— C'est de passage ou c'est ça la destination ?
— Reste près de moi, répondit le masqué en se dirigeant vers la porte.
Nathan reluqua la poussière des pneus de la voiture avant de déposer ses baskets sur la petite galerie. Voix-de-ferraille toqua à la porte et un grognement se fit entendre de l'intérieur. Dix secondes plus tard, un homme presque nu apparaissait devant lui.
Nathan pensa qu'il exprimait ce qu'il y avait de plus beau chez un humain. Le spécimen dont les femmes tombaient (avec raison) folles dingues. Ses cheveux blonds s'éparpillaient dans tous les sens et une barbe de trois jours accentuait son air négligé. Ses yeux bleus évoquaient l'océan et les plis au-dessus de son front, les vagues. Il mesurait les 1 m 90 et ses pectoraux étaient forgés dans une moule. Non, son corps. Ses biceps, ses abdos, ses jambes et sa boule immense dans son caleçon.
— Déjà, grogna l'homme en se grattant la cuisse.
— Oui.
— Ah quand même. Je suppose que les galères commencent maintenant. Entrez !
Nathan remarqua qu'il tremblait et qu'il n'avait aucune envie de découvrir cette baraque. Un brasier grimpa dans son estomac et des milliers de fourmis lui dévoraient la gorge. D'où venait donc cette sensation ? Il n'en savait rien, néanmoins, il devait faire un pas de plus. Un retour en arrière n'était plus d'actualité.
La porte donnait sur une pièce assez vide. Un vieux canapé marron accostait une petite table où s'éparpillaient un jeu de cartes et un paquet de cigarettes. Et c'était tout. Cela n'incitait pas à la joie et à la bonne humeur. Heureusement, les deux fenêtres ouvertes apportaient une touche d'air frais. Le blond s'affala sur le fauteuil et attrapa une clope qu'il pendit à ses lèvres. Il fixa Nathan avec une grande avidité avant de se concentrer sur voix-de-ferraille. La pièce devint silencieuse et cela saupoudra de l'inquiétude dans l'air.
— Tu ne dis rien ? demanda le masqué. Tu sais bien que mon temps est précieux.
— La seule chose que j'ai envie de te dire c'est de prendre ce gosse et de foutre le camp. Mais pas sûr que tu apprécieras.
— Tu ne vas pas remettre ça sur le tapis.
— Pourquoi pas ? Ils sont à sa recherche, non ? Je te rappelle que je suis un monstra non gratta.
Le terme monstra non gratta attira l'attention de Nathan. Il n'avait pas besoin de confirmation pour comprendre que ce mannequin n'avait rien d'ordinaire. Il déposa son sac sur le sol poussiéreux et attendit la suite de cette comédie.
— Je n'ai pas le temps alors prends soin de lui. Tu me dois bien ça Jannick.
Le dénommé Jannick passa ses mains dans ses cheveux pour les rendre moins effrayants, montra ses gencives avant de soupirer. Voix-de-feraille se tourna vers Nathan.
— Tu vas rester ici, pour apprendre deux trois trucs.
Il acquiesça en se demandant si on ne l'embobinait pas. S'il était dans l'obligation de trahir quelqu'un, se serait avec une méthode similaire : faire sentir en sécurité pour mieux contrôler. Si c'était le cas, pourquoi tout ce casse-tête alors ? Il n'était pas en position d'opposer la moindre résistance.
Néanmoins, quand voix-de-ferraille déposa sa main sur son épaule, ses pensées négatives s'envolèrent comme une nuée d'abeilles. Quelque chose dans sa poitrine lui disait, non imposait l'idée qu'il pouvait avoir confiance. Ouais, bien sûr. Comme avec Belinda et Edgard.
— Tu vas voir, ça va aller.
Quelle ironie ! La voix des mille timbres qui soulaient les tympans n'aidait pas à croire à cela. Toutefois, jannick et Nathan adressa un regard interrogateur, car on sentait, malgré tout, le sérieux. Nathan aurait voulu dire merci, mais quelque chose le retenait. La gêne surement. Alors faute de quoi, il lui demanda s'il pouvait voir son visage et obtint un non catégorique.
— Une dernière chose, lâcha voix de feraille. Quand tu te transformes, cela alerte ceux qui veulent te capturer. Évite donc de le faire hors de maison.
Voix-de-ferraille disparut en fermant la porte et laissa le silence derrière elle. Nathan avala sa salive. Lui qui se prenait pour un mec courageux, qui n'avait pas froid aux yeux. Cette situation lui donnait un coup de massue.
— Ne reste pas planter là gamin ! Rugit Jannick.
Nathan attrapa son sac et ferma la marche de l'homme en caleçon. Chez les gens normaux, on se devait de faire une petite présentation, de quoi alléger l'ambiance et connaitre le nom de son hôte. Néanmoins, il venait de parler avec un homme armé de dague. Il passa devant une ouverture sans porte qui laissait voir une salle à manger en mode survie. Une petite table de bois, décorer par une nappe en à carreau rouge et blanc, supportait un pot qui supportait une fleur jaune. Ce dernier élément laissa Nathan un petit peu perplexe. Il ne voyait pas du tout cet homme être un passionné de fleur. À moins que. Un sourire flirta sur ses lèvres. Une femme. Il y avait aussi un grand frigo blanc, Ahmed four ainsi qu'un petit évier. Une petite armoire mettait en vedette de petits ustensiles de cuisine, mais il n'y en avait pas beaucoup. Il y avait une douche qu'on devait prendre avec des pincettes ainsi qu'une chambre à coucher.
Le ton de l'appartement foutait les jetons.
— Chambre, ragea Jannick en pointant du doigt la porte.
— D'accord, mais il y en a qu'une seule.
— Et alors, ça te pose un problème.
— Non. Je me demandais où alliez-vous dormir.
Ce n'était pas très gentil ce qu'il venait de lâcher. En tant qu'invité, il se devait de faire bonne impression. Mais seulement quand l'hôte ne se payait pas votre tête. Il devait montrer le monstre qui sommeillait en lui. Belles réflexions, n'est-ce pas ?
— Ici.
— Quoi ?
— Il n'y a qu'un lit. Si t'as un problème avec ça, je peux te prêter quelques draps. Mais ça gèle par terre.
Nathan déglutit.
— Moi c'est Nathan Osborn
— Je m'en branle.
NDA
Fin du chapitre 4.Qui a des explications sur ce qui se passe ?
Avez-vous trouvé une incohérence flagrante ?
Trouvez-vous que Nathan a ait fait des adieux sincères ?
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GØN : quête et guète, Tome 1
ParanormalQuand Nathan Osborn voit ses yeux changer de forme et des lignes tracer sa peau, il découvre un monde où magie, monstres et mystère se marient pour le meilleur et pour le pire. Un monde où les secrets sont nécessaires et où sa vie ne tient qu'à un f...