Wijden : Sous le ciel de la duperie

Chapitre 38

Le Ramadan avançait doucement, chaque jour apportant avec lui un mélange de spiritualité, de réflexion et de guérison pour Wijden. La maison était animée par l'effervescence des préparatifs du ftour chaque soir, le repas de rupture du jeûne. Les effluves de plats traditionnels remplissaient l'air, créant une ambiance chaleureuse et réconfortante.

Wijden se sentait de plus en plus en paix, même si des pensées de Amir et de leur amitié brisée continuaient de la hanter. Ce matin-là, après le suhoor, elle décida de se concentrer sur ses prières et ses lectures coraniques, trouvant dans la foi une source de réconfort et de force.

Elle sortit sur la terrasse, où une brise légère du matin caressait son visage. La vue sur le jardin familial lui apportait une sérénité inestimable. Elle s'assit sous le figuier, le Coran ouvert sur ses genoux, et se plongea dans la lecture.

Le téléphone de Wijden vibra, la sortant de sa méditation. C'était un message de Farah.

> Farah : « Salam, Wijden ! Que dirais-tu de nous retrouver cet après-midi pour une promenade dans le vieux quartier ? J'ai entendu dire qu'ils ont ouvert un nouveau salon de thé. »

Wijden sourit en lisant le message. Une sortie avec Farah était exactement ce dont elle avait besoin pour s'évader un peu de ses pensées.

> Wijden : « Wa alaykoum salam, Farah. Ça me semble être une excellente idée. 16h ça te va ? »

> Farah : « Parfait ! Rendez-vous au marché central. »

La matinée passa rapidement. Wijden aida sa mère et Fatiha à préparer les mets du ftour. Elles s'affairaient en harmonie, chaque geste étant le reflet d'années de traditions partagées. Les discussions tournaient autour des recettes, des souvenirs et des histoires de famille.

A 16h, Wijden rejoignit Farah au marché central. Le vieux quartier de Rabat, avec ses ruelles étroites et ses bâtiments historiques, avait une atmosphère unique. Le marché était animé, rempli de couleurs et de sons.

- Salam, Wijden ! Prête pour une petite aventure ? demanda Farah en souriant.

- Salam, Farah ! Toujours prête, répondit Wijden, essayant de cacher l'excitation dans sa voix.

Elles se promenèrent à travers les étals, admirant les artisans et leurs créations. Le marché était un véritable festin pour les sens, avec des épices, des textiles et des objets artisanaux exposés à chaque coin de rue.

- Regarde ces écharpes, Wijden. Elles sont magnifiques, dit Farah en s'arrêtant devant un étal coloré.

- Elles le sont. Je pense que je vais en acheter une pour ma mère, répondit Wijden en examinant les motifs complexes des écharpes.

Après quelques achats, elles continuèrent leur promenade jusqu'au nouveau salon de thé. L'endroit était charmant, décoré dans un style marocain traditionnel avec des coussins colorés et des lanternes en métal. Elles s'installèrent près d'une fenêtre, profitant de la vue sur la rue animée.

Elles discutèrent de tout et de rien, partageant leurs pensées et leurs rêves pour l'avenir. Wijden se sentit apaisée, entourée de l'amitié sincère de Farah.

- Tu sembles plus sereine ces jours-ci, remarqua Farah.

- Le Ramadan m'aide beaucoup. Il me donne le temps de réfléchir, de me recentrer, répondit Wijden.

- C'est une période spéciale pour ça. Et tu as fait un long chemin depuis ton retour de France. Je suis fière de toi, Wijden.

- Merci, Farah. Ton soutien compte beaucoup pour moi.