Chapitre 23 : Une unique fois.

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Eliana

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Eliana

J'ai le cœur lourd, si pesant dans ma poitrine de devoir porter tous ses secrets. J'ai besoin de crier la vérité, je décolle mes lèvres et prends une inspiration emplie de courage pour m'exprimer mais je m'arrête net en l'entendant. Isaac ne l'entend pas lui, il n'y a que moi ...

Tais-toi !

Cette voix dans ma tête...

Tu n'es personne et tu n'existes pas !

...celle de mon père.

Tu n'es pas Eliana !

J'ai l'impression qu'elle résonne dans chaque recoins de mon crâne, elle me tétanise comme s'il était en face de moi. La petite fille au fond de moi est terrorisée par le simple grondement de sa voix, un geste trop brusque de sa main ou sa colère même lorsqu'elle n'était pas dirigée contre moi.

Je me revois enfant quand il m'a gratifié à nouveau d'une de ses leçons pour avoir désobéi ;

Mes genoux, déjà bien trop écorchés pour une princesse, sont posés sur le sol froid et dur de la pièce préférée de mon père. La salle d'armes.

Avant, je l'aimais bien... la salle d'armes. Je m'y entraînais souvent avec des épées en bois, parfois Léandre, l'écuyer, venait même s'entraîner avec moi. C'était chouette, mais aujourd'hui, père l'a découvert.

L'écuyer qui s'amusait avec moi...

Léandre n'était pas le problème, non, je m'amusais. C'était ça son problème, je faisais quelque chose qui me plaisait, qui me rendait heureuse. Mon sourire est la chose qui le met le plus hors de lui.

Il a ordonné à mon ami de rentrer chez lui, quant à moi, il m'a demandé de me mettre à genoux, la tête baissée et les mains relevées au-dessus de celle-ci, paumes vers le ciel.

J'entends le bruit de son objet fétiche pour me punir, les fines lamelles de cuir qu'il fait glisser entre ses doigts. Je tressaille, un frisson parcourant toute ma colonne vertébrale, cela faisait presque un mois qu'il ne m'avait pas corrigé.

Il vient faire claquer les talonnettes de ses bottes de chasse à ma droite, me faisant tressauter.

— Qui es-tu ? Hurle-t-il de sa voix impérieuse résonnant dans la pièce.

— Elia...

Un premier coup de fouet s'abat sur mes doigts. Je serre les dents si fort pour ne pas hurler alors que la paume de mes mains brûlent déjà. Je résiste pour ne pas clamer ma souffrance que je pourrais croire que je vais me briser les mâchoires.

Le premier fait hurler ...

— TU N'ES PERSONNE ! me rappelle-t-il en vociférant.

La Vipère et le roi : L'ombre (Tome I )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant