Chapitre 15 : Révélation.

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Eliana

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Eliana

— Bonjour, j'espère ne pas vous déranger... Je voulais m'excuser pour l'autre soir sur la barque, je ne sais même pas comment cela a pu se passer, je suis très embarrassée. J'avoue en feignant la gêne, je fuis son regard, je secoue la tête, je pince le bout de mes doigts. Je pourrais recevoir une médaille pour le rôle que je suis en train de jouer.

— La première fois que l'on s'est vu, vous êtes tombée également, je vais croire que c'est une habitude. -Il sourit- Je me rends compte que mes paroles et mes gestes ont pu vous paraitre déplacés mais je voulais vraiment que notre relation soit plus qu'une question politique. Je ne voulais pas que vous fassiez cela uniquement pour...

Je le coupe en m'approchant de lui et place la paume de main sur son torse, entre ses pectoraux. Je me hisse sur la pointe de mes pieds pour réduire notre écart de taille puis dépose un chaste baisé sur ses lèvres. Je me recule pour planter mes yeux dans les siens.

— Je ne fais pas cela que pour les troupes... J'apprécie le fait d'être avec vous, mais j'aimerais que nous nous nous connaissions plus pour me donner à vous, je veux que ce moment soit spécial vous comprenez ? Je lui fais croire pour dissimuler la vérité et atteindre mon but.

Tout va bien, j'ai fait semblant pendant seize ans déjà, c'est seulement un nouveau jeu que je dois gagner.

Rien. de. plus. qu'un. jeu.

Qui va durer toute ma vie... Si j'ai un peu de chance, je pourrais peut-être en changer les règles ... à un moment ou un autre.

— Je ne vous pensais pas si sentimental mais cela ne me déplait pas. Je peux patienter pour vous offrir le moment le plus spécial. Me rassure-t-il.

Je le remercie d'un sourire discret. Je me rapproche de lui, il glisse sa main dans mon dos et me presse contre lui. Je déglutis avant d'entourer sa nuque de mes mains puis je presse mes lèvres contre les siennes. Il me rend mon baiser avec une passion qui me dérange, je me force à l'oublier, à l'enterrer dans un coin de ma tête.

Il referme la porte, derrière moi, avec son pied et le piège se referme, sur lui ou sur moi... Aucune importance.

Je n'ai jamais si bien menti, je ne ressens plus rien, c'est comme si mon cerveau avait fait taire toutes mes émotions. Je suis une coquille vide agissant par la seule volonté de sauver mon pays.

Plus tard dans la journée, Lisandro et moi sommes à l'entrée du château, nous regardons les troupes Ecrutiennes s'éloigner vers la frontière entre l'Odirie et la Jéhosie, ils y seront en quelques jours de marche. Ils déploient leur drapeau et le souffle court, je me rappelle leur emblème en le voyant, un aigle noir à deux tête déployant ses ailes.

La prédiction de Cyllas me revient alors en tête.

« L'aigle finira par combattre le lion . »

La Vipère et le roi : L'ombre (Tome I )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant