Couldn't forget you

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SANDRO

Rome, quelques jours plus tôt.

Depuis quatre jours, je ne suis plus que l'ombre de moi-même. Ma barbe est mal rasée. Je ne mange plus rien. Je erre tel un zombie dans cet appartement bien trop vide à mes yeux. Je ne peux pas faire un pas sans me rappeler tous les endroits qu'elle a touchés. Chaque pièce me rappelle son souvenir. Je meurs à l'idée de ne pas pouvoir la voir et l'embrasser.

Ses mots de ruptures ont été brutaux, douloureux. Je ne m'attendais pas à ça. Ce mot posé sur la table de la cuisine a laissé une trace indélébile à l'intérieur de mon coeur pourtant si dur. Elle a brisé d'un coup de marteau, ce coeur de pierre que la vie m'a forgé : 

J'ai passé un excellent week-end avec toi mais je ne me sens pas prête à vivre pour t'attendre. Je ne veux plus souffrir. Excuse-moi de ne pas avoir eu le courage de te dire la vérité en face. Ne cherche pas à me contacter. Laisse-moi t'oublier. Alma.

J'ai essayé de l'appeler, j'avais besoin d'entendre sa voix, besoin d'avoir une explication. Mais elle n'a pas répondu.

Depuis je souffre terriblement. Mais je préfère souffrir plutôt que de la voir dépérir à cause de moi. C'est peut-être mieux ainsi. La laisser partir est sûrement la meilleure façon de la protéger. Je dois m'en persuader.

Mon téléphone se met à sonner et je me précipite dessus dans l'espoir que ce soit un message d'Alma. La déception. C'est un destinataire inconnu. J'ouvre le message et découvre une photo. Juste une photo, une photo d'elle et lui, se tenant la main dans un café de Rome datant d'il y a quatre jours. Le choc. L'incompréhension. La douleur. La colère. Je casse tous les bibelots à ma portée dans l'appartement. Ce salaud était ici et qui plus est avec elle. Il sait pour elle et moi. Il sait tout et je comprends très vite la raison pour laquelle il m'a fait parvenir cette photo.

Je remets tout en question. Je sais de quoi il est capable et je commence à me demander s'il n'est pas pour quelque chose dans le changement brutal de comportement d'Alma. Et s'il lui avait tout dit ? Non, c'est impossible ! Ni une, ni deux, je prépare mes affaires, attrape un passeport dans mon livre de Flaubert et file pour l'aéroport. Je dois m'assurer qu'elle va bien.