Chapitre 21

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Wijden avait trouvé un réconfort inattendu dans sa nouvelle amitié avec Amir. Le jeune homme, avec sa passion pour la culture française, avait su captiver son intérêt et apporter une légèreté bienvenue dans sa vie. Leurs conversations, souvent empreintes de rires et de découvertes littéraires, étaient devenues un moment précieux de ses journées.

-  Tu sais, Amir, parler de littérature avec toi me rappelle pourquoi j'aime tant lire, dit Wijden un jour, en sortant de la bibliothèque. C'est comme redécouvrir chaque livre à travers une nouvelle perspective.

Amir sourit, les yeux pétillants.

- Je ressens la même chose, Wijden. C'est rare de trouver quelqu'un avec qui on peut partager cette passion. Merci de me faire découvrir des auteurs marocains. Mais dis-moi, quels sont tes auteurs français préférés ?

-  J'aime beaucoup Albert Camus, répondit Wijden avec enthousiasme. Ses réflexions sur l'absurde et la condition humaine sont fascinantes. 'L'Étranger' est l'un de mes livres préférés.

Amir hocha la tête, partageant son enthousiasme.

- Camus est incroyable. J'aime aussi beaucoup 'La Peste'. Mais as-tu déjà lu Marcel Proust ? 'À la recherche du temps perdu' est une œuvre monumentale. La manière dont il explore la mémoire et le temps est tout simplement unique.

Wijden sourit.

- Oui, Proust est un défi, mais sa prose est magnifique. J'ai lu 'Du côté de chez Swann' et je suis tombée amoureuse de son style. C'est dense, mais tellement riche.

Leurs discussions littéraires devinrent un rituel quotidien. Ils s'échangeaient des recommandations, débattaient des thèmes et des personnages, et se perdaient dans des conversations passionnées sur la philosophie et la culture.

Cependant, cette nouvelle amitié n'échappa pas à Farah, qui, séduite par le charme d'Amir, ne tarda pas à exprimer son opinion. Un après-midi, alors qu'elles prenaient un café sur le campus, Farah aborda le sujet sans détour.

- Wijden, je sais que tu tiens à Iyed, mais je dois te dire ce que je pense,  commença-t-elle prudemment. Amir est incroyable, et je pense que tu mérites quelqu'un comme lui, pas Iyed.

Wijden se crispa, surprise par la franchise de son amie.

- Farah, comment peux-tu dire ça ? Iyed sera bientôt mon fiancé, je l'aime.

-  Je comprends, mais Amir... Il est attentionné, cultivé, et il te traite comme une égale. Je pense qu'il pourrait t'apporter beaucoup plus, insista Farah, les yeux brillants de conviction.

Wijden se leva brusquement, renversant presque son café.

-  Je ne peux pas croire que tu dises ça. Comment peux-tu me demander de laisser Iyed pour quelqu'un que je connais à peine ?

- Parce que je tiens à toi, Wijden. Et je veux que tu sois heureuse, répondit Farah, blessée par la réaction de son amie. Iyed ne te mérite pas. Il ne peut pas te donner la vie que tu mérites.

Wijden sentit la colère monter en elle. Ses poings était serré et se sourcils froncés. Il était rare qu'elle se mette en colère mais quand elle l'était, elle l'était vraiment.

-  Farah, tu ne sais rien de notre relation. Iyed est quelqu'un de bien. Il m'aime et je l'aime. Pourquoi ne peux-tu pas simplement être heureuse pour moi ?

Farah soupira, essayant de garder son calme.

-  Wijden, je suis heureuse pour toi, mais je suis aussi réaliste. Amir a tout ce qu'il faut pour te rendre heureuse. Iyed, en revanche, a trop de problèmes. Je ne veux pas te voir souffrir.

Wijden : Sous le ciel de la duperieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant