𝐃𝐄𝐒𝐓𝐈𝐓𝐔𝐓𝐄 | duologie (EN CORRECTION)

𝙲𝚑𝚊𝚙𝚒𝚝𝚛𝚎 𝟹𝟸

𝐇𝐎̂𝐏𝐈𝐓𝐀𝐋 𝐃𝐄 𝐋𝐎𝐒 𝐀𝐍𝐆𝐄𝐋𝐄𝐒.
Lendemain.

Un médecin s'approche de moi, je ne décèle aucune émotion dans son regard. Je me lève, priant pour qu'elle s'en sorte. Oui, elle m'a menti, oui elle ne mérite pas ma confiance. Mais c'est indéniable je me suis attaché à elle. Je ne veux pas qu'elle me quitte de cette manière. Elle a pris beaucoup trop de place dans ma tête pour que je n'ai aucune séquelle si elle venait à s'en aller.

— Mme McAlister est maintenant hors de danger. Vous pourrez la voir dans une heure ou deux.

Je souffle un bon coup, soulagé. Mais une ou deux sont trop pour moi. Je bouscule volontairement le médecin, qui fait tomber par la suite son bloc-notes avec les chambres des patients. Je jette un coup d'œil sur celle de Roam avant de m'excuser et de lui redonner.

Il part dans le couloir opposé et j'emprunte celui de sa chambre. La 812. Je m'arrête devant un instant, hésitant. Après quelques secondes de réflexion, j'entre rapidement dans la chambre en refermant doucement à ma suite.

Mes yeux se posent automatiquement sur sa silhouette endormie. Ses cheveux bruns sont dégagés derrière ses oreilles. Son visage paraît de porcelaine. Je m'assoie près d'elle. Son surnom, hormis sa réelle signification, prend tout son sens...

— Si tu savais comme je regrette de n'avoir rien fait. Si tu savais ce que je ressens pour toi. Ton amour est mon fruit interdit, mais je prends le risque de le cueillir. Je te promets qu'un jour, ont se dira nos vérités en face, et seulement là, on pourra vivre ensemble aux yeux de tous. Toi et moi. Plus de mensonges, plus de jeu de pouvoir. Juste Holt et...Roam.

Je ricane doucement, observant son visage angélique plongé dans un lourd sommeil. Ma main passe délicatement sur sa joue.

— Si tu m'entendais, tu me tuerais sûrement. Mais sache que tout ce que je t'ai dit est vrai je veux qu'on construise quelque chose ensemble...

Mes yeux s'alourdissent. Je tombe de fatigue. Alors c'est ça d'aimer quelqu'un ? S'en est dangereux au point que la vérité pourrait nous démolir tous les deux. Parce qu'il est bien connu que j'aime les risques, et elle en est un que je veux prendre. Corps, cœur et âmes.

Quelques heures plus tards...

Dans mon lit d'hôpital, je contemple le plafond. Plusieurs heures sont passées et je suis bien éveillé. Les médecins disaient que je tarderai à me réveiller, mais ils se trompaient lourdement. Et maintenant je me rends compte de ce qui s'est passé. J'ai mis en jeux ma vie pour lui, pour Holt.

Mes sentiments pour lui dépassent l'entendement. C'est évident. Mais je refuse de me l'avouer. Il est le soleil de mes nuits, ma rédemption. Est-ce que c'est réciproque ?

Il nous est arrivé tellement de choses. Que je le veuille ou non, je suis attaché à lui. J'ai bravé toutes ses règles et cassé toutes ses barrières. Je me suis mis mon père, et mes amis à dos pour un amour qui m'est encore inconnu. Oui, je suis dans un terrain inconnu.

Plus jeune, j'ai eu une aventure d'adolescente avec un garçon en dehors du domaine. Mais rien de comparable. Et ce que m'arrache le cœur c'est qu'il n'en sait rien. Je lui mens encore et encore. Croira-t-il à mes sentiments après tout ça ?

La porte de ma chambre s'ouvre, me coupant dans mes pensées. Summer entre munit d'un bouquet de roses. Un sourire né aux coins de mes lèvres. Elle s'avance doucement et me prends tendrement dans ses bras.

Je suis devenu assez proche d'elle. Alors oui, je m'en veux énormément. Summer ne mérite pas une copine menteuse comme moi.

— Tu as pus te reposer ?

— Oui, ne t'en fais pas, soufflé-je.

Elle s'écarte et écrit sur son téléphone, avant de le ranger dans sa poche.

— Ce n'est pas douloureux ?

J'ai connu pire...

— C'est désagréable, mais ça va.

La porte s'ouvre de nouveau. Sur Holt. Summer ne le regarde que quelques secondes et sort, déposant le bouquet dans le pot de fleurs sur ma table de chevet.

— Tu vas mieux ? Parce que je te jure que si tu te casse encore, je te bute de mes propres mains.

Je laisse échapper un rire. Que je regrette amèrement aux vues de la douleur qu'il me procure. Il s'assoit à mes côtés et passe une main dans ses cheveux en batailles.

— Darko est grièvement blessé mais nous n'avons pas eu le temps de l'achever.

Je le regarde perplexe. Pourquoi me dire ça ? Je lui demande alors :

— Je m'en contre fou de se connard, butez-le si vous le voulez.

— Certes, mais l'inconvénient c'est qu'il essayera tout pour nous tuer maintenant. La guerre a été déclarée.

Son téléphone se met subitement à sonner. Il s'excuse et décroche. Son visage pâlit en un quart de seconde. Je l'observe quitter la pièce, intrigué. Il dit par-dessus son épaule :

— J'ai des affaires à régler, je repasserai plus tard, je hoche simplement la tête.

Mystérieux et imprévisible. C'est les mots qui le définissent à la perfection.

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