Chapitre 32

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Les journées en France s'écoulaient avec une rapidité déconcertante pour Wijden. Alors que son départ se profilait à l'horizon, elle ressentait un mélange d'excitation et de tristesse. Elle se préparait mentalement à quitter une routine confortable pour retourner à une réalité qu'elle avait laissée en suspens.

Ce matin-là, avant de commencer ses derniers préparatifs, Wijden décida d'aller rendre visite à Amira. Elle avait reçu un message de cette dernière lui demandant de passer pour lui confier quelques affaires à ramener à Wassim.

Wijden frappa doucement à la porte de l'appartement d'Amira. Quelques secondes plus tard, Amira ouvrit la porte avec un large sourire.

- Wijden ! Entre, je suis tellement contente de te voir avant ton départ.

- Moi aussi, Amira. Comment vas-tu ?

- Je vais bien, mais je dois avouer que tu vas beaucoup me manquer. Viens, installe-toi. J'ai préparé du thé à la menthe.

Les deux jeunes femmes s'assirent dans le salon d'Amira, entourées de cartons et de sacs prêts à être transportés.

- Voici ce que j'aimerais que tu prennes pour Wassim, dit Amira en désignant une boîte joliment emballée. Ce sont quelques souvenirs et des choses dont il a besoin. Et puis, il y a une lettre pour lui dans le dessus.

Wijden hocha la tête.

- Pas de problème, Amira. Je suis sûre que Wassim sera très content de recevoir ça.

Elles discutèrent longuement de tout et de rien, partageant des rires et des confidences. Amira parla de ses projets avec Wassim, tandis que Wijden évoqua ses craintes et ses espoirs pour son retour au Maroc.

- Je te souhaite tout le bonheur du monde, Wijden. Tu mérites d'être heureuse, peu importe ce qui t'attend là-bas, dit Amira en la prenant dans ses bras.

-         Merci, Amira. Tes mots me réchauffent le cœur.

De retour chez Oumayma, Wijden commença à ranger ses affaires. Elle avait maintenant deux fois plus de bagages qu'à son arrivée, en grande partie à cause des nombreux livres qu'elle avait accumulés. Certains étaient des romans d'amour, d'autres de la littérature classique française. Elle avait également sélectionné un livre pour Amir, espérant qu'il l'apprécierait.

- Tu es prête ? demanda Oumayma en entrant dans la chambre.

- Presque. J'ai encore du mal à croire que je pars demain.

Oumayma s'assit sur le lit, observant les piles de livres et de vêtements.

- Ça va être tellement vide sans toi ici. Tu sais que maman te considère comme une deuxième fille, n'est-ce pas ?

Wijden sourit, émue.

- Je le sais. Elle va me manquer aussi, tout comme toi et Sami.

Le lendemain matin, les au revoir furent particulièrement difficiles. La mère d'Oumayma avait les yeux embués de larmes alors qu'elle serrait Wijden dans ses bras.

- Prends soin de toi, ma chérie. Et n'oublie jamais que cette maison est aussi la tienne, murmura-t-elle.

- Merci pour tout, vraiment, répondit Wijden, la voix tremblante. Vous êtes ma famille aussi.

Les larmes coulèrent librement alors qu'Oumayma et Wijden se disaient au revoir.

- On se voit au mariage de Wassim et Amira vous êtes invités de toute façon, leur dit Wijden les yeux embuer de larmes.

Après des au revoir déchirants, Wijden monta dans l'avion. Le vol vers Casablanca lui parut à la fois interminable et trop court, chaque minute la rapprochant de sa famille tout en l'éloignant de ses amis en France.

Wijden : Sous le ciel de la duperieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant