« Le pouvoir ou les sentiments ? Le cœur ou la raison ? Lequel gagnera la bataille qui se joue en moi ? »
Têtue. Effrontée. Courageuse. Ambitieuse.
Ce ne sont là que de simples mots utilisés pour décrire Eliana Valiente.
Au cœur des six royaumes...
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Léo
Je suis abasourdi par ce qu'il vient de se passer, littéralement secoué. Est-ce que cette personne compte s'en prendre à moi après avoir égorgé cet homme sans l'ombre d'un doute ? Est-ce qu'elle compte me vider de mon sang ?
Un comble de mourir dans la forêt des Saignées de cette façon.
Elle veut peut-être me découper en morceau et me laisser comme pitance pour les renards et les loups. Je ne sais pas ce qui est le mieux. Je veux connaitre le nom de la personne qui me tuera, une maigre consolation en imaginant ma fin.
— Qui... Qui êtes-vous ? j'arrive à bafouiller, en reculant d'un pas, effrayé.
— Votre sauveuse. ricane la voix féminine qui s'échappe de dessous la capuche brune.
Le capuchon retombe sur ses épaules pour me dévoiler le visage joueur et les cheveux ébouriffés d'Eliana. Les battements effrénés de mon cœur se calment d'emblée quand mes yeux trouvent ses iris verts brillants de malice.
Je ne vais pas mourir, pas aujourd'hui...
Elle lâche la poignée de cheveux qu'elle avait encore entre les doigts, laissant le corps de l'homme s'écrouler au sol et continuer de se vider de son sang.
— Léo ?! Il est temps d'agir ! Il vous fallait une personne égorgée, vous l'avez, maintenant dépêchez-vous de le pendre par les pieds. Me commande-t-elle en frappant dans les mains pour me sortir de la torpeur qu'elle a suscité en moi.
Lorsque mon cerveau a enfin assimilé l'ordre qu'on lui donnait, je détache le sans-abri qui n'a toujours pas repris connaissance pour nouer la corde aux pieds de l'hérétique avant de le hisser à quelques centimètres du sol grâce à une branche plus haute et robuste de l'arbre derrière moi.
Un nœud de chaise suivi de plusieurs tours mort et de deux demi-clés, comme ma mère me l'a appris.
Le corps se balance laissant des traînées de sang sur son passage. Je me tourne, encore déboussolé, pour faire face à mon amie. J'ai la gorge sèche à cause du meurtre qu'elle vient de commettre sous mes yeux. Elle ne semble pas perturbée, pas le moins du monde, on pourrait croire qu'elle a simplement fait une balade en forêt pour cueillir des fleurs.
Cette femme est déconcertante... outre ses yeux verts hypnotisants, ses boucles noires si soyeuses, sa peau dorée sentant l'amande douce, c'est son courage et sa détermination qui me charme le plus.
Cela la rend si désirable.
— Je ne comprends pas ... pourquoi vous ...
— Vous n'aviez pas à faire cela. me répond-t-elle, glissant sa dague dans son fourreau, ce qui me laisse entrevoir la peau mordoré de sa cuisse.
— Vous avez tué un des leurs... je murmure dans un souffle qui doit lui être presque inaudible.
— Ils n'ont pas précisé de quel clan devait être la personne sacrifiée. m'explique-t-elle en haussant les épaules nonchalamment.
