45 | retour à la case départ ou presque

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Jonathan

De retour dans mon petit appartement au dessus du garage des parents, et après à peine dix jours je me demande comment j'ai pu m'enfermer dans ce lieu pendant des mois. Heureusement dans un trimestre ma vie changera du tout au tout lorsque j'acquerrai ma nouvelle maison.

Sans que je m'en rende compte, ma mère est entrée dans mon antre.

- Ça va mon grand ?

Je l'inquiète une fois de plus, pourtant pour une fois je ne suis ni anxieux ni angoissé. Je réalise enfin que j'ai avancé sur mon état. Je ne me leurre pas non plus je ne suis pas « guéri » mais je vais mieux, c'est déjà un bon point.

- Oui maman, ne t'inquiète pas.

- Tu penses à Amélia ?

- Non, enfin oui.

Bien entendu que je pense à elle, mais bizarrement je ne suis pas inquiet. Quelque chose au fond de moi sait qu'elle et moi c'est loin d'être terminé.

- Elle ne te répond toujours pas ?

Ma mère a l'art de me cuisiner doucement pour tenter de comprendre ce qui a bien pu se passer.

- Non ! Elle doit être arrivée maintenant à Lisbonne. Je lui laisse quelques heures avant de lui envoyer un message pour lui expliquer en détail le fond de ma pensée.

Maman s'amuse de ma réflexion.

- Je suis contente de constater que tu reprends un peu le dessus. J'aime bien cette jeune fille.

- J'avais remarqué ton attachement pour Amélia et crois moi je le comprends tout à fait.

- Tu l'aimes bien ?

Je hoche la tête, incapable de poser des mots. Parce que oui cette fille je l'ai dans la peau.

- Ne t'inquiète pas maman. J'ai un atout dans la manche et je m'en servirai au bon moment.

- Je te fais confiance. Je suis heureuse de te retrouver.

J'avance vers ma mère pour la serrer dans mes bras et je lui murmure ces quelques mots :

- Cesse de t'inquiéter pour moi maman. Tout ira bien. Je suis désolé de t'avoir fait vivre l'enfer.

Ma mère s'accroche à mes épaules.

- J'ai tellement eu peur Jonathan. J'ai cru te perdre, je suis tellement contente que tu ailles mieux...  alors ne laisse pas filer Amélia.

Je souris. Elle a entièrement raison.

- Ne t'inquiète pas. Je suis motivé pour provoquer son retour. C'est pour cette raison que je ne panique pas. Elle ne répond pas à mes appels, je la laisse mariner un peu, qu'elle profite de son père, ensuite elle entendra parler de moi chaque jour. Crois moi. Je sais ce que je veux... et c'est elle.

Ma mère recule pour m'observer.

- La dernière fois que je t'ai vu autant déterminé est le jour où tu nous a affronté ton père et moi pour te lancer dans la photographie. Tu avais cette idée en tête, nous n'étions pas ravis et tu as tenu bon en nous prouvant que nous devions te faire confiance.

- Effectivement. Je l'avais presque oublié. Vois-tu.

- Oh je ne l'oublierai pas. Si tu as la même force en toi pour Amélia alors tu arriveras à ce qu'elle revienne vers toi. J'en suis certaine.

- Nous verrons bien. En tout cas j'ai l'intuition que je vais y arriver. C'est tellement évident pour moi.

- Très bien mon grand. Je suis venue te chercher parce que notre voisin t'attend pour visiter de nouveau la maison afin que tu l'achètes en toute connaissance de cause même si tu la connais déjà par cœur. Tu pourras enfin t'y projeter en fonçant dans cette perspective qui te changera les idées j'en suis certaine.

Nos âmes torturées Où les histoires vivent. Découvrez maintenant