Chapitre 10 (2) : En son cœur.

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Eliana

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Eliana

Lorsque je relève mes yeux humides, je reconnais l'endroit parce que j'y suis déjà venue, j'y ai déjà dormi et aussi parce qu'Isaac, assis à son bureau, a la tête tournée vers moi. Mince, j'étais si aveuglée par la colère que je n'ai pas fait attention à la salle dans laquelle j'entrais. Je reste appuyée sur la porte ne sachant pas quoi faire, lui, range les papiers qu'il était en train de lire et se lève pour se rapprocher de moi.

— Eliana, que fais-tu ici ? s'étonne-t-il d'une voix douce.

Mes idées se bousculent dans ma tête, pourquoi resterais-je en Odirie ? Je suis ici avant tout pour Cassiopée mais elle ne veut plus être ici. Alors qu'est ce qui me retient ?

Personne, tu n'es personne !

Atlas, Léo et Isaac... c'est eux qui me retiennent. Un cuisinier, le bâtard du roi et le futur roi d'Odirie, en somme, trois personnes qui ne pourront m'apporter aucun avenir.

Tu t'en vas ! MAINTENANT !

Pour Isaac...

Ses yeux bleus me scrutent intrigués par mon absence de réponse. Il s'approche encore, réduisant considérablement l'espace entre nous.

Il y a une telle attirance, un lien que je ne peux pas expliquer. Peut-être parce qu'il m'est interdit, c'est la raison la plus probable. Je le désire et je sais que c'est mal, je ne peux pas être proche de lui. Je ne peux pas le regarder, je ne peux pas le toucher, j'aurais trop peur d'y prendre goût et de plus pouvoir m'en passer. Je suis impuissante face à lui, il me rend vulnérable.

Je n'ai pas le droit d'exiger vouloir rester ni pour Atlas ou Léo ni pour lui, ce serait égoïste. Si je révélais la vérité ?

Non !

Je n'ai rien à apporter à la couronne d'Odirie et ils nous renverraient chez nous dans tous les cas, à la seule différence que je finirais par mourir sous les coups de mon père ou les tortures d'Astoria.

Isaac approche sa main de mon visage, la dépose tendrement sur ma joue et efface une larme avec son pouce. Je lui attrape le poignet pour repousser sa main.

— Parle-moi, dis-moi ce qui ne va pas. Murmure-t-il doucement.

Je plonge mes yeux, maintenant remplis de haine, dans les siens.

— Tout ça c'est à cause de vous ! Je vais devoir partir parce que vous n'êtes pas capable de respecter la parole que vous avez donnée à la Jéhosie. Vous devez vous lier à Cassiopée !

Je hurle à présent, je lui crache tous mes ressentiments au visage.

— Pourquoi ne le faites-vous pas ? Nous sommes entourés de nos opposants qui nous menacent sans retenue et le pire c'est que votre mère y participe également.

La Vipère et le roi : L'ombre (Tome I )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant