Il est près de vingt-deux heures.
La pluie battante fait rage à l'extérieur depuis le dîner, et en vient jusqu'à frapper les volets et les murs de ma demeure. Les arbres glacés qui dansent leur ballet à l'extérieur font apparaître des ombres sinistres sur le marbre de la salle de bain. Le ciel bleu fait son deuil et noircit les alentours avec une telle puissance que les oiseaux se taisent pour laisser place à un silence de mort.
Mais très vite, la nature déclenche toute sa fureur, écho de mon coeur. Le tonnerre se met à gronder, fulminer, râler de plus en plus fort, comme, encore une fois, l'écho de mon âme qui s'effrite de jour en jour à force de vivre dans l'ombre.
Sa menace m'encercle. Les éclairs succincts brûlent mes yeux telles des flammes et font s'évaporer les vagues de mes prunelles, qui ne deviennent plus que deux trous béants.
Les paumes délicatement posées sur les rebords du plan de toilette de la salle de bain, je ne bouge plus depuis de longues minutes. Plus aucune friction de mes vêtements ne se laisse entendre dans les couloirs, plus aucune parole. Tandis que tout le monde dort, moi, je fais face à l'abomination que je suis devenu. Je me confronte à cet homme qui se laisse, peu à peu, emporter par ses désirs les plus farouches.
Lorsque j'ai rencontré Constance, elle a été comme une absolution. Elle m'a permis de me découvrir. D'accepter l'homme que j'étais réellement à l'intérieur. Et c'est pour cela que dans un sens, je ne cesserai jamais de l'aimer. Pour ce qu'elle est. Un ange tombé du ciel, avec des ailes d'acier, qui supportait la violence dont je faisais preuve avec bravoure, jusqu'à ce que je prenne la décision de la préserver avant qu'elle ne soit déchue et ne rejoigne les abîmes avec moi.
Je pensais réellement pouvoir y échapper, tout en préservant mon couple. Seulement, l'arrivée d'Isadora dans nos vies a chamboulé mon existence encore plus violemment que tout ce que je pouvais imaginer. Elle, cet éclair de vie. Cette flamme incandescente. Dès son arrivée, les éclats de mon cœur se sont reconstitués. Et chaque parole, chaque geste, chaque regard, elle fondait dans mon âme, comme dans les limbes du Pacifique.
Oui, je le clame haut et fort.
Je suis tombé amoureux d'une femme de vingt-huit ans ma cadette. Je suis tombé amoureux d'une enfant, d'une adolescente, d'une femme. Amoureux de ses gestes et de sa beauté. Amoureux de sa voix et de sa volupté.
Il est près de vingt-deux heures.
L'heure à laquelle les trompettes de la mort jouent leur sinistre mélodie. L'heure à laquelle ma solitude me renvoie à des tas de questions qui restent encore sans réponse. En Grèce antique, on disait qu'une personne n'était vraiment complétée que par son âme sœur. On disait que l'on errait dans le cosmos jusqu'à la retrouver, cette moitié de notre âme perdue.
Et je l'ai trouvée.
Même si j'aime ma femme du plus profond de mon cœur, l'amour que je porte à Isadora n'est en rien comparable. Il est puissant, il est dévastateur. Je pourrais simplement mourir pour elle si on me le demandait.
C'est décidé.
Il est près de vingt-deux heures et oui, j'ai pris ma décision : je vais tout avouer à Constance. Je ne peux pas vivre éternellement dans le mensonge et laisser notre amour mourir à petit feu.
Je dois vivre cet amour.
Vivre cette idylle, dont la principale fleur a écarté ses pétales pour me recueillir en son sein. Avec elle, plus de violence. Juste de la passion. Un voyage. Une vie.
— Ti renderò la donna più soddisfatta al mio fianco. (je ferai de toi la femme la plus épanouie à mes côtés).
Sous ces douces paroles qui contrastent avec le tonnerre qui envahit l'espace à quelques mètres, juste derrière la fenêtre, je me redresse, puis allume le robinet d'eau dans la douche, et laisse la vapeur envahir la pièce d'une fumée opaque pour entrer une dernière fois dans ma bulle secrète.
Pendant ce temps, je me replace devant le miroir et retire ma chemise, bouton après bouton, laissant mon torse massif se laisser parsemer de frissons légers. Oui, je regarde ce torse puissant qui se trouve dans le reflet, en commençant à déboutonner mon pantalon.
Et quelques secondes plus tard, je le retire et finis par baisser mon caleçon pour me mettre à nu. Mes prunelles, dont les vagues déchaînées ne sont plus que désir, se dirigent vers mon entrejambe. J'admire cette tache de naissance qui se trouve sur mon pubis, cette minuscule tâche ou picot de beauté qui m'a été offert à la naissance, suspendue à mon nombril comme à une étoile. Cette tâche d'encre couleur café qui me ramène à mon passé. À mon présent. À mon futur. À mon amour.
C'est alors que je relève la tête doucement et plante mes orbes dans celles de mon reflet en murmurant doucement au milieu des tempêtes :
— Quindi sei davvero la mia anima gemella, Isadora... (Donc tu es réellement mon âme-soeur, Isadora... ).
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EHHHHHHH BONSOIR MES CAILLETTES !!!!!!! 🌹🌹🌹
Voilà, c'est ici que s'achève le premier tome de Daddy's Girl !!!!!!!! 🥰❤️
Alors, j'imagine qu'il y en a qui gueulent... Bah je m'en fiche, moi j'suis en train de pleurer !!! HAHAHAH 😌
Je vous informe donc que le TOME 2 suivra dans quelques jours ! (pas spécialement d'attente).
Pour lors...
1. Dites-moi un peu ce que vous avez pensé de cette histoire ! J'y tiens !
2. Qu'imaginez-vous pour le Tome 2 ???
Je vous fais des gros bisous et remercie encore une fois tout le monde. Merci pour votre soutien, vos commentaires à mourir de rire, vos étoiles, vos lectures... Grâce à vous, je ne le dirai jamais assez, je prends confiance !! 🌹
JE VOUS AIME !!!!!! ❤️❤️❤️❤️❤️❤️❤️❤️❤️❤️❤️❤️❤️❤️
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DADDY'S GIRL - TOME 1 - The Daddy
RomantikEN COURS DE CORRECTION !!! Isadora est sur le point d'avoir dix-huit ans. Malheureusement, peu avant son anniversaire, un drame se produit : son père, qu'elle aimait plus que tout au monde, décède des suites de son cancer. Isadora n'a d'autre choi...