« On a tant abusé du regard dans les romans d'amour
qu'on a fini par le déconsidérer.
C'est à peine si l'on ose dire maintenant que deux êtres se sont aimés
parce qu'ils se sont regardés.
C'est pourtant comme cela qu'on s'aime et uniquement comme cela.
Le reste n'est que le reste, et vient après.
Rien n'est plus réel que ces grandes secousses
que deux âmes se donnent en échangeant cette étincelle. »
Je referme le roman que j'étais en train de lire et le dépose doucement sur la table de chevet. Puis, je me recouche sur le matelas, encore habillé, en passant les mains derrière mon crâne. Je clos alors les paupières et me laisse emporter dans mes songes.
Nous sommes dimanche, aujourd'hui.
C'est une journée radieuse. Dès l'aurore, le soleil a envahi les plaines à l'horizon. Mais à cet instant, à environ onze heures de la matinée, je ne désire que m'évader seul dans ma chambre.
Je profite des gazouillements provenant de l'extérieur pour me laisser emporter tranquillement dans les bras de Morphée, quand tout à coup, j'entends la porte de ma chambre s'ouvrir. C'est certainement Constance. Comme je ne suis pas d'humeur, je n'ouvre pas les yeux et reste le plus calme possible. Ainsi, elle pensera que je dors et prendra congé.
Mais tout à coup, je n'entends plus rien. Ni ses pas, ni sa respiration. Je commence à me demander si je n'ai pas rêvé quand, sans crier gare, on me saute littéralement dessus.
— AH !
— BANZAÏ !!! Hurle alors Isadora, dès à présent à califourchon sur moi.
— Cara, tu es folle ! Paniqué-je. Qu'est-ce que tu fiches ici ?!
— Heu... Je suis aussi chez moi, il me semble ! Rétorque-t-elle, amusée.
Je suis tellement subjugué par sa réponse que je n'ose rien répondre. Je toise son regard juvénile, puis oscille de son œil droit à son œil gauche, en passant par ses lèvres douces comme de la soie. Quand tout à coup, je me souviens que nous risquons de nous faire surprendre, et que cela aurait sans doute de terribles conséquences.
— Dans ma chambre, putain ! Tonné-je en baissant le plus possible le volume de ma voix. Tu fais exprès ?
— Du calme, Don Juan, réplique-t-elle aussitôt, ce qui ne lui fait toujours pas perdre sa bonne humeur et son entrain. Ta femme vient juste de partir, m'annonce-t-elle, avant de saisir le premier bouton de ma chemise pour l'ouvrir.
Je place mes mains par-dessus les siennes et la bloque dans ses mouvements. Elle affiche alors une mine boudeuse.
— Arrête, Isadora.
— Mais, elle est partie...
Elle est vraiment adorable quand elle insiste comme une enfant. Elle me rappelle ma vie, des années plus tôt, lorsque je demandais à avoir une glace chez le marchand du coin. Cette jeune femme me surprendra toujours. Elle a beau avoir dix-sept ans, elle a beau avoir l'air d'une vraie femme lorsqu'elle jouit sous mes doigts ou ma langue, quand je la prends, elle aura toujours ce côté enfantin qui me réchauffe le cœur.
— On est dimanche, lui rappelé-je doucement en caressant sa chevelure d'une main. Tu penses vraiment qu'elle en a pour des heures ? Suggéré-je, en espérant que le message passe rapidement.
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DADDY'S GIRL - TOME 1 - The Daddy
RomanceEN COURS DE CORRECTION !!! Isadora est sur le point d'avoir dix-huit ans. Malheureusement, peu avant son anniversaire, un drame se produit : son père, qu'elle aimait plus que tout au monde, décède des suites de son cancer. Isadora n'a d'autre choi...