22 - Le super Héros bis ? Non ! Juste trop protecteur

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Jonathan

Nouvelle journée, nouveau combat. C'est en tout cas ce que je pressens aujourd'hui. Depuis le début de ce voyage j'ai réussi à me dépasser en sortant du bateau sans prendre de médicaments. Résultat aujourd'hui je suis migraineux. L'escale d'aujourd'hui est Lisbonne, j'aimerai visiter, prendre quelques photos mais en suis-je capable ?

Mes interactions avec Amélia finissent par tourner en boucle dans ma tête. Je n'aime pas ça, je ne comprends pas trop ce qui m'arrive mais hier alors que je la serrais contre moi, mon cœur s'est mis à s'affoler, c'est la première fois que je ressens une telle sensation. Ça va bien au-delà d'une attirance physique ou d'un désir charnel, hier Je souhaitais absorber son mal-être, la regarder craquer m'a fait mal aux tripes comme jamais. Je n'arrive pas à analyser si c'est sa situation qui me touche autant ou si c'est simplement elle.

Je ne suis pas bête non plus, je pense connaître la réponse mais je n'ai pas trop envie de m'y confronter. Toute la nuit je n'ai cessé de cogiter.

Peut-on réellement s'attacher à quelqu'un en si peu de temps ? Cela parait improbable, pourtant, j'ai l'impression de connaître Amélia depuis longtemps. Même notre différence d'âge s'efface lorsque nous discutons, je suis "Moi" avec elle, c'est complexe à décrire mais je suis persuadé qu'elle me voit tel que je suis. Ce qui me perturbe le plus c'est mon désir de la protéger qui nait du fond de mes tripes.

Mon portable vibre sur la table de chevet. Je le saisis. Mon ex et ses messages insensés.

« Tu aurais pu me prévenir pour le compromis de vente de l'appartement. Je l'ai appris par l'agent immobilier ».

Pourquoi se mêle-t-elle de cette transaction ?  je suis l'unique propriétaire de cet appartement, elle n'a contribué ni à l'achat  ni à l'entretien. Elle est simplement venue poser ses valises et profiter de mes largesses financières. Je ne lui ai jamais demandé un seul centime même pour la bouffe. Elle croit quoi ? Qu'elle pourrait obtenir de l'argent de ma part.

Nouveau message :

« Tu pourrais me répondre tout de même ! tu te caches de moi ? Même tes parents ne répondent pas quand je sonne chez eux ».

Combien de temps ce cinéma va-t-il encore durer. Je bloque son numéro sans scrupule en me demandant pourquoi n'agir que maintenant ! Prise de conscience du jour. Pourquoi ai-je laissé Justine prendre autant d'ascendance sur moi ? Ça m'échappe complètement.

Nouveau message... Tout le monde s'est donné le mot pour me joindre ce matin ou quoi ? Penser que je ne peux plus recevoir les messages de Justine met dans ma tête un véritable point final à notre relation et me libère d'un poids.

« Nous gagnons Lisbonne d'ici une heure. Te sens-tu de te joindre à nous sans obligation. Je t'aime ».

Je souris en lisant le message de ma mère. Ai-je envie de les rejoindre ? Oui ! Vais-je répondre positivement ? J'hésite. Avant toute décision, je file sous la douche, en incurgitant au passage mon traitement quotidien.

Me voici dans les rues de Lisbonne avec mes parents. Je me suis un peu éloigné pour prendre des photos. Heureux de ne développer ni crise d'anxiété, ni crise d'angoisse. Une victoire de plus. Je suis fier de moi, je dois bien l'avouer.

Mon père me sort de ma bulle avec un air inquiet.

- Que se passe-t-il ?

- Regarde devant toi, Amélia se dispute avec un hom.....

Il n'a pas le temps de terminer sa phrase que je lui mets mon appareil photos dans les mains. Mon sang ne fait qu'un tour, je fonce sur le type qui secoue Amélia qui de ce fait recule d'un bon en arrière suite à ma bousculade.

- Tu es dingue ! S'exclame t'il en me fixant d'un regard mauvais.

- Ce n'est pas moi qui m'en prend à une femme.

- De quoi te mêles tu ? hurle Amélia.

Je la dévisage.

- Tu te moques de moi ? J'espère ! Ce type te hurle dessus et te secoue et tu ne bronches même pas.

Elle me regarde à peine.

- Comment connaissez-vous ma mère ?

Le type répond agressivement.

- Tu es là pour avoir de l'argent c'est ça. Tu profites du décès de mes parents. C'est ça ?

- De quoi parlez-vous ? Votre mère m'a donné cette lettre, elle m'a demandé de vous retrouver pour vous la transmettre après sa mort. J'ai simplement tenu ma promesse. Je ne sais même pas de quoi parle cette lettre. D'où connaissez-vous ma propre mère ?

Le gars se met à rire.

- D'où je connais ta mère ? Arrête de jouer la comédie. Les filles comme toi je les connais. Telle mère, telle fille.

Amélia fulmine.

- Vous ne savez rien de moi, crie t'elle hors d'haleine. Ne me comparez jamais à ma mère. Je ne suis pas une droguée qui vend son cul au plus offrant. Vos parents m'ont toujours soutenue même lorsque j'étais placée en foyer. Je ne sais pas quel connard vous êtes mais ce qui est certain et que vous n'avez rien de comparable avec vos parents. Je comprends pourquoi ils ne voulaient plus vous voir.

Les yeux de l'homme s'assombrissent d'un coup.

- Répète un peu pour voir ?

Amélia réplique sans se démonter.

- Alors ça fait quoi d'être jugé ? Ce n'est pas parce que vous êtes plus âgé que moi, que je dois me laisser intimider. Je suis venue à votre rencontre pour vous parler de votre maman, rien d'autre.

Amélia bouge ses mains dans tous les sens, elle a du mal à se maîtriser.

- Je ne sais pas qui vous êtes exactement. Vraisemblablement vous connaissez très bien ma mère et j'aimerai comprendre comment ?

- Tu ne sais rien ?

- Je devrai savoir quoi ! Bordel.

J'assiste impuissant à ces échanges avec un sentiment étrange.

Nos âmes torturées Où les histoires vivent. Découvrez maintenant