DADDY'S GIRL - TOME 1 - The Daddy

CHAPITRE 13 - Isadora

J'ai passé une nuit horrible.

Les cauchemars et les images de la veille gangrènaient mon esprit, dès l'instant où je fermais les yeux. J'avais chaud. J'avais froid. Je tremblais de peur.

Je n'ai pas osé aller réveiller John. Il en avait déjà assez fait. D'ailleurs, à l'instant présent, je me demande toujours comment j'ai pu oser lui demander de passer la nuit à mes côtés. Mais où avais-je la tête ? Que pouvais-je bien imaginer ? Qu'il vienne se coucher sous ma couette à mes côtés, en caleçon, et que nous passions la nuit emboîtés l'un dans l'autre ?

Oh...

Mes joues me brûlent, tout à coup. Je les maintiens entre mes paumes et ferme les yeux. Sous l'écran de mes paupières, je revois John se précipiter hors de sa grosse Berline et foncer sur mes agresseurs. Il les a frappés jusqu'au sang. Malgré les coups de poing qu'il a reçus, lui aussi. Malgré le coup de poignard dans l'avant-bras. Malgré le fait qu'à trois, ces hommes auraient pu le tuer. Il n'a pas hésité une seule seconde. Pour moi.

Je revois son visage luisant et ses prunelles enflammées lorsqu'il a aperçu ma poitrine dénudée. Mais à aucun moment il n'a eu de geste déplacé. Au contraire, il a détourné le regard avec un air gêné, et m'a donné son veston pour me couvrir. Il n'a pas profité de ma faiblesse. À aucun moment.

— Oh... Je recommence... Songé-je avec une pointe d'amertume.

Cela fait des heures que je pense à John et à sa manière de se comporter avec moi. C'est un vrai gentleman et, je suis persuadée que s'il voulait des enfants, il ferait un père merveilleux.

S'il avait des enfants...

Depuis que je suis arrivée, j'ai été acceptée. Complètement. Il m'appelle même « ma fille », ce qui soit dit en passant, serre ma gorge à chaque fois, pour une raison que j'ignore encore.

John...

Ce matin, je l'ai croisé en descendant pour prendre mon petit déjeuner. Ma mère était apparemment déjà partie, certainement par manque d'envie de me croiser, après l'épisode de la veille. Mon beau-père, quant à lui, était déjà en costume, en train de boire un café. Il m'a indiqué qu'il devait se rendre au bureau pour la matinée, sans ajouter un mot. Je n'ai même pas eu le temps de le remercier. Il s'est précipité hors de la demeure en me saluant simplement. Il avait changé de tenue, faute de ne pas avoir son veston noir. Mais je dois avouer que le bleu marine lui sied à merveille, faisant ressortir la teinte poivre et sel de sa barbe et de ses cheveux.

Il a réellement un charme renversant.

Je secoue la tête de gauche à droite à maintes reprises pour éradiquer ces pensées, puis me remets au boulot.

Aujourd'hui, nous sommes samedi. C'est le grand jour : le jour où mon amie, Lyse, vient me rendre visite. Je vais enfin pouvoir décompresser un peu.

J'arrête un moment de taper sur mon ordinateur, puis referme l'écran en zieutant mon réveil. Il est 13h45. Elle ne devrait pas tarder.

DING DONG

— OH ! Déjà ! M'exclamé-je, avant de me lever d'un bond.

Je me précipite hors de ma chambre, longe le couloir puis descends les escaliers pour rejoindre l'entrée. Une fois que je suis devant la porte, je prends une grande inspiration et ouvre. Je tombe alors sur le visage rayonnant de Lyse, qui me fixe de ses orbes chocolatés.

— Hey ! Ma chérie ! S'exclame celle-ci sans attendre, en me tendant les bras.

Je fonce littéralement sur elle et la serre dans mes bras le plus fort possible.