40 | Bulle de douceur

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Amélia

La confession de Jonathan me serre la poitrine. J'ai du mal à respirer pour lui. Ma mère m'a fait vivre l'enfer avec son addiction, mais Dieu merci, j'ai été épargnée des abus sexuels. Je réalise la chance que j'ai. Jamais je n'aurais imaginé que dans l'environnement de Jonathan, il pouvait également y avoir de l'horreur. Je le pensais privilégié dans sa belle vie de famille. Je découvre naïvement que personne n'est à l'abri des monstruosités que l'humain peut infliger.

Dans un élan protecteur et rassurant, je prends la main de Jonathan, posée sur la balustrade. Nous fixons tous deux l'horizon où se reflète la lune. Un léger vent caressant me fait frissonner. Jonathan tourne la tête vers moi et me demande : "Tu as froid ?"

Je n'ose encore le regarder, des larmes coulant encore sur mes joues. Son histoire m'a bouleversée. Je ne comprends même pas pourquoi je suis dans un tel état. Ce n'est pas moi qui ai subi ces abus.

La présence de Jonathan dans mon dos me surprend. Il enroule ses bras autour de mes hanches et referme ses mains sur mon ventre. J'en ai le souffle coupé, pourtant je colle mon dos contre son torse. Je pose mes mains sur les siennes. Son menton repose sur le haut de ma tête. Et nous restons ainsi plusieurs minutes. Je n'ai aucune envie de quitter cette bulle protectrice que nous venons de créer entre nous. Accepter ses gestes de tendresse est peut-être plus simple que je ne le pensais.

Timidement, Jonathan effleure mon ventre tout en embrassant mes cheveux, avec une infinie douceur qui me fait fondre. Je bouge légèrement mes doigts sur le dessus de sa main. Ce moment, je veux qu'il dure à jamais. Pour la première fois de ma vie, je me sens enfin bien quelque part. J'ai l'impression que le poids du monde a subitement disparu de mes épaules. Je sens le souffle de Jonathan dans mon oreille. Il murmure :

- Tu veux bien rester avec moi cette nuit ? Je n'ai pas envie d'être seul.

Je réponds "oui" dans un souffle léger.

- Merci.

Il n'a pas à me remercier. Je comprends à travers ses mots qu'il ne veut pas affronter ses démons seul cette nuit. Je comprends. Je ne fais que très rarement des cauchemars, mais lorsque ça m'arrive, je suis mal pendant plusieurs jours.

Jonathan me serre davantage contre lui et embrasse tendrement ma joue de plusieurs baisers, descendant progressivement dans mon cou, ce qui m'oblige à pencher la tête sur le côté pour lui permettre un accès complet. Je ne peux retenir un soupir de bien-être, ce qui fait sourire Jonathan contre la peau tendre de mon cou. Les yeux clos, je savoure cet instant magique, laissant mon cœur se gorger encore plus d'amour pour cet homme. Comment est-il possible de m'attacher autant ?

- À quoi penses-tu ? Me demande Jonathan, me faisant quitter mes pensées. Je me reproche de m'échapper ainsi de la réalité, alors que ce moment est juste parfait. Un peu ailleurs, je ne contrôle pas mes mots :

- Je ne pensais pas qu'il était possible de s'attacher autant à quelqu'un.

Jonathan embrasse ma tempe. Je réalise alors le poids de mes mots. Je me mords légèrement la lèvre inférieure.

- C'est exactement ce que je ressens.

Soulagée par cette simple phrase, je me retourne face à Jonathan et pose mes mains sur son torse, ce qui le fait frémir légèrement, mais suffisamment pour que je le remarque. Mon regard plonge dans le sien. Je me noie littéralement, mon cœur explose. Pas de doute, je suis amoureuse de cet homme. Il me sourit comme s'il pouvait lire dans mes pensées. Avec un autre, cela m'aurait dérangée, mais pas avec lui. J'aime qu'il puisse me deviner. Il m'embrasse délicatement le bout du nez, ce qui me fait sourire. Puis il ajoute :

- Je n'ai pas envie de précipiter les choses entre nous. Je veux prendre mon temps. Tu es un véritable cadeau pour moi, Amélia. Je ne sais même pas comment tout cela peut être réel.

J'effleure la joue de Jonathan de ma main et m'approche doucement pour l'embrasser dans une infinie douceur. Ses lèvres accueillent les miennes avec ferveur. Jonathan serre son corps contre le mien, rapprochant nos cœurs qui battent à l'unisson. Je sens son désir ardent contre mon ventre. D'un baiser plus vorace, il me soulève, mes jambes s'enroulent instinctivement autour de ses hanches tandis que mes bras se resserrent derrière son cou, me plaquant davantage contre lui. Nos langues se cherchent et se trouvent, créant un rythme passionnel qui embrase nos corps. Jonathan nous guide vers la chambre, ses pas déterminés traduisant l'impatience qui le consume. Je n'ai plus aucune retenue, mon désir se transforme en un brasier incontrôlable qui consume tout sur son passage. Mon cœur tambourine dans ma poitrine, menaçant d'exploser. Je déconnecte mon esprit pour laisser mon corps s'exprimer librement, lui offrir ce qu'il réclame avec tant d'ardeur : les mains de Jonathan sur moi. Contrairement à lui, je suis impatiente, et je lui prouve, en me perdant davantage dans nos baisers de plus en plus intenses, que je manque cruellement d'air. Jonathan me dépose non pas sur le lit, mais sur la commode, nos corps toujours étroitement enlacés. Il s'éloigne légèrement de moi, ce qui me fait grogner de frustration. Son regard enflammé me transperce, me prouvant qu'il est dans le même état de passion incandescente que moi.

- Tu es magnifique ! murmure-t-il, sa voix rauque chargée d'admiration.

Je ne suis pas à l'aise avec les compliments, et je baisse instinctivement le regard, gênée par ses paroles. Mais Jonathan ne me laisse pas échapper. Il saisit mon menton et le relève délicatement, forçant nos regards à se croiser. Ses yeux, d'un bleu profond et intense, brillent d'une adoration sincère qui me bouleverse.

- Oh non, mon cœur, pas ça entre nous s'exclame-t-il, sa voix pleine de tendresse. Tu es vraiment sublime, Amélia. Je veux que tu le saches, que tu t'en rendes compte.

L'émotion me submerge, une vague de bonheur et de reconnaissance m'envahit. C'est la première fois qu'un homme est aussi gentil avec moi, qu'il me regarde avec autant d'admiration et de respect. Je ne contrôle rien, mes sentiments me dépassent, et je me sens submergée par une panique douce. L'air conquérant de Jonathan me fait légèrement râler, mais je ne peux m'empêcher de sourire face à son assurance et à sa détermination. Il ne me laisse pas le temps de répondre, ses lèvres s'abattent sur les miennes avec passion, m'empêchant de parler. Un frisson délicieux me parcourt le corps tandis qu'il mordille légèrement ma lèvre inférieure, un geste tendre qui me fait littéralement ronronner de plaisir.

- J'aime ton petit côté félin, chaton murmure-t-il contre mon oreille, sa voix enrouée par le désir.

J'étire légèrement les lèvres dans un sourire timide, savourant chaque mot affectueux qu'il prononce. Je n'étais pas habituée à recevoir autant de compliments, et ils réchauffent mon cœur comme les rayons d'un soleil d'été.

Nos âmes torturées Où les histoires vivent. Découvrez maintenant