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ALMA

Cela fait sept jours.

Marco m'a appelée seulement au bout du troisième. Nous avons décidé de nous voir chez lui pour en discuter ce soir.

17 h 30. Sous l'eau chaude de la douche, je me demande comment va se passer cette discussion ? Dans quel état d'esprit est Marco ? J'appréhende ce moment mais pourtant je l'attends avec impatience. Je choisis une robe blanche à fleurs bleues dans mon dressing et des escarpins dorés à talons. Je prends mon sac, mes clés et file en direction de son appartement.

À peine quelques secondes après avoir sonné chez lui, il m'ouvre la porte, me saute au visage et m'embrasse comme s'il ne m'avait pas vue depuis des mois. Ce baiser me surprend mais me soulage. Il n'a pas l'air d'être fâché que je sois partie comme une voleuse le jour de notre anniversaire.

— Alma ! Je suis si heureux que tu sois venue.

J'entre tandis qu'il referme la porte derrière moi. Son appartement est déjà rempli de cartons, c'est à peine si je reconnais l'endroit.

— Je te fais un café ?

— Volontiers.

Je le suis jusqu'à la cuisine et m'assois autour de son bar.

— ll faut vraiment que nous parlions Alma. Je regrette la façon dont les choses se sont passées l'autre soir.

— Et moi donc !

Je bois une gorgée de café en l'écoutant attentivement.

— Je crois que la façon de t'annoncer tout ça n'était pas la bonne. J'aurais du t'en parler bien avant, plutôt que de te prendre au dépourvu devant nos amis. J'aurais du te demander également ton avis. C'est vrai que c'est un changement brutal de vie mais je sais que nous serons tellement bien...

Il semble une fois de plus s'engager dans un monologue sans fin, afin de se trouver des excuses. Mais en regardant ses cartons autour de moi, je comprends qu'il est déjà parti.

— Marco...

Le ton que j'emploie fait redescendre son sourire immédiatement mais je dois le couper dans son élan.

— C'est toi qui avait raison. Cette décision ne regardait que toi. C'est de ta carrière qu'il s'agit. Et tu as pris la bonne décision, cette promotion est une chance incroyable et je sais que tu ne pouvais pas la refuser.

Il sourit à nouveau et glisse mes mains dans les siennes.

— Je suis si heureux de t'entendre dire ça.

— Seulement dans toute cette histoire, tu m'as oubliée Marco.

— Non Alma, je t'ai demandé de m'épouser et de me suivre...

— Pour être ta femme et garder la maison pendant que tu travailles ? Oui je l'ai bien compris. Mais tu as oublié de me demander ce que MOI je souhaitais et si ce choix me rendrait heureuse. Marco si je te demande maintenant de rester au près de moi, le ferais-tu ?

— Alma... Tu ne peux pas me demander cela ! Tu sais à quel point mon travail est important.

Ces mots sont à peine douloureux car ils ne m'apportent rien de plus que ce que je savais déjà. Je n'ai jamais été sa priorité.

— Comme le mien l'est également pour moi et tu ne peux pas non plus m'imposer de te suivre ! Je suis sincèrement désolée, mais je ne viendrai pas à Rio.

À ces mots, il lâche mes mains, me tourne le dos et vient s'appuyer sur le rebord de l'évier. Plusieurs secondes s'écoulent laissant planer un silence qui glace de plus en plus l'atmosphère.

— Je ne comprends pas ! Tu me dis que j'ai pris la bonne décision mais finalement, tu ne veux pas me suivre ! Je te l'ai dit que je ne voulais pas d'une relation à distance. Nous deux, ça ne pourra pas continuer si tu restes ici.

— Oui je le sais. Tu dois suivre tes objectifs. Et ta carrière est ta priorité. Mes rêves à moi sont ailleurs et nous n'avons malheureusement pas les mêmes. Je suis désolée !

— ALMA, ES TU EN TRAIN DE ME QUITTER ?

La colère s'est emparée de sa voix. Ces yeux sont rouges et me regardent à nouveau cherchant un NON sur ma bouche que je ne peux lui donner.

Je pleure à mon tour. Je sais que je signe la fin de notre histoire mais qui pour moi n'a pas de lendemain possible. Il se rapproche de moi et nos bras s'enlacent permettant à nos corps de se retrouver une dernière fois.

Mes larmes coulent sur son torse pendant que son corps se frotte contre le mien. Sa bouche se perd dans mon cou et ses mains se posent sur mes seins, mes fesses et sa bouche mordille mes lèvres de plus en plus fort.

Est-ce une bonne chose de se dire au revoir de cette façon ? Je sens que je ne peux pas le repousser. J'en ai autant besoin que lui. Il m'attrape sous les fesses et me pose sur le bar de la cuisine. Ses mains enlèvent ma robe en quelques secondes et il m'allonge sur le dos en poussant les cartons qui tombent à terre. Je ressens une telle fougue dans ces gestes guidés par sa colère. Je ne l'ai jamais vu comme ça. Cette violence fait monter le désir entre mes cuisses. Il dégrafe mon soutien gorge et il se met à lécher ma peau en remontant de mon nombril jusqu'à mes seins qui se mettent à se durcir. Sa langue vient se glisser le long de mon cou et il me mord au niveau de ma veine jugulaire. Une douleur mêlée d'excitation m'envahit.

Je me mets à pousser des gémissements. Il écarte mon tanga sur le côté et introduit ses doigts à l'intérieur de moi. Un plaisir intense me submerge. Il n'a jamais été comme cela avant.

Il lâche ma gorge pour enlever son pantalon et sa chemise. Je vois son sexe en érection se rapprocher de mon entre jambe et je le regarde s'amuser avec mon clitoris.

— Tu es à moi Alma. Tu m'entends ? Je ne laisserai pas un autre homme te faire cela.

Il attrape le haut de mes cuisses pour s'agripper et s'introduit en moi. Un cri de plaisir s'échappe de sa bouche. Il le sait, que ce moment sera sûrement le dernier. Nos corps se mêlent ensemble jusqu'à l'orgasme. Un au revoir pas comme les autres mais qui met fin à quatre belles années.

Aussitôt fini, il se rhabille rapidement et me tend ma robe sans même me regarder.

— Pars, s'il te plait. J'ai encore beaucoup de cartons à faire avant mon départ.

Je reste un moment à observer son changement de comportement mais je l'accepte. Je me rhabille et m'avance vers la porte.

—ALMA, si tu franchis cette porte, il sera inutile de revenir.

Je me retourne pour le regarder une dernière fois. Ses beaux yeux sont injectés de sang mais je ne me suis jamais sentie aussi sûre de moi qu'à cet instant.

— Je ne reviendrai pas Marco.

En refermant la porte derrière moi, j'entends un bruit de verre se fracasser contre un mur à l'intérieur de la maison. Je descends le petit perron et lève les yeux aux ciel. J'ai aimé cet homme mais aujourd'hui je sais que je ne veux pas finir ma vie à ses côtés. Une petite brise passe et une vague de fraîcheur m'envahie. Un sourire s'échappe de ma bouche. Je me sens étrangement libérée d'un poids énorme. Une nouvelle page se tourne et cette fois, c'est à moi seule de l'écrire

Couldn't forget youOù les histoires vivent. Découvrez maintenant