« Le pouvoir ou les sentiments ? Le cœur ou la raison ? Lequel gagnera la bataille qui se joue en moi ? »
Têtue. Effrontée. Courageuse. Ambitieuse.
Ce ne sont là que de simples mots utilisés pour décrire Eliana Valiente.
Au cœur des six royaumes...
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Eliana
Il grimpe sur son cheval puis me jette un coup d'œil hésitant. Je pensais sincèrement qu'il allait partir sans moi, me laisser là avec mes ordres ridicules, il doit se demander pour qui je me prends à ordonner quoi que ce soit à un futur roi. Mais sa réaction me surprend, il me tend la main en me souriant de toutes ses dents. Mon cœur fait un salto dans ma poitrine, je lui rends son sourire puis m'empresse de glisser mon pied dans l'étrier en posant mes mains sur ses épaules pour m'aider à monter derrière lui. Je retire mon pied de l'anneau métallique triangulaire pour le laisser à Isaac alors que ses mains attrapent les rennes.
— Par où est-il parti ? me demande-t-il.
Je lui montre la direction du doigt, il me signifie immédiatement que je devrais bien me tenir. J'hésite pendant un long moment, je n'ose pas vraiment poser mes mains sur lui. Je l'entends soupirer avant d'attraper mes mains et d'entourer sa taille jusqu'à les faire se rejoindre sur son ventre. Il fait partir son cheval au galop, mes doigts se crispent sur le tissu de son habit pour que ma prise soit plus ferme et m'éviter de tomber en arrière.
Lorsque nous avons passé les premiers arbres de l'orée du bois, la lumière change, devenant plus faible, plus sombre. L'atmosphère n'est plus la même, il n'y plus un seul chant d'oiseaux ou de bruit de petits animaux, il fait lugubre et angoissant. Un frisson me parcourt l'échine et je resserre mes bras autour d'Isaac.
Outre le fait que cette forêt soit glauque, je ne comprends toujours pas d'où lui vient son nom de ''Forêt des Saignées''. Pas d'arbres ni de feuillages rouges, pas de rivière de sang ou d'animaux morts qui jonchent le sol... rien de tout cela, un bois des plus normal, sinistre mais normal.
Il fait ralentir le cheval jusqu'au pas pour que nous puissions suivre les traces fraîches de sabots imprimées dans la terre qui nous mène sur un chemin où quelqu'un a visiblement marché, certaines branches ou plantes sont écrasées.
Soudain, un buisson s'agite proche de nous. Isaac arrête le cheval, nous en descendons en même temps. Je plisse les yeux pour mieux voir au loin, la panique m'envahit lorsque je décèle un corps étendu, d'ici il ne montre aucun signe de vie. Je m'imagine tout de suite que cela pourrait être Léo et mon cœur s'emballe. Je m'avance mais Isaac me tire en arrière, son bras autour de ma taille. Il appuie mon dos contre son torse et je peux sentir les battements de son cœur, qui sont aussi rapides que les miens.
— N'avance pas plus. Me chuchote-t-il au creux de l'oreille.
Je sens son souffle chaud glisser le long de mon cou et ses doigts se resserrer sur ma hanche. Je tourne la tête vers lui, nous sommes si proches que nos nez s'effleurent. Le craquement d'une branche nous fait nous séparer pour qu'il puisse avancer vers la source du bruit. Je sors mes dagues de leur fourreau et les brandit devant moi en couvrant les arrière du futur roi. Léo surgit du buisson agitant dans l'air son épée nous surprenant tous les deux.
