CHAPITRE 25 - Isadora

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Je suis confortablement installée au bord de la piscine. Son ardent éclat pénètre mes sens et nourrit mes pensées. Sous l'ivresse de sa chaleur incandescente, je me remémore les épisodes de la veille, en écoutant le bruit des vagues sous la plante de mes pieds et en observant les miroitements de l'astre à la surface de l'eau pâle.

Hier soir, John m'a aidée. Il m'a empêché de me faire du mal. Il a été la lumière au bout du tunnel. La fine lueur dans une obscurité qui n'a plus rien d'éternel.

Malheureusement, la réalité nous rattrape toujours, un jour ou l'autre. Je pensais sincèrement qu'une fois que je lui aurais dévoilé mes sentiments, nous pourrions vivre ensemble. Partager au moins quelque chose. Rien qu'une infime étreinte dans l'enfer de nos vies respectives.

Or, le bonheur s'est évanoui en un claquement de doigts, au moment où Constance a pointé le bout de son nez dans l'embrasure de la porte. Et dès cet instant, j'ai dégringolé dans les bas-fonds de mes pensées les plus sombres et les plus sournoises. Cette femme m'a, encore une fois, volé mon bonheur en l'aspirant de son souffle corrosif. Je suis restée plantée là, à la toiser de haut en bas, le regard en biais. Elle ne croyait pas à cette histoire de douche, mais j'ai tout nié en bloc lorsqu'elle a tenté de me soutirer des informations.

Constance est une vipère. Une vipère au venin mortel, qui m'enferme petit à petit dans la prison intérieure que je m'étais jurée d'éradiquer. Encore une fois, ma vie est gâchée. Le seul point positif dans cette histoire, c'est que j'ai compris que ma vie était régie par de fausses espérances.

En un sens, merci, chère mère !

Oui, je crois que tout ça, c'était une erreur. Venir ici de mon plein gré pour éviter de me retrouver en famille d'accueil. Préférer une vie avec la personne que je hais le plus au monde par simple choix de facilité. Ensuite, m'amouracher de John, mon beau-père, l'homme le plus sexy que le monde n'ait jamais porté, le plus loyal, le plus protecteur, et celui à qui je comptais donner un morceau de mon âme. Finalement, entretenir cette flamme qui n'a pas lieu d'exister et qui nous aurait tous les deux conduits dans les abysses cuisantes des Enfers.

Le soleil est bientôt à son zénith. La matinée est passée si vite que je n'ai même pas vu le temps s'écouler sous mes lamentations. Je me redresse lentement. Tous mes membres craquent sous la pression. Je marche lentement de l'autre côté de la piscine, puis m'allonge sur un transat.

— Oh !

C'est fou comme ma peau a tendance à bronzer vite. Je ne suis sous le soleil que depuis deux heures, il me semble, et déjà, mon teint a pris une teinte cuivrée qui fait ressortir la couleur de mes yeux et de mes cheveux. Je suis plutôt jolie, comme ça.

Je clos les paupières et tente de me détendre, en laissant mes pensées noires s'éloigner progressivement et me laisser profiter de la chaleur estivale et, surtout, de ma solitude qui, pour une fois, me ravit.

***

 — Ah !!!

Je me redresse d'un bond sur le transat, toute transpirante. Je place une main sur ma poitrine, juste au-dessus de mon cœur qui bat si fort que j'ai l'impression d'assister à un concert de rock. Je prends le temps de me calmer et de rassembler mes esprits.

— Mon Dieu... C'est pas possible... Marmonné-je.

J'ai fait le rêve le plus déstabilisant de ce monde. Mais il était si plaisant en même temps.

Oh...

La chaleur me monte aux joues. J'ai presque honte d'avoir fait un rêve érotique comme celui-ci. Je secoue la tête de gauche à droite, puis me redresse. J'enfile ma tunique blanche transparente déposée préalablement sur le sol, et qui se marie parfaitement avec le maillot que m'avait offert John.

DADDY'S GIRL - TOME 1 - The DaddyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant