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ALMA

Presque deux mois et demi se sont écoulés depuis le week-end à Porto. Exactement 70 jours. Je n'ai pas eu la moindre nouvelle de Sandro. Je n'ai pas non plus cherché à le retrouver. Le mot laissé sur l'oreiller était pour moi déjà un grand pas, une façon de lui faire comprendre qu'il me plaisait vraiment. Mais son silence me prouvait que ce sentiment n'était pas réciproque.

J'ai eu du mal à revenir à mon train de vie. Mon coeur me fit terriblement souffrir les premiers jours. Je pensais à lui constamment, le jour, la nuit. Mes rêves me replongeaient chaque soir, dans la suite Bacchus où nos ébats avaient eu lieu. Toutes les nuits, je rêvais de son corps nu me pénétrant chaque fois de plus en plus intensément et je me réveillais transpirante, des fourmillements plein le corps. En à peine une journée, cet homme avait touché mon être comme personne auparavant.

Ju, Gabriela et Bianca remarquèrent ma tristesse au fur et à mesure des jours et je finis par tout leur raconter. Ils tombèrent des nues. Aucun d'eux n'avait remarqué cette complicité durant le week-end et ils voyaient encore moins qui était Sandro. Je finis par même me demander si cette histoire a vraiment existé et si ce mec n'était pas sorti de mon imagination.

Puis les semaines passèrent et je me plongea corps et âme dans mon travail afin d'essayer de penser à autre chose. Je passais clairement ma vie à la boutique. Malgré la tristesse, l'inspiration ne me manquait pas et je réalisa de sublimes desserts. Tellement, que la vitrine du magasin ne pouvait les abriter tous.

Je finis par m'inscrire sur une application de rencontre. J'ai un peu de mal avec le principe mais j'avais tellement besoin de passer à autre chose. Cela m'a permis de rencontrer Matéo. Grand, brun aux cheveux mi-longs, les deux bras tatoués, dessinateur de BD. Certains de ses projets passent dans le petit journal local de Lisbonne.

Il n'est cependant pas très bavard mais cela me convient très bien car notre relation se résume uniquement au sexe. À raison de deux fois par semaine en fonction de nos emplois du temps. Nous ne nous sommes rien promis et c'est très bien ainsi. Je ne veux rien de sérieux, juste de la légèreté et du plaisir. Il m'est arrivé en plein milieu de la nuit, après un de mes cauchemars d'avoir un coup de cafard et de me retrouver à l'appeler. Il dort très peu car il passe son temps à dessiner et ne me refuse jamais le droit de venir peu importe l'heure.

La première fois, inquiet il m'ouvrit la porte et chercha à comprendre ce qui m'amena à une telle heure. Mais je ne voulais pas lui avouer que c'était un autre homme qui torturait mes pensées. J'avais uniquement besoin d'oublier.

Cette nuit là, je fis voler mes vêtements sur le pas de sa porte et mon corps excita le sien. En à peine deux minutes, il me baisa sur son bureau. Il poussa d'une main ses dessins qui volèrent dans les airs et avec son autre main, il m'agrippa les fesses pour me poser sur sa table. Ses habits volèrent aussi rapidement que les miens et je n'eu pas le temps d'exciter son sexe qu'il était déjà plongé à l'intérieur du mien. Cette nuit là, nous fîmes l'amour sauvagement. Je fermais les yeux, imaginant un autre visage que le sien et cela me ramena quelques instants dans la suite Bacchus. Une fois fini, je remis mes vêtements, le remercia de m'avoir ouvert et partis.

Ce qui se passa cette nuit là se reproduisit plusieurs fois et il ne chercha jamais à comprendre. Il respectait mes silences et il savait qu'il en serait toujours ainsi.

Après plusieurs semaines, le visage de Sandro s'effaça du sien et je commença à reprendre le contrôle de mon corps. Je ne dérangeais plus Matéo la nuit. Le souvenir douloureux de Sandro s'estompa peu à peu et je repris goût à la vie

Couldn't forget youOù les histoires vivent. Découvrez maintenant