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ALMA

1 janvier, 18 h 30, Park bar, Lisbonne.

— Ça va Gaby, pas trop la gueule de bois ?

La soirée du nouvel an a durée jusqu'à 7 h du matin. Les invités sont partis au fur et à mesure mais les plus fêtards se sont éternisés jusqu'à l'aube. Je me suis couchée vers 5 h. La chambre d'amis de Gaby est assez confortable mais les bruits de gémissements que j'ai entendus à travers la cloison m'ont empêchés de fermer l'oeil. Diego s'est laissé embrasser sous la branche de gui et il était là pour préparer le café à mon réveil.

— J'ai des acouphènes et un léger mal de crâne mais ça va.

Nous sommes assises dans la voiture de Gabriela au sous-sol du parking du bar, attendant patiemment que son contact vienne nous chercher.

— Comment se fait-il que tu aies sympathisé avec ce vigile ?

— C'est un ami de la fac que j'ai perdu de vue. Il bosse au Park depuis quelque mois, je l'ai croisé tout à fait par hasard.

— Et comment t'es-tu débrouillée pour qu'il nous fasse entrer ?

— Tu verras bien.

Au bout d'une dizaine de minutes d'attente dans la voiture et après avoir bu un Thermos entier de café, un homme d'environ deux mètres de hauteur, tout de noir vêtu, sort par une porte blindée qui porte un écriteau Entrée interdite. Gabriela se glisse aussitôt hors de la voiture.

— TONY ! Bonne année !

Elle lui tend les bras et les deux s'enlacent amicalement devant moi. Il est assez mignon, son crâne est rasé et des tatouages remontent le long de son cou.

— Bonne année à toi ma belle !

— Tony, je te présente mon amie Alma.

— Enchanté. Venez suivez-moi, ne traînons pas ici !

Nous déambulons à travers de longs couloirs lugubres et humides qui nous mènent à l'ascenseur du personnel. Une fois à l'intérieur, Tony et Gabriela discutent un peu de la fac, se demandant à tour de rôles des nouvelles d'untel ou d'untel.

Une fois arrivés à l'étage, nous passons devant une porte indiquant : PRIVÉ.

— Il n'y a que toi qui travaille cette nuit ?

— Non mais c'est moi qui m'occupe des caméras ce soir. C'est pour ça que je t'ai fait venir aussitôt que tu m'aies appelé ce matin. C'était ce soir ou alors pas avant une dizaine de jours.

Cela tombe parfaitement bien. Je veux des réponses maintenant. Je n'aurais pas pu attendre aussi longtemps.

— La police n'a toujours pas retrouvé ton voleur de sac à mains Gaby ?

— Non et j'ai l'impression qu'ils ne font pas grand chose pour se bouger. C'est pour ça que j'ai voulu prendre les choses en main pour voir si vous aviez quelque chose dans vos archives !

Je comprends alors rapidement le mensonge inventé par mon amie pour accéder aux vidéos de surveillance.

— Ok. C'était quel jour votre évènement ?

— Le douze juin.

— C'est drôle, j'ai été embauché ici une semaine après. Le vigile est tombé malade et n'est jamais revenu.

Tony sort d'une grande armoire, une cassette avec la date inscrite au feutre dessus. Il la glisse dans la fente prévue et lance les images sur plusieurs écrans différents.

Couldn't forget youOù les histoires vivent. Découvrez maintenant