Edgard subit un vent froid. Un vent venu d'Antarctique qui lui gela le dos et les couilles. Une présence venait de s'immiscer dans la maison, crut-il. Il regarda vers la porte et il ne s'était pas trompé. Quelqu'un s'y tenait dans l'encadrement, un masque noir au visage et une capuche sur la tête. Il portait des bottes souples, un pantalon décoré par divers bout de métal : des couteaux ? Un petit logo (une clé à l'intérieur d'un bouclier) frappait son haut de cuir. Il avait des gants et deux épées dans le dos. On aurait dit un personnage d'assassin scread.
Ce personnage semblait tout aussi dangereux que son fils, mais la boite couverte de papier cadeau dans ses mains éclatait tous ses préjugés. Il sembla le fixer avant de déposer son fardeau sur le lit. Edgard avait trop le cœur en miette pour parler, et sinon, il lui aurait dit de faire comme chez lui.
Le masqué ajusta son gant et dans un mouvement rapide, tendit la main pour crier « pulso ». Quelque chose s'y échappa. Cela propulsa les feuilles autour de Nathan contre le mur. En moins de deux, il se retrouva derrière lui et l'assomma d'un coup à l'arrière du crâne.
Les feuilles qui collaient la peau d'Edgar et de sa femme se détachèrent. La peine et les larmes disparurent. Il prit deux ou trois secondes pour s'assurer que sa femme allait bien et s'élança sur l'inconnu pour lui mettre un bon crochet. Le résultat tomba sans appel : il se retrouva par terre sans savoir comment.
— Calme-toi chérie, lui lança sa femme tandis qu'il se préparait à une deuxième offensive. Tout va bien.
L'inconnu déposa Nathan sur le lit avant de passer ses doigts sur son visage.
— Qu'est-ce qui s'est passé ? demanda-t-il avec une voix particulière. Elle semblait contenir des milliers de timbres et cela faisait flipper.
— Ce que tu redoutais tant. Mon crétin de mari n'a pas pu tenir sa langue.
— Ce n'était pas une bonne idée de lui dire pour Nathan.
— Et je suis juste là hein ! C'est ce type, et quelqu'un pourrait bien m'expliquer c'est quoi ce borbel?
L'inconnue se retourna.
— Tu devras payer cette information de ta vie.
Edgard pâlit, et le rire de sa femme ne l'aida pas du tout.
— Arrête de le faire peur, intima-t-elle.
— C'est pas de ma faute s'il est un trouillard, enquit la voix aux milles timbre. Malgré le brouillard sonore, on sentait qu'il se marrait bien.
— Moi trouillard ! J'ai grandi à New York, je te signale.
— Et où est le rapport ?
Il n'y en avait pas, mais bon, il fallait dire quelque chose. Pourquoi avait-il l'impression que sa femme connaissait cette inconnue depuis longtemps ? Sa réaction n'était pas normale. Cette "soirée" n'était pas normale. Nathan venait de se transformer en quelque chose d'inexplicable, et un ninja qui parlait comme Dark Vador concentré trois, se tenait dans sa chambre.
— Ed, mieux vaut ignorer mon identité. Ceci dit, je tenais à te remercier.
— Pourquoi ?
— Pour tout ?
— Toi aussi Bel.
Bel ! Il appelait sa femme Bel ! Rien ne disait que c'était un homme, mais dans sa tête de macho décérébré du 21e siècle, il lui était impossible de penser autrement.
— Ils n'ont pas eu le temps de le repérer, poursuit-il en se tournant vers Belinda. Mais maintenant qu'il a eu l'éveil, sa place n'est plus parmi vous.
— Tu veux dire quoi par « plus parmi nous » ?
— Je le prends.
Edgard sentit le monde s'affaisser sur sa tête. Prendre Nathan ? C'était quoi encore ces conneries ? D'une part, il se sentait soulagé que sa famille serait en sécurité. En paix. Loin de tous ses tumultes qui déréglaient la réalité. Mais après avoir partagé ses pensées, il savait qu'il le considérait comme un père.
— Et pour aller où, hein ? demanda Belinda. Il va rester ici.
— Cela vous mettra tous en danger.
— Nathan ne nous fera jamais de mal.
Oui. Belinda le savait. C'était de l'instinct maternel. Après tout, elle l'avait élevé depuis ses premiers mois, elle pouvait se permettre de penser à un adjectif tel que « maternel ».
— Ce que je redoutais s'est produit ce soir. Il n'y a plus rien à faire.
— Ne viens pas me faire croire que tu n'as pas une idée en tête pour arranger ça, rétorqua Belinda.
Le masqué regarda Nathan.
— Il y a un moyen en effet.
NDA
_____________________________
Le chapitre 1 (les sept parties) se termine ici.Alors que pensez-vous globalement de l'histoire ?
Quelle est votre partie préférée ? Et pourquoi ?
Y a-t-il des choses que vous n'aviez pas comprises ?
Quelles sont vos prédictions et théories pour la suite ?
VOUS LISEZ
GØN : quête et guète, Tome 1
ParanormalQuand Nathan Osborn voit ses yeux changer de forme et des lignes tracer sa peau, il découvre un monde où magie, monstres et mystère se marient pour le meilleur et pour le pire. Un monde où les secrets sont nécessaires et où sa vie ne tient qu'à un f...