Chapitre 5 (1) : A la cour.

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Eliana

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Eliana

Une semaine est passée depuis notre arrivée en Odirie, Cassiopée s'est parfaitement adaptée à la vie ici. En même temps, pour elle rien n'est vraiment différent, ici aussi, tout le monde la chouchoute et lui fait des louanges sur ses nombreuses qualités. De mon côté, c'est plus compliqué. Je n'ai adressé la parole à personne sauf pour les marques de politesse afin de ne pas passer pour une sauvage malpolie. Je ne veux pas être là, je m'ennuie profondément, mon seul passe-temps est de déambuler dans les couloirs et d'observer les servants s'afférer dans tout le château.

J'ai aussi énormément de mal à dormir depuis des jours, je n'arrive jamais à fermer l'œil, peu importe que ce soit le jour ou la nuit. J'ai même essayé de m'enivrer pour m'aider à sombrer mais rien n'a fonctionné.
Malheureusement, ce soir ne fait pas exception. Les fois précédentes, je suis restée à ma fenêtre à observer les étoiles puis le soleil se lever mais pas ce soir, cette nuit, quitte à ne pas fermer l'œil, j'ai bien envie de visiter le château.

J'enfile, par-dessus ma robe de nuit, un long déshabillé de soie bordeaux à longue manche, qu'il faut nouer sur le devant pour le fermer. Je sors sur la pointe des pieds et déambule dans les couloirs, posant mon regard sur les nombreux tableaux qui ornent les murs. Des portraits des membres de la famille Evengard, principalement. Chacun d'eux posant élégamment et avec tout le sérieux que doit avoir une famille royale. Il y a un portrait du Roi et de la Reine, ils sont jeunes, ils venaient certainement de se marier.

Ai-je eu de la chance que mon père ne veuille pas que j'apparaisse sur les portraits de notre famille ? Ce manque d'intérêt et de reconnaissance pour ma personne m'a, au moins, permis d'éviter de longues heures à rester sans bouger pendant qu'un peintre me tire le portrait.

J'arrive devant une porte que je n'avais pas vu avant, je la pousse et découvre une pièce dont les murs sont couverts de bibliothèques remplies de milliers de livres aux reliures de cuir. Aurais-je trouvé l'endroit dans lequel je vais passer le plus de temps ?

Au centre de la pièce se trouve un long sofa en velours pourpre et deux plus petits, de la même couleur, placés autour d'une table basse en bois agrémenté de dorures délicates. J'éclaire la pièce avec une lanterne contenant un cierge de cire, je la tiens en l'air pour être capable de lire les titres des livres. Je me hisse sur la pointe des pieds en me tenant au bois de l'armoire pour voir plus haut.

— Vous devriez être couchée à cette heure.

Je n'ai même pas besoin de me retourner pour reconnaitre cette voix grave et affirmée. Même si ce soir, son timbre est plus chaud et doux qu'à l'habitude, je sais que c'est Isaac qui parle derrière moi. Je ne lui réponds pas espérant qu'il partirait s'il n'avait pas de réponse, puisque jusqu'à maintenant, c'est la technique que j'utilise pour que personne ne m'approche, mais que du contraire, je peux entendre ses pas résonner sur le sol alors qu'il s'approche.

La Vipère et le roi : L'ombre (Tome I )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant