CHAPITRE 22 - Isadora

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J'ouvre lentement les yeux, aveuglée par les rayons du soleil, puis ramène mes mains sur mes paupières pour les frotter énergiquement.

— Mmh... Soupiré-je.

Lorsque je fais enfin face au monde qui m'entoure, les souvenirs de la veille me sautent au visage. Les images me reviennent comme des flashs, et sont complètement dénuées de logique. Pour autant, je n'ai rien oublié. Aucun détail n'a été omis.

Oh, non...

Je me suis complètement ridiculisée. Mais même si John pense certainement le contraire, j'étais consciente de ce que je faisais ou disais.

J'aurais tellement voulu qu'il m'embrasse, hier soir. Je désespérais de recevoir ce baiser qui aurait signifié tant de choses pour moi. Mais il n'en a pas été ainsi. Déçue, je me redresse et finis par sortir de mon lit. Tous mes membres sont engourdis. J'ai trop dansé. J'ai également dû forcer sur mes membres et jouer à la « femme élastique » pour ressentir tant de douleur. Malgré mes muscles qui me brûlent, je pose les pieds par terre, et pile à ce moment-là, quelqu'un frappe doucement à la porte de ma chambre. Je baisse les yeux en direction de mon corps pour bien vérifier que je porte des vêtements qui camouflent mes formes, puis je réponds enfin :

— Oui ? Entrez ! Indiqué-je à la personne encore inconnue qui s'apprête à entrer.

J'espère que ce n'est pas Constance.

Pitié, pas ça.

Plus elle s'éloigne, mieux je me porte.

Comme le ciel a entendu mes prières, ce n'est pas ma mère qui entre, mais John. Par réflexe, je remonte la couverture par-dessus mon débardeur à moitié transparent et décolleté à souhait, pour paraître un minimum descente, même si j'imagine que ma coiffure et mon teint sont affreux. Il me semble que pleine d'alcool jusqu'à ras-bord, tout était plus simple. Plus de complexes. Plus de gêne. Rien. Seulement mes désirs les plus enfouis qui se dévoilaient au grand jour.

Oh, mon Dieu...

— Bonjour, Isadora, chuchote John, les mains dans les poches, avant d'en ressortir une pour refermer la porte derrière lui.

— Heu... Bonjour...

Je ne suis pas sûre que ce soit une bonne idée qu'il approche. Je ne me sens plus capable de lui résister. J'ai envie de sauter dans ses bras et de le dévorer.

Oh, qu'est-ce que je dis...

Qu'est-ce que tu fais là ? Tu n'es pas avec Constance ? Osé-je, même si au fond, je sais pourquoi il se tient devant moi ce matin.

— Il faut qu'on discute, ma fille. D'urgence.

Je le pressentais. Je n'ai pas été correcte, hier soir. Il a dû complètement halluciner. Quand je pense que je me suis déshabillée devant lui, lui offrant littéralement mon corps, j'ai envie de me planquer sous les couvertures et mourir asphyxiée.

— Oui, je... Je suis d'accord, abdiqué-je en remontant les genoux contre ma poitrine, tandis qu'il approche encore, après avoir fermé la porte.

N'importe quelle fille aurait eu peur de le voir entrer de la sorte, mais pas moi. Après ce que j'ai osé faire hier soir, soit il y a quelques heures, il aurait pu faire ce qu'il voulait de moi mais n'a pas daigné m'approcher, malgré mes supplications. John est un homme bien. Il me respecte. Et je me demande si ce n'est pas une des raisons pour lesquelles j'en suis tombée raide dingue.

Ça fait toujours bizarre de l'avouer.

De SE l'avouer.

— Je... Je suis désolée pour hier ! M'exclamé-je soudain, prise de panique à l'instant même où il s'assied sur le rebord de mon lit.

DADDY'S GIRL - TOME 1 - The DaddyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant