𝙲𝚑𝚊𝚙𝚒𝚝𝚛𝚎 𝟻

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Péter un plomb, c'est un bien grand mot que certains utilisent à tort et à travers

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Péter un plomb, c'est un bien grand mot que certains utilisent à tort et à travers. Mais c'est ce que j'aurais dû faire, quand il s'est approché trop près. Que son corps était trop collé contre le mien. Il est dangereux. Ce sourire qu'il affichait sur son visage après son intimidation en était la preuve. Et j'étais resté là. Planté comme une souche, à balancer mon regard entre ses iris sombres et son corps imposant.

Stupide. Stupide. Stupide.

Quand je l'ai trouvé, avec mon téléphone dans sa main, mon cerveau s'est mis en alerte rouge. Heather dit que supprimer chaque conversation après l'avoir terminé est « une perte de temps », mais dans ce genre de cas ma fâcheuse tendance à le faire m'a sauvé la vie. Car s'il avait lu toutes les conversations dans mon portable, tous nos plans seraient foutus. Pourquoi mon téléphone l'a intéressé ? Pour en savoir plus mes réelles intentions sans doute. Un peu plus et il aurait réussi. Il est plus que malin...Ce qu'il m'a dit avant de sortir tourne en boucle dans ma tête.

« Tu devrais faire attention aux réactions non contrôlées, ton nez tremble quand tu as peur. »

Dans mon esprit, cette simple remarque sonnera pour toujours comme « Tu n'es qu'un petit lapin apeuré, Roam ». Et il a raison. J'ai eu peur. On a beau avoir eu tout l'entraînement du monde, quand la fin n'est pas loin, l'instinct de survie prend la relève. Je me suis efforcé de ne pas trembler. Mais il faut croire que ma respiration m'a trahi.

Cependant autre chose m'a frappé à l'esprit. Il ne m'a pas appelé par mon prénom de substitution. Il m'avait prénommé « mon ange ». Je dois admettre qu'un sentiment inconnu et incroyablement déroutant m'a parcouru à cet instant. Pourquoi diable a-t-il une répercussion sur mes émotions ! Je le déteste plus encore pour ça.

Sort de ma tête Holt Baxter !

Tout le reste de la soirée, nous avons dansé entre filles. Buvant et nous déchaînant sur la piste de danse. J'ai osé relever la tête, une fois. Une seule, où je l'aperçus. Nous regardant, accoudés à la balustrade. Son verre à la main.

Je regarde mon poignet, fixant mon tatouage. Une larme silencieuse dévale ma joue pour tomber sur les ailes d'anges qui ornent mon épiderme.

Pourquoi tout ça ?

Pourquoi avoir une vie normale est trop demander. Ne pas avoir à faire ce genre de choses, ne pas risquer ma vie à chaque minute qui passe, c'est trop demander ? Je ferme les yeux et mets ma tête entre mes jambes repliées sur le sol.

Des flashbacks d'elle me submergent. A l'époque, elle était mon échappatoire, mais on me l'a enlevée si brutalement que mon cœur saigne encore. Mes démons refont surface et effacent son doux visage, si rassurant et si pur. Ces cinq silhouettes qui m'ont pourtant laissée tranquilles depuis ma dernière crise d'angoisse, sont là, devant moi. J'étouffe. Leurs mains autour de mon cou m'étouffent. Sa voix m'implore de la pardonner parce qu'elle ne peut rien faire, tandis qu'eux me disent de me taire. Je me débats, mais rien ne change. Comme à chaque fois... Et puis, dans le coin de la pièce, il me regarde avec indifférence en buvant son verre de whisky. Il est totalement détaché et n'a aucun remord. Je l'entends au loin me dire de me laisser faire et ma gorge se noue. Il me terrifie, me coupe les ailes et profite de moi. L'un de mes bourreaux lui donne une liasse de billets et s'en va. Ma respiration se tasse dans ma gorge.

𝐃𝐄𝐒𝐓𝐈𝐓𝐔𝐓𝐄 | duologie (EN CORRECTION)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant