CHAPITRE 29 - Isadora

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Je l'ai échappé belle.

Constance ne s'est pas réveillée, et s'est juste retournée dans son lit. Je suis contente de constater qu'elle n'est plus blottie dans les bras de son mari, c'est déjà ça. Toutefois, je n'ose plus bouger. Je suis figée sur place, de peur qu'elle ne se réveille réellement et ne me surprenne ici.

Je n'ose imaginer sa réaction, si elle s'était réveillée...

J'envisage des milliers de justifications possibles à ma présence ici : « Désolée, chère mère, je ne voyais pas bien les étoiles de ma chambre » ou « Je cherchais une paire de chaussettes, j'avais froid ».

Bien sûr, Isadora...

Des chaussettes sous vingt-sept degrés !

J'ai presque envie de rire, mais ce serait purement nerveux. Dès lors, ma mère fait face à la fenêtre, en respirant lentement et profondément. Quant à John, il se tourne à son tour sans se réveiller, mais dans ma direction. Le drap fin lui arrive jusqu'à la poitrine, couvrant son magnifique corps que je meurs d'envie de voir encore. Et surtout que je meurs d'envie de toucher. Je me rapproche toujours plus dangereusement du lit, en manquant de trébucher sur ses souliers. Je le fixe toujours dans l'obscurité, la fine lumière blanchâtre extérieure se reflétant sur ses pommettes saillantes.

Je ne devrais pas...

Mon Dieu, je ne devrais pas.

Qu'est-ce qui m'a pris de venir ici ?!

Je me mords la lèvre inférieure et me mets à genoux, au bord du lit, en reposant mon fessier sur mes talons. Mon visage est presque au niveau de son bas-ventre recouvert par les draps de soie. Mon clitoris commence à palpiter entre mes cuisses lorsque je vois ses doigts bouger légèrement sous les couvertures, même si la peur de me faire surprendre me prend au corps. Il sort alors son bras, que je ne peux m'empêcher d'admirer. Sous le clair-obscur, ses muscles sculptent sa peau légèrement bronzée. Je dévale ses courbes, de son épaule jusqu'au pli de son coude, pour atteindre sa main.

Mon cœur rate un battement lorsque mes prunelles se posent sur ses longs doigts. Sur ce pouce que j'ai senti sur mon bouton de rose et qui m'a fait crier de plaisir pour la première fois, qui m'a appris ce qu'était la jouissance. Ces doigts qui se sont faufilés sous l'unique tissu qui recouvrait ma poitrine la veille. Son index et son majeur qui ont orné mon mamelon d'un bijou délicat. Et malgré tous ces souvenirs délicieux, je ne regrette qu'une seule chose : je n'ai eu que l'occasion de les sentir contre moi, pas en moi. Je brûle de sentir ses phalanges entrer dans ma féminité. Sa langue me lécher. Son sexe me pénétrer. Je veux tout. Encore. À jamais.

Lyse avait raison, je dois me laisse aller et écouter les appels, les supplications de mon corps de jeune femme en pleine floraison. Même si cela implique d'aller au-delà de l'acceptable.

Tout est relatif...

Non ?

Je ne suis plus capable de faire appel à ma raison. Il n'est plus la peine de la dénicher parmi toutes mes émotions qui s'entrechoquent dans ma tête, qui devient peu à peu de la bouillie. Ainsi, je tends un bras vers John et tire ses couvertures vers le bas, dévoilant ainsi son corps que je n'ai eu que rarement l'occasion d'admirer, à part ce jour-là, dans la piscine, lorsque le soleil était à son zénith, frappant sur sa peau comme dans un miroir divinement flamboyant.

Sans réfléchir plus longtemps, je tends une main vers son torse et le caresse doucement. Je ne souhaite pas le réveiller. Je souhaite juste le toucher comme il a pu me toucher. Entrer en contact avec sa peau douce et chaude qui éveille tous mes sens. C'est un besoin presque vital, cette nuit, comme un oxygène qui doit circuler dans mes poumons à tout prix si je veux rester en vie.

DADDY'S GIRL - TOME 1 - The DaddyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant