Stars_girly présente...
𝐃𝐞𝐮𝐱 𝐚̂𝐦𝐞𝐬 𝐚𝐯𝐞𝐜 𝐝𝐞𝐬 𝐝𝐞𝐬𝐭𝐢𝐧𝐞́𝐞𝐬 𝐭𝐨𝐮𝐭𝐞𝐬
𝐭𝐫𝐚𝐜𝐞́𝐞𝐬
Grandir dans un monde où la violence règne, c'est le destin qui collait à la peau de Roam Vittor...
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Je descends du 4x4, Roam derrière moi. Le soleil tape tellement sur ma chevelure ébène qu'elle pourrait prendre feu. Quant à Roam, elle se contente de mettre sa main au niveau de son front.
Ça fait bien deux jours ne que nous sommes rien que tous les deux, enfermés dans mon appartement. Alexio a préféré ne pas prendre de risque et faire surveiller l'appartement. Parce que je sais, je sais qu'il y avait eu quelqu'un ce soir-là et qu'il fait partie des Destitute Angel. Darko n'a pas aimé que je le provoque, visiblement. Mais je n'en ai rien à foutre. C'est quand même lâche de ne pas se déplacer soi-même, j'aurais adoré lui casser la gueule. Mais Roam n'aurait certainement pas apprécié d'assister à ça. Les deux vigiles à l'entrée du grand domaine nous ouvrent les portes. Je souffle d'agacement.
— Vous êtes au courant que je peux ouvrir moi-même les portes, seigneur...
Je passe devant eux, levant les yeux au ciel. Alexio a organisé une réunion pour tous les membres du gang. Après la tentative de meurtre ratée de l'un de ses hommes, il est évident qu'ils essaieront de recommencer.
Et inutile de chercher Summer trop longtemps, elle est fluorescente. Littéralement. Sa robe moulante rose fluo ne passe pas du tout inaperçue. La brune s'empresse de nous rejoindre.
— Où vous étiez ! Alexio s'inquiétait ! s'empresse-t-elle de répliquer.
— Ah, pour changer ! j'ironise.
— Holt, tu sais très bien que ce n'est pas le moment de rire. Mais si tu veux rire...Julia à lâchée son verre quand vous êtes entrés ensemble en mode Bonnie and Clyde.
Elle rit seule pendant que Roam fusille quelque chose du regard. Je suis ce dernier, et sans surprise, Julia me déshabille du regard. J'esquisse un sourire en coins en voyant qu'elle la dévisage. Je recule d'un pas et passe ma main dans le creux de ses reins, l'approchant doucement de moi. Elle ne s'y attend pas, tellement qu'elle lève immédiatement la tête vers moi. Je me penche à son oreille, murmurant :
— Puisque qu'elle ne croit pas à ses rumeurs, pourquoi ne pas lui montrer en direct live ?
Une lueur joueuse traverse ses iris, c'est comme si nous étions seules au monde. Elle relève le menton.
— Laisse-moi l'achever alors, susurre-t-elle avant de fondre ses lèvres sur les miennes.
Surpris, je ne bouge pas, mais je reprends vite possession de moi-même et approfondis son baiser. Roam se détache après quelques secondes, coupant court à mon propre plaisir. Summer quant à elle est rouge de rage.
— Tu ne m'as rien dit ! se plaint-elle.
— De quoi tu parles, il n'y a rien ? affirme Roam.
— S'embrasser devant tout le monde, ce n'est rien pour vous ?!
C'est alors que je réalise qu'il n'y a pas que Summer et Julia qui peuvent nous voir. Mais bel et bien Connor, Max et les autres. En parlant de Connor, ce dernier s'avance près de nous.
— Vous m'expliquez ?
— Plus tard, commençons, nous coupons Alexio posté à l'entrée de la salle de réunion.
Sauver de justesse. Je m'avance avec Roam à mon bras. Julia est atomisée, si Alexio n'était pas intervenu, elle aurait sauté à la gorge de Roam à coup sûr.
Je prends place dans mon fauteuil habituel, et Roam à côté de Summer en bout de table. Nous sommes tous à peine assis que mon père commence à parler.
— Bon, si vous êtes tous là, c'est parce qu'une guerre nous a été déclarée. Mais...attendez, Jessy, où est Heather ? demande-t-il, confus.
La brune pâlit en une seconde, tous les yeux sont rivés sur elle. Son regard croise le mien. Elle se reprend et commence :
— Aucune idée, ça fait quatre jours que je n'ai plus de nouvelles, monsieur.
Son ton est sincère, mais elle et moi savons indirectement qu'elle est avec Darko. J'ai compris il y a bien longtemps le jeu que cache Heather. Et il est clair qu'elle est cent fois plus dévouée à Darko que Roam ne l'est-elle même. Les deux filles habitent ensemble et sont très proches. Max est venu me voir il y a quelques temps en me disant que Heather lui posait des questions sur le gang, de manière insistante.
— Retrouvez-la Nick et Max, et quand ça sera fait, elle aura le droit à son petit interrogatoire, crache-t-il. Maintenant, intéressons-nous au plus important. Les Destitute Angel. Nous avons fait suivre la voiture qui est allée chez Holt, et elle s'est arrêtée dans l'un des entrepôts cachés de leur gang.
J'observe attentivement les réactions de la brune en bout de table. Transparente, son visage ne laisse rien apparaître, pas même des pupilles dilatées. Elle est plus qu'une bonne actrice, si je peux me permettre. Je ne sais pas comment elle réussit à ne pas se rendre compte que son secret n'en n'est pas un pour tout le monde. Je lui ai lancé des piques, mais rien. Sur ça, Darko a fait un bon boulot.
Je grince soudainement des dents en voyant Max à côté d'elle. Cette enflure tente de mettre sa main sur la sienne. Et je ne sais pas comment Roam a riposté, mais une grimace s'affiche sur le visage de Max et il se retire rapidement. Je souris bêtement, laissant échapper un rire nasal. Je n'écoute même plus mon père, et ça m'est égal.
Tout est flou. Je respire difficilement.
Je rouvre brutalement les yeux. Au sol, je n'entends qu'un long bip incessant dans mes tympans. Je meurs d'envie de me taper la tête contre le sol pour que cette torture s'arrête. Je papillonne des cils plusieurs fois pour reprendre mes esprits, et quand je réalise qu'une fumée épaisse c'est propagé dans toute la pièce, je m'empresse de regarder autour de moi. Tout le monde est au sol, toussant ou criant de la douleur de l'impact sur leurs corps. Dans cette euphorie, une voix m'appelle. Elle me semble lointaine. Mais entre mille je la reconnaîtrai.
— Holt... ! Où est-ce que tu es !
Je ne réponds pas. Comme privé de toute possibilité.
— Pitié répond moi!!
Son timbre de voix se brise dans un dernier souffle. Un sanglot violent s'échappe d'entre ses lèvres. Je me redresse et marche, voyant difficilement où je mets les pieds. Un moment, j'ai cru même heurter quelqu'un. Mais tout ce qui m'importe, c'est serrer dans mes bras la petite fille apeurée qui s'éveille en elle. La consoler, la rassurer, lui dire qu'elle n'est pas seule. Lui hurler à la mort que je la protègerais toujours, quoi qu'il arrive.
