Chapitre 19 - Hagrid, ou l'art d'être couvert de sang

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— Bande de cons...

C'était la seule chose qu'Elysio était parvenu à dire à ses amis après le match de Quidditch. Ce dernier, malgré la victoire de Gryffondor, avait manifestement pris une tournure dramatique à la fin. Espérant distraire Ron, Malefoy et les autres avaient inventé une chanson insultante pour le forcer à faire des erreurs. Harry avait bien rattrapé la situation en attrapant le Vif d'Or avant son adversaire, et avait permis la victoire de leur Maison.

Mais les provocations du blond ne s'étaient pas arrêtées là, et avaient continué après le match. S'en prenant à tous les Weasley et aux parents d'Harry, ce dernier ainsi que George étaient partis au quart de tour et l'avaient gratifié de plusieurs coups de poing.

Sans surprise, ils avaient terminé dans le bureau du professeur McGonagall, et en supplément, ils avaient reçu la désagréable visite d'Ombrage. Celle-ci avait invoqué le vingt-cinquième décret du ministère, selon lequel le Grand Inquisiteur avait dorénavant l'« autorité suprême pour infliger toute sanction, punition et retrait de privilèges aux élèves de Poudlard, ainsi que le pouvoir de modifier les sanctions, punitions et retraits de privilèges qui auraient été décidés par des membres du corps enseignant de Poudlard ».

Pour résumer, Harry, Fred ( qui n'avait rien fait ) et George étaient interdits à vie de jouer au Quidditch.

— Je ne sais pas si ça me désespère ou si ça m'amuse, soupira Elysio en passant une main sur son visage lassé.

— Parce que tu arrives à en rire, toi ? s'étrangla Harry en se redressant, tandis que Ron regardait sa robe de Quidditch d'un air abattu.

— Ce n'est pas l'interdiction de jouer qui m'amuse, rectifia son camarade en secouant la tête. C'est ce fameux décret d'éducation numéro vingt-cinq.

— Tu es bien le seul à qui ça fasse ça, bredouilla Ron d'une voix déprimée.

— C'est d'Ombrage dont je me moque, continua l'adolescent sans cesser de sourire. Son décret dit clairement qu'elle peut changer les sanctions des membres du corps enseignant de Poudlard. Donc, ça ne concerne pas tout le personnel de l'école...

— Tu penses demander de l'aide à Dumbledore ? murmura Hermione, le regard interrogateur. Je ne suis pas sûr qu'il pourra faire grand-chose, même s'il est directeur...

— Ce n'est pas à Dumbledore que je pensais, répondit son ami, toujours avec un rictus moqueur. On nous a dit depuis notre première année que le surveillant n'avait ce titre que de manière officieuse. Mais la vérité, c'est que c'est vraiment devenu un poste de l'école.

— Et alors ? rétorqua sèchement le jeune Potter.

— Ce poste est particulier, parce qu'en matière de règlement, il est privilégié. Prenons un exemple simple : si McGonagall mettait la main sur Harry en dehors des couloirs, elle pourrait très bien décider de lui donner une punition.

— Eh, pourquoi c'est moi ? s'insurgea son camarade.

— Je sais pas, une impression de déjà-vu, déclara Elysio sur le ton de la conversation. Bref, elle pourrait lui donner des lignes à copier. Si le surveillant apprend qu'Harry a fait une infraction au règlement, il peut décider lui aussi de lui donner une sanction, comme de récurer les toilettes. Et dans ce cas, c'est sa décision qui prime sur celle de ses collègues.

— Ce qui veut dire ? interrogea Ron sans comprendre.

— Ce qui veut dire qu'Ombrage peut changer les punitions des autres profs, mais pas celle du surveillant. En termes de hiérarchie du règlement, il y a les profs, puis Ombrage, puis le surveillant, puis Dumbledore...

Partie 2 - Les ChasseursOù les histoires vivent. Découvrez maintenant