Une fois chez lui, Nathan joua la carte de l'optimisme à fond. Une explication convaincante nichait surement quelque part. Il ne renoncerait pas au peu de bonheur qui lui tendait les bras. Quatorze ans sonnaient jeune et un hôpital psychiatrique craignait un max.
Après un passage sous la douche, il sécurisa sa chambre avant de se jeter sur son ordinateur. Il tapa paranoïa, maladie mentale, choc émotionnel, séquelles. Bref, les mots intelligents qui se reféraient à la scène d'avant. Néanmoins, une heure à cliquer, à défiler et à lire le fit comprendre qu'il perdait son temps. Il se leva, ragea contre sa malchance et fit les cent pas dans la pièce.
Un mot traversa son esprit et sans y réfléchir à deux fois, le refusa fermement. « Non, pas ça. C'est impensable, inimaginable et complètement détraqué. Ça n'existe pas. » Cependant, maintes réflexions plus tard, il ne restait que ça dans la tête. Abattu, il s'assit devant son bureau en répétant qu'il n'y croyait pas, ouvrit son navigateur et tapa : MONSTRE.
Il trouva des classiques comme les vampires, les loups-garous, les chimères, les phénix... et des inconnus tels que : le Mogwai, l'hydre et le kappa. Le temps d'une heure, il se plongea dans les mythes les plus absurdes et les histoires grandiloquents. Quels talents pensa-t-il. Tant d'imagination pour de si petite cervelle. Même pour des millénaires d'histoire, c'était impressionnant.
Il ne trouva rien qui pourrait l'aider. La joie aurait dû l'animer. Il avait tout d'humain, mais au fond, dans la brume et le tourment, il se perdait.
Il frappa son poing sur son bureau. Ses yeux fixaient toujours l'écran de son ordinateur, mais sa main attira son attention. La douleur s'était déjà envolée. Il baissa la tête et remarqua qu'une partie manquait à sa cible. Une partie avec la forme de son poing.
Il se leva aussi vite que l'éclair et constata le vide qu'il venait de causer. Il s'était amélioré en physique, et même si cela n'avait pas été le cas, il aurait conclu que la force qu'il avait mise resterait insuffisante pour briser du plastic de cinq centimètres d'épaisseur. Il n'employait pas souvent de gros mots, mais là des tas sortirent de sa bouche. « Bordel de merde, c'est quoi ces conneries. » Son cœur repartit pour un rythme fou et il craignit une nouvelle transformation.
Cela pouvait recommencer à n'importe quel moment. Devrait-il en profiter pour avoir le cœur net ? Devrait-il en parler à quelqu'un ? Non. Si cela s'avérait être vrai, il pourrait dire adieu à sa routine. Il fallait se calmer et réfléchir à froid à la situation. Comme un héros badas de n'importe quelle histoire.
Il inspira, expira, et essaya de voir le malheur avec une touche d'ironie. Cela porta ses fruits et il put rejoindre son lit. « Tout ce cirque avait débuté quand sweat à capuche et chemise à rayures le remerciaient de sa gentillesse. Son cœur s'était mis à battre trop vite et une migraine pas possible avait fait irruption. Il pourrait supposer que la douleur était le stimulus. Mais le stimulus de quoi ? Restait aussi la probabilité que ce ne soit que des hallucinations. Toute fois, ces lignes qui lui saillaient la peau n'avait rien d'illusoire. En plus, un article qu'il venait de lire disait que la plupart des demeurés avaient conscience de l'être, donc... »
Cela lui donna un sourire quand il remarqua qu'il faisait un peu Light Yagami, personnage de Death note dont le rêve était de devenir le seul criminel sur terre. Nathan leva ses mains vers le plafond pour mieux les voir. Il ne semblait pas avoir pris de muscles, mais il les sentait différents. Son corps était différent. Un bruit écorcha ses oreilles. Les pressions qu'il y exerça ne purent mettre fin à ce carnage. Cela finit par cesser de lui-même, mais Nathan entendait désormais une respiration. Cinq secondes après, le son d'allumage du PlayStation de Brayden. « Donc ça marche tout seul ce truc », lâcha-t-il à lui-même. Tout seul dans sa tête sonnait comme sans les lignes colorées et les yeux de monstre.
Il mit du temps à l'accepter, mais Nathan reconnut qu'il avait l'ouïe extrêmement développée. Un peu comme les chauvesouris. Un superpouvoir. Chouettes. Il se rappela de cette prière effectuée avant ses dix ans, où il avait demandé au petit Jésus de lui octroyer des superpouvoirs pour botter le cul au méchant et protéger les gentils. Lui-même n'y croyait pas à cet âge-là. N'en parlons pas de maintenant.
Était-ce Dieu qui lui jouait un mauvais tour ? La gueule qu'il tirait quelques heures plus tôt avait tout d'un démon. Il n'avait rien fait pourtant. Au contraire, c'était lui qui l'avait placé dans cette maison remplie de mensonge.
Mais bon, si c'était lui, il pouvait toujours demander de le reprendre. Il ne voulait d'aucun foutu pouvoir. La dernière chose dont il avait besoin serait de trimbaler une anomalie de la nature, Nathan se perdit dans la contemplation des murs. Il a longtemps cru que rien de pire ne pourrait lui arriver après la découverte de la vérité sur ses parents. Il se trompait lourdement. De plus, quelque chose lui titillait qu'un danger se tapissait dans l'ombre. Là, quelque part, n'attendant que le bon moment pour attaquer. La peur le faisait peut-être dérailler. Possible, toutes ces choses succédaient à un rythme fou dans sa tête qu'il en avait la nausée. Dire qu'hier, il pensait à foutre le camp et à partir pour des contrées plus heureuses. Pour aller où ? Là où l'on voudrait de lui. De toute façon ça ne pouvait être pire qu'ici.
Ici, il souffrait, pleurait dans son lit comme un nouveau-né et faisait des cauchemars éveillés. Ici était tellement douloureux, lâcha-t-il avant de décider de rester cloitré dans sa chambre jusqu'à ce qu'il trouve une solution. Il y resta des heures et finit par s'endormir.
NDA
Fin du chapitre 2.Qu'en pensez-vous du fait que Nathan ai oublié sa première transfortion ?
L'histoire vous tient-il en haleine ?
Qu'est-ce que vous n'avez pas aimé ?
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GØN : quête et guète, Tome 1
ParanormalQuand Nathan Osborn voit ses yeux changer de forme et des lignes tracer sa peau, il découvre un monde où magie, monstres et mystère se marient pour le meilleur et pour le pire. Un monde où les secrets sont nécessaires et où sa vie ne tient qu'à un f...