𝙲𝚑𝚊𝚙𝚒𝚝𝚛𝚎 𝟷𝟺

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 Tu sais, j'ai rêvé de ce moment. Celui où tu serais comme ton père à ton âge, faible. Mais j'ai quelques doutes, je pense que tu t'es plus malin. Alors je te propose un marché. Il marque une pause, attendant ma réponse.

— J'écoute, craché-je, essayant de garder les yeux sur la route.

— Si tu arrives dans la chambre de ta petite princesse avant minuit dix, je la laisse en vie. Autrement, je la tuerais.

Il est déjà minuit, et la maison est à vingt minutes ! Putain !

— Touche-la et je te bute, toi, et tes fils de putes d'hommes ! Midas s'en est pris au mauvais Baxter !

Je raccroche et jette le téléphone sur le siège passager. Je passe les vitesses, appuyant sur l'accélérateur. La voiture slalome dangereusement entre les automobilistes.

Où sont les hommes que j'ai postés devant la maison !

Les minutes défilent dangereusement. Mes mains serrent le volant si fort qu'il pourrait exploser.

00h05.

Je quitte enfin la route pour rejoindre la forêt où est le domaine. Essayant désespérément de ne pas me crever un pneu, j'allume les phares.

00h07

J'arrête brusquement le moteur devant le domaine. Claquant à peine la portière derrière moi. Je m'empresse d'appeler Summer en courant dans le hall pour rejoindre les escaliers. Après deux sonneries, la brune décroche.

— Holt ?

— Viens nous chercher dans la maison ! C'était un piège, ils ont brouillé nos téléphones pour que le message d'Alexio nous indiquant que l'échange était annulé ne s'envoie pas !

— On arrive ! Confirme-t-elle.

Je cours le plus vite possible à travers les trois étages. Même si je manque de tomber dans les virages, je cours parce que sa vie est dans le creux de mes mains.

— JESSY !! hurlé-je, attendant une réponse.

Réponds-moi !!

—... Holt ! s'écrit-elle subitement.

Je fracasse la porte en bois contre le mur de sa chambre. Parcourant la pièce du regard et jurant en ne la voyant pas dans la salle de bain.

Putain ! m'écrié-je.

00h10.

Des sanglots violents s'échappent du dressing. Roam. J'accours vers celui-ci. Coulissant la porte avec une telle force qu'elle s'abat violemment de l'autre côté.

Elle est là... Assis sur le sol. Entre deux rangées de vêtements lui appartenant certainement. La tête entre ses jambes pliées. Elle relève légèrement le menton. Et me saute dans les bras et s'accroche à mon cou comme si sa vie en dépendait.

J'enroule un bras autour de sa taille. Humant le parfum de ses cheveux. Mes yeux se sont fermés instantanément, et une de mes mains agrippe fermement l'arrière de son crâne.

Oui, j'ai eu peur. Peur de la perdre, parce qu'elle ne représente pas la menace que je pensais qu'elle était.

Je me suis perdu dans tout ça...

Je suis tombé dans le piège où je m'étais interdit d'entrer. Parce que c'est bien connu...les sentiments rendent faibles...peu importe lesquels. Elle relâche son emprise sur mon coup. Son regard s'ancre dans le mien, et je meurs pour le regard qu'elle m'accorde à cet instant.

— Tu n'as rien ? je me contente d'articuler.

Quand elle se décolle après un temps. Mes yeux restèrent bloqués dans les siens. Mes oreilles bourdonnent l'espace d'une seconde. Je sens une chaleur dans tout mon corps, brûlant. Les yeux de Roam s'écarquillent en descendant sur mon abdomen, je suis son regard. Du sang. Je suis blessé, certainement par balle. Je m'efforce de ne pas m'écrouler au sol. Des pas résonnent dans le couloir.

— Putain..., je crache.

— Écoute, prends mon arme qui est dans ma poche arrière. Et fait comme à l'entraînement.

Je sais qu'elle manie l'arme à feu comme personne, c'est inscrit dans son dossier. Et en elle. Mais reste-t-il à savoir si elle tirera quand je lui ordonnerai. Parce que je sais pour ses crises d'angoisse, pour cette faiblesse qu'elle s'est efforcée de me cacher le plus longtemps possible.

Elle ne répond pas et se contente de faire ce que je lui dis. Son visage inquiet s'est voilé d'un mur de glace. Elle est dépourvue d'émotion.

C'est donc elle...

Roam Vittorio, la tueuse à gages. L'arme qu'à créé son père, et c'est la première fois que je la rencontre. Elle rassemble ses cheveux bruns en une queue de cheval haute.

La paume contre la crosse du pistolet, elle la tient fermement, cachée derrière la porte de la chambre qui est grande ouverte.

Je me précipite dans le dressing à la recherche de son arme. Sous la lignée de tee-shirts se trouve une valise noire, visiblement par balles. Je m'active pour trouver comment l'ouvrir. Une arme est soigneusement rangée dans un compartiment en mousse, ainsi qu'un téléphone et un dossier.

Sans plus me retenir, j'attrape l'arme. Je sais ce que comporte le dossier, mais je refuse de voir la vérité en face.

Sûrement des informations sur les Snake Red.

Je tente de stopper l'hémorragie interne. La balle est entre deux côtes. Ce qui me tords de douleur à chaque mouvement.

— Argh ! Fait chier..., gémisse-je en voyant tout le sang qui s'est écoulé au sol.

Mon téléphone sonne soudainement dans ma poche. Je m'enfonce plus loin dans le grand dressing. Summer.

— Holt ! Où vous êtes ! s'écrit-elle.

— Argh, dans la chambre de Jessy. Des hommes fouillent la maison à notre recherche. Je...je suis touché.

— D'accord, accrochez-vous, on arrive.

Puis, elle raccroche. Soudainement, des coups de feu provenant du hall laissent entendre des cris et des pas descendre à toute vitesse dans les escaliers.

J'en profite pour courir vers Roam et attraper son poignet. Nous sortons à toute vitesse de la chambre. Alors que je cherche un endroit où nous pourrons nous échapper, elle s'arrête et s'écrie :

— C'est Summer et les autres, Holt ! On ne peut pas les laisser !

— D'accord.

Je charge l'arme que j'ai trouvée et descends les escaliers, suis de la brune.

Mes yeux tombent directement sur les autres qui ripostent aux balles que leur tirent les assaillants russes. Je tends le bras et en vise un. La balle quitte à toute vitesse le canon de mon pistolet pour se réfugier dans le dos de l'un d'eux. 1 de mort.

Puis Roam prend le relais en tirant à tout va sur la dizaine d'hommes qui encerclent nos amis. 

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𝐃𝐄𝐒𝐓𝐈𝐓𝐔𝐓𝐄 | duologie (EN CORRECTION)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant