvait, et la tempête qui se forme à l'intérieur de moi témoigne de l'efficacité de ses gestes. Mes pensées vagabondent vers des thèmes amoureux que je n'ose avouer. Je ne me suis jamais sentie aussi à l'aise avec un garçon. Aussi prête.

Oui, mais...

John n'est pas un garçon, c'est un homme. Un homme à la virilité puissante et au pouvoir de séduction redoutable. Il me domine, aujourd'hui. Instinctivement, mes mains descendent le long de son torse et contournent son flanc pour parcourir son dos, dont je sens les muscles saillants ressortir sous sa chemise. Je l'attire à moi, toujours plus près, me délectant de la sensation de son sexe qui palpite contre mon ventre. Je me trémousse contre lui. Je suis tout bonnement incapable de lui échapper. Pas parce qu'il me retient, mais parce qu'ici, c'est le seul endroit où je veux être. Dans ses bras. À l'embrasser encore et encore. À sentir sa langue dans ma bouche. À goûter sa salive au goût de gourmandise. À humer son haleine mentholée. Mon ventre se frotte contre toute la longueur de son érection, qui grandit encore et encore. J'ai envie de gémir encore mais, par gêne, je me retiens. Mais tout à coup, il m'abandonne :