Chapitre 27

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Wijden continuait de naviguer à travers ses jours de dépression, malgré les efforts inlassables d'Amir et Oumayma pour la tirer de son mal être. Ils essayaient de l'encourager à sortir et à profiter de la vie, mais chaque tentative se heurtait à sa tristesse persistante.

Un matin, Amir décida de changer de stratégie. Il se présenta chez elle, une étincelle de détermination dans les yeux. Il lui avait bien évidemment laissé le temps d'enfiler son voile.

- Wijden, aujourd'hui, on va faire une excursion. Prépare-toi, je t'emmène à la plage.

Elle hésita, toujours réticente à quitter le cocon de sa chambre.

- Amir, je ne suis pas d'humeur...

- Juste une promenade, Wijden. Je suis certain que l'air frais te fera du bien.

Devant son insistance, elle finit par céder. Ils se dirigèrent vers la plage, où le bruit des vagues et la brise marine semblaient dissiper quelque peu la lourdeur de ses pensées. La mer était d'un bleu éclatant sous le soleil matinal, et les vagues caressaient doucement le sable doré. Les mouettes piaillaient joyeusement au-dessus de leurs têtes, ajoutant une touche vivante au paysage serein. Les couleurs chatoyantes de la mer et du ciel semblaient contraster vivement avec l'obscurité de ses pensées.

Ils marchèrent en silence pendant un moment, Amir respectant son besoin de tranquillité. Le vent jouait avec son voile et ses vêtements larges. Wijden sentit l'air salin remplir ses poumons, chassant momentanément l'étouffement de la tristesse. Finalement, Amir brisa le silence.

- Tu sais, Wijden, la vie continue. Tu mérites d'être heureuse, malgré tout ce qui s'est passé.

Elle hocha la tête, incapable de répondre. Les mots d'Amir résonnaient en elle, mais la douleur était encore trop présente. Ils s'assirent sur un banc, face à l'horizon où le soleil semblait se noyer dans l'immensité de l'océan. Amir lui raconta des histoires amusantes de son enfance, essayant de lui arracher un sourire. Et bien qu'elle ne rit pas, elle se surprit à sourire timidement, appréciant l'effort qu'il faisait pour la distraire.

De retour à la maison, Oumayma l'attendait avec une proposition inattendue.

- Wijden, et si tu venais en France avec moi pour quelques temps ? Ça te ferait du bien de changer d'air.

Wijden hésita.

- Je ne sais pas, Oumayma. Il y a mes études...

Ses parents, qui avaient écouté la conversation, intervinrent.

- Tu as besoin de prendre soin de toi, ma chérie, dit sa mère en posant une main réconfortante sur son épaule. Les études peuvent attendre. Ta santé mentale est plus importante.

Son père acquiesça.

- Nous t'encourageons à y aller. Ça te fera du bien de voir autre chose.

Sa grand-mère, qui avait été un pilier de soutien pendant cette période difficile, se préparait à retourner à Agadir. Le cœur lourd, elle embrassa Wijden, les yeux brillants de larmes.

- Prends soin de toi, ma petite. Je suis triste de te laisser dans cet état, mais je sais que tu es forte. Tu vas t'en sortir.

Wijden, touchée par le soutien de sa famille, décida de préparer son départ pour la France. Elle espérait que cette pause lui permettrait de guérir et de retrouver un peu de paix intérieure. Les jours qui suivirent furent remplis de préparatifs et d'au revoir.

Avant de partir, elle rencontra Amir pour lui annoncer sa décision.

- Amir, je pars en France avec Oumayma. J'ai besoin de m'éloigner de toute cette ambiance.

Wijden : Sous le ciel de la duperieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant