Chapitre 14

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- C'EST COMME ÇA QUE JE T'AI ÉLEVÉ ?? TU N'AS PAS HONTE ?! TU AS SALI MON NOM ! Lui hurla son père. Ya Allah qu'est-ce que j'ai fait pour avoir une fille pareil ? Continua t-il en baissant la tête exaspéré.

Cela faisait bien 30 min que son père lui hurlait dessus. Dès leur arrivée à Rabat, son frère c'était hâté de tout raconter à ses parents.

Depuis, son père n'avait fait que crier des atrocités qu'elle n'oublierait sûrement jamais.

Elle ne faisait que pleurer la tête baissée en l'écoutant déverser toute la colère que son père ressentait envers elle.

Elle l'avait déçu c'était évident. Il n'arrivait pas à y croire à tel point qu'il ne l'avait même pas osé la frapper.

Sa mère qu'en a elle restait silencieuse la regardant avec déception. Son frère qui était toujours aussi enragé était adossé sur un mur derrière elle. La fusillant d'un regard qui arrivait à atteindre son âme.

- Si tu voulais te marier fallait le dire, s'agaça son père laissant échapper un rire jaune. Pourquoi je me casse la tête à payer tes études ?! Hein dis moi ?!

- C'est pas ça papa je...

- TAIS TOI ! Je veux même pas entendre ta voix !

Elle garda sa tête baissée avant de sentir ses jambes lâchées sous le poids de sa tristesse. C'est à ce moment là que son père lui assenait le coup de grâce.

- Tu me déçois, j'ai honte que tu sois ma fille...

Après il s'en alla la laissant au sol. Son frère sortit de la maison tandis que sa mère alla s'asseoir dans le salon. Elle enfouit sa tête dans ses mains.

- Mama... l'appela Wijden la voix tremblante et pleine de désespoir.

- Monte dans ta chambre c'est mieux...

Elle se leva du sol et se dirigea dans sa chambre. Elle retira son voile pour d'un geste  sec.

Un hurlement perçant traversa la barrière de ses lèvres faisant écho sur les murs de sa chambre.

Elle ne s'était jamais autant détestée qu'à cet instant. Elle avait déçue ses parents et son frère. Elle qui était leur fierté.

L'arrière de sa tête frappa le mur présent derrière elle. Elle recommença à plusieurs reprises jusqu'à sentir un liquide chaud sortir de son crâne.

Elle le sentit dévaler le long de sa nuque puis le long de son épine dorsale. Elle sentit enfin la douleur de sa tête plus que celle de son coeur.

****

« Tu me déçois, j'ai honte que tu sois ma fille... »

Cette phrase résonnait dans sa tête depuis maintenant une heure. Les traces de ses larmes sèches étaient toujours presque sur ses joues.

Son sang peignait le mur autrefois blanc en rouge. Lui aussi avait séché sur son crâne et son dos.

- Wijden, entendit elle alors que la porte de sa chambre s'ouvrait sur sa mère.

Elle leva la tête et croisa le regard doux de sa génitrice. La douceur se transforma rapidement en panique quand elle vit l'état de sa fille.

Wijden : Sous le ciel de la duperieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant