43 | Panique à bord

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Jonathan.

Recevoir un message dans la nuit de ma sœur, m'expliquant qu'elle a un problème, me retrouver enfermé dans un bateau ne pouvant la rejoindre, il n'en fallait pas plus pour me mettre en colère. J'étais dans ma bulle quand j'ai entendu la porte de la cabine claquer j'ai réalisé qu'Amélia venait de partir. Je passe la main sur mon visage complément démuni. Je ne suis qu'un connard. Voilà ce que je suis. Bordel. Qu'est-ce que j'ai encore foutu ? Au moment où je me lève pour retrouver Amélia mon téléphone sonne, c'est ma sœur :

- Érika ? Tout va bien.

J'entends des personnes rire, je panique, j'envoie rapidement un message à mon père sans décrocher pour autant.

- Érika ! Je ne cesse de crier son prénom. Personne ne répond, par contre il y a toujours ce bruit de fond. Je suis là impuissant,
Je rejoins la cabine des parents,  au moment même où mon père ouvre la porte. Son air sévère me percute nous nous ressemblons énormément sur ce point, à ce moment je réalise ce à quoi Amélia a dû assister tout à l'heure. Je m'en veux encore plus. Pourtant ça n'est pas le moment, je dois parler à ma sœur.

Pourquoi ne répond elle pas alors qu'elle m'a envoyé des sms juste avant. Ce n'est pas normal. J'explique rapidement la situation à mon père qui prend le relais. Je reste à ses côtés. Ma mère nous rejoint tremblante. Heureusement mon père connaît du monde sur Paris. Quand je dis du monde je veux dire ses collègues.

Je me souviens que mon meilleur ami est sur Paris lui aussi. Je m'empresse de l'appeler le connaissant il ne doit pas encore dormir. Il décroche enfin.

- Dan ? C'est Jonathan. Tu es sur Paris là.

- Wahou alors d'abord salut mon pote.

- Désolé c'est pressé.

Mon meilleur ami, cesse de rire. J'entends une porte qui claque j'imagine qu'il s'isole.

- En quoi puis je être utile ?

- C'est Érika. Elle m'a envoyé des sms et quand je l'ai appelé juste après quelqu'un a décroché mais elle ne répond pas. Nous entendons un bruit de fond mais rien d'autre.

- Ok ! Sais-tu où elle est ? Ou as-tu le numéro d'un de ses amis. Je me souviens de son ami Nina qui est sur réseaux sociaux.

- Oui l'une de ses amis est sur mon réseau social je te donne son pseudo en même temps je lui envoie un message.

- Ok ! T'inquiète je gère. Ton père a appelé ses collègues je suppose.

Si la situation était toute autre je sourirai. Mais là je suis trop inquiet.

- Je fonce. Je te tiens au courant.

- Merci Dan.

Il raccroche rapidement. Nous sommes tous sur le pied de guerre dans l'attente de la moindre nouvelle. Tout ce que je déteste. Ma mère s'est installée sur le canapé morte d'inquiétude. Mon père au téléphone  sur la terrasse et moi je fais les cent pas devant maman.

L'amie d'Erika me répond qu'elle est en contact avec Dan et qu'ils font tout pour la retrouver. Donc elle n'était pas avec son amie. Mon cœur palpite dans ma poitrine, hors de question qu'il arrive quoi que ce soit à ma sœur

Mon père apprend que son portable  a été retrouvé, mais pas elle. Maman fond en larmes. Je la prends dans mes bras pour la rassurer ce qui me permet de me raccrocher pour éviter que je bascule. Ma petite sœur est tout pour moi, il n'est pas question qu'il lui arrive quoi que ce soit.

Une heure plus tard. Dan m'appelle.

- Je suis avec Erika, tout va bien elle est en sécurité.

- Que s'est-il passé ? Ne puis-je m'empêcher d'hurler.

- Écoute Jo, pour le moment elle n'a pas trop parlé. Je pense qu'elle s'est faite agressée. Elle n'est pas blessée juste secouée. Je reste avec elle. Rassure tes parents, plus de peur que de mal. Fais moi confiance je gère.

Un rictus s'installe. Si mon pote pouvait me voir. Il comprendrait que je ne suis pas dupe de son petit manège à tourner autour de ma sœur. Il l'a toujours fait même s'il refuse de  l'avouer. Il a raison avec lui, elle est en sécurité.

- Ok, si tu réussis à savoir plus, préviens moi.

- Bien entendu. Je te rappelle plus tard.

- Embrasse ma sœur pour moi.

- Et quoi encore. Jamais.

- Méfie toi.

Il me raccroche au nez j'éclate de rire. Mon père intrigué me scrute l'air sévère.

- Érika est avec Dan, aucune inquiétude à avoir elle est en sécurité. Elle ne lui a rien dit, elle est choquée. Nous en saurons plus, ultérieurement.

Mon père ne prononce pas un mot mais acquiesce. Ma mère s'effondre de nouveau et mon père s'empresse de la prendre dans ses bras pour la consoler.

Je vérifie l'heure sur mon portable,  quasiment six heures du matin. Amélia doit dormir à cette heure ici. Je me promets d'aller la réveiller pour huit heures, heure à laquelle nos valises seront prises en charge.

Une bonne douche et au lit pour les deux heures qu'il me reste à dormir.

Nos âmes torturées Où les histoires vivent. Découvrez maintenant