Distrait

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Newt reposa sa plume et se renfonça dans sa chaise. Il avait travaillé assidûment depuis qu'il s'était réveillé, essayant de faire quelques progrès avant de devoir s'occuper de ses créatures. Il travaillait sur son manuscrit depuis ces derniers jours mais il n'était qu'à la lettre 'H'. Il devait être très méticuleux pour corriger toutes les erreurs et s'assurer que l'éditeur n'avait rien changé d'important. Baissant les yeux vers sa main tachée d'encre, il décida qu'il était temps de faire une pause.

Se relevant lentement, il se dirigea vers le rez-de-chaussée. La porte d'entrée s'ouvrit alors qu'il atteignait le salon et Bunty entra. Elle attrapa les lettres qui se tenaient devant la porte et les apporta dans la maison.

« Bonjour, Newt, » dit-elle, lui tendant les lettres.

« Bonjour, » dit-il. Il ne lui prêtait pourtant pas beaucoup d'attention. Il parcourait rapidement les lettres, cherchant celle qu'il voulait. Il la trouva enfin, brisa le sceau et sortit la lettre de son enveloppe. Il la déplia et en dévora le contenu. Un petit sourire se répandit sur son visage alors qu'il la lisait et il passa doucement un doigt sur le nom de Tina. Il aimait ses lettres, et il l'aimait elle. Il relut la lettre. Elle avait mentionné qu'elle avait finalement obtenu une affaire. Elle travaillait avec un Auror dont le nom était Alton Harper. Quand Newt avait lu ça pour la première fois, il avait senti un éclair de jalousie protectrice, mais Queenie avait ajouté une note en bas de la lettre, lui disant qu'il n'y avait rien entre Tina et Harper, qu'ils ne s'appelaient même pas par leurs prénoms.

« De qui cela vient-il? » demanda Bunty. Elle avait attrapé un des deux journaux et commençait à l'ouvrir. Newt recevait toujours deux journaux. L'un était La Gazette du Sorcier, mais l'autre était Le Fantôme de New York. Il avait décidé de recevoir Le Fantôme de New York parce qu'il voulait savoir ce qui se passait à New York. Le journal arrivait toujours avec un jour de retard étant donné qu'il devait traverser l'océan, mais il l'avait quand même.

Newt releva les yeux vers Bunty. « Ça vient -- c'est une de mes amies. »

Bunty parut surprise. Elle baissa la tête et déplia le journal. « Le fantôme de New York, » dit-elle. « Je ne comprends pas pourquoi vous recevez ça. »

« Parce que je suis curieux, » dit-il.

Son assistante regardait le journal alors Newt revint à son courrier. Au bout d'un moment, Bunty parla.

« Grindelwald va être déplacé du MACUSA à Azkaban, » dit-elle.

« Quoi? » demanda Newt. « Quand? »

Bunty étudia le journal. « La une indique La date de transfert de Newt confirmée. » Elle fronça légèrement les sourcils. « Ça dit... le 30 mai. »

« C'est dans un long moment, » dit Newt.

« Et si il s'échappe avant? » demanda Bunty d'un ton nerveux.

« Il ne s'échappera pas, » lui assura Newt. « Le MACUSA est plus que capable de le garder. »

Bunty retourna son attention vers le journal et parla de nouveau. « Quelque chose ne va pas avec ces Américains. Je veux dire, comment ce fait-il que l'histoire d'une Auror qui a été réhabilitée ait atterri en première page, à côté de l'article sur Grindelwald? » demanda-t-elle.

Newt sursauta. « Quoi? » Il était retourné à son courrier mais ce qu'elle avait dit avait attiré son attention.

« Juste là, sur la première page, » dit-elle. « Regardez. »

Newt lui prit le journal et observa la page. Il hoqueta. Là, sur la première page, se trouvait une photo de Tina. Elle lui sourit et il ne put s'empêcher de sourire également.

« Tina, » respira-t-il.

« Tina? » demanda Bunty. « Ce n'est pas ce qui est marqué... »

« Non, elle se fait appeler Tina, » dit-il. Il lut la première ligne: La courageuse Porpentina Goldstein (ré)installée en tant qu'Auror. Son sourire s'agrandit. Courageuse, pensa-t-il. C'est le mot parfait pour la décrire. Tout comme magnifique, forte, têtue, merveilleuse, aimante, douce... un rougissement se forma sur ses joues alors que la liste continuait.

« Vous la connaissez? » demanda Bunty.

« Oui, » dit Newt. « C'est elle qui a écrit la lettre que je lisais. Elle dit que c'est moi qui l'ai aidé à récupérer son travail mais je pense qu'elle l'a fait toute seule. »

« Comment avait-elle perdu son travail? »

Newt regardait de nouveau le journal alors il répondit sans réfléchir. « Elle a attaqué un Non-Maj. »

« Un quoi? » demanda Bunty, perplexe.

« Oh, pardon, » bégaya Newt. « Un Moldu. C'était la cheffe d'un groupe qui voulait exposer la communauté magique et elle battait les enfants qu'elle avait adopté. Tina voulait protéger un des enfants. Enfin bref, beaucoup de gens ont dû être Oubliettés et elle a perdu son travail. Le MACUSA est beaucoup plus strict que le Ministère. »

« Comment est-elle arrivée en première page? » demanda Bunty. « Je veux dire, comment ce fait-il que n'importe quel Auror arrive en première page juste pour être devenue Auror? »

Newt parcourut l'article. « C'est parce qu'elle a récupéré son travail pour avoir aidé à la capture de Grindelwald. Il avait pris la place de Percival Graves, le Chef de la Sécurité Magique, et nous l'avons capturé et révélé en tant que Grindelwald. »

« Nous? » demanda Bunty.

« Oui -- euh -- j'ai aidé, » marmonna Newt. Il cacha son visage derrière le journal. Ses yeux tombèrent sur le sous-titre en dessous de la photo de Tina. La Présidente Picquery pour récompenser Ms. Goldstein. Il sourit légèrement. Personne ne mérite cela plus que Tina, pensa-t-il. Il étudia de nouveau la photo. Alors que Tina lui souriait, il sentit une vague de tristesse le submerger. Elle lui manquait. Elle lui manquait désespérément. Il voulait être avec elle, la prendre dans ses bras et la tenir contre lui. Il voulait l'embrasser de nouveau. Il n'avait jamais embrassé quiconque avant elle, mais ces quelques baisers avaient été les choses les plus merveilleuses qu'il n'ai jamais ressenti.

« Newt, » lança Bunty. Il leva les yeux. Elle le regardait d'un air inquiet. « Tout va bien? »

« Oui, je vais très bien. »

Bunty parut ne pas le croire mais elle ne lui redemanda pas. « Venez, allons nous s'occuper des créatures, et s'il vous plaît ne vous laissez pas encore distraire. »

Newt acquiesça et suivit son assistante dans le sous-sol. Cependant, il savait qu'il allait probablement se laisser distraire une fois de plus. Il faisait assez souvent cela ces derniers temps. Chaque fois qu'il travaillait sur quelque chose, son esprit se mettait à dériver, se fixant sur Tina.

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