Chapitre 30 - Les Aurors, ou l'art d'arrêter quelqu'un

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Heureusement, aucun élève ne se fit attraper par Ombrage ce soir-là. Elysio et ses amis étaient retournés à temps à la tour et étaient partis se coucher sans attendre. Mais le noiraud ne parvint pas à trouver le sommeil, se tournant dans son lit un millier de fois sans même fermer les yeux.

— Elysio, tu dors ? interrogea Harry sur le lit voisin.

— Nan... marmonna le concerné en tirant les rideaux du baldaquin pour le voir.

— Moi non plus, soupira son frère en se redressant sur un coude. Tu penses qu'ils ont attrapé le surveillant ?

— J'en sais rien... l'école est trop calme, ça me stresse...

— Si je chope celui qui a cafté, je lui en colle une... grommela Harry d'un air maussade.

— Avec le contrat qu'on avait, la balance s'est sans doute pris un mauvais sort... et connaissant mon oncle, il sera toujours actif demain, et on le trouvera facilement...

L'anxiété, le fait de ne pas savoir ce qu'il était advenu de Silver empêcha le garçon se dormir une seule minute. Mais le matin, lorsqu'il descendit dans la Grande Salle, il eut une surprise de taille.

L'arithmancien était assis à sa place habituelle, comme n'importe quel jour de l'année. Elysio échangea un regard étonné avec ses camarades de l'A.D., sans comprendre pourquoi il était toujours là comme si rien ne s'était passé la veille au soir. Ils s'installèrent à la table des Gryffondor, et l'adolescent tenta en vain de croiser le regard de son grand-père.

— El, regarde...

Ron tapota son épaule, avant de discrètement montrer la table des Serdaigles. Marietta Edgecombe, l'amie de Cho, se faisait petite pour ne pas se faire voir. Mais largement visible sur son front, écrit à l'encre rouge vif, se trouvait le mot « traître ».

Mais avant que le noiraud ne puisse faire le moindre commentaire, les portes de la Grande Salle s'ouvrirent en grand, faisant se retourner tous les élèves. Kingsley Shacklebolt et un autre homme refermèrent et se postèrent de chaque côté de l'entrée comme des sentinelles. Le reste du groupe avança.

En tête se trouvait Cornélius Fudge, son chapeau melon à la main et l'air singulièrement heureux. Ombrage le suivait comme un toutou talonnait son maître, elle aussi ravie. Percy Weasley, ses lunettes sur son nez constellé de taches de rousseur, marchait d'un pas surexcité, un parchemin et une plume entre les mains. Et les deux dernières silhouettes, Elysio les connaissait très bien.

Aaron et Osamu, tous deux dans leur tenue d'Auror, arboraient l'air le plus sérieux du monde. Aucune sympathie, aucune chaleur ne se dégageaient d'eux...

Le ministre se posta juste en face de Dumbledore, se balançant d'avant en arrière avec joie.

— Eh bien, eh bien, eh bien, déclara-t-il avec une satisfaction malsaine.

Son regard dévia naturellement sur le surveillant, qui se laissa aller contre le dossier de sa chaise en croisant les bras.

— J'imagine que vous savez pourquoi je suis là, Shigaki, continua-t-il avec un sourire féroce.

L'intéressé fit mine de réfléchir avant de répondre.

— Nous casser les pieds ? supposa-t-il en haussant un sourcil.

— Silver, n'empirez pas les choses, souffla le directeur avec sérieux.

— Vous avez conscience d'avoir violé le règlement de l'école ? reprit Fudge. Ce qui est plutôt un comble, lorsqu'on y pense... et même d'avoir violé les lois ?

Partie 2 - Les ChasseursOù les histoires vivent. Découvrez maintenant