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ALMA

8 décembre.

Après ces dernières semaines de travail acharnées, André Munoz a repris contact avec moi. Il souhaite me faire travailler pour la soirée de Noël organisée à la fin du mois par Verme. Je suis donc invitée à venir leur faire goûter plusieurs de mes desserts dans leurs locaux demain matin. Je suis assez stressée, c'est la première fois que je vais devoir réaliser autant de pâtisseries pour une aussi grosse soirée. Ce projet me tient vraiment à coeur, j'ai travaillé tellement dur ces dernières semaines.

9 décembre. 7 h.

le réveille sonne et je me réveille avec la boule au ventre. J'ai tout d'un coup peur de ne pas être à la hauteur de leurs attentes. Je me lève et me prépare comme à mon habitude. Mon café trop chaud cale rapidement mon estomac déjà noué. Je ne peux rien avaler de plus ce matin. Je regarde mon téléphone. Des dizaines de notifications WhatsApp de mes amis s'affichent sur l'écran: « Merde pour aujourd'hui », « tu es la meilleure », « on est tellement fiers de toi »...

Ces messages me font chaud au coeur et me donne l'énergie qu'il me manquait pour me booster à fond. Je choisis dans mon dressing un pantalon de tailleur noir, une blouse ample en soie bleue marine, mes escarpins préférés et je file en direction de la salle de bains.

J'arrive à 8 h 15 devant l'imposant immeuble de Verme. Je réalise que je ne suis jamais rentrée à l'intérieur. Marco ne m'a jamais invitée à venir sur son lieu de travail. Le hall d'entrée est immense. En levant la tête, on peut apercevoir le toit vitrée donnant une vue sur le ciel et les nuages. Au centre de ce hall, se trouve trois standardistes assises derrière un gigantesque bureau en marbre blanc et gris. Je m'avance dans leur direction, il me reste 15 minutes avant le rendez-vous.

— Bienvenue chez Verme. Vous avez rendez-vous?

— Bonjour. Je suis attendu par M. André Munoz à 8 h 30.

La standardiste met quelques secondes à chercher sur son ordinateur.

— Madame Alma Martins ? Votre rendez-vous va avoir lieu dans « le grand bleu » : 3ème étage en prenant l'ascenseur qui se trouve derrière vous. Une fois en haut, vous longez tous les bureaux jusqu'à l'aquarium où se trouve l'espace attente. Je préviens M. Munoz de votre arrivée.

Je la remercie pour ces indications et me dirige vers l'ascenseur. Le Grand bleu ? Qu'est-ce que c'est que cette pièce ?

Une fois l'ascenseur arrivé au troisième, j'aperçois l'aquarium gigantesque à quelques mètres de moi après la rangée de bureau qu'elle m'a indiquée. Je me dirige rapidement jusqu'à lui où mes yeux se perdent devant tant de beauté. Cet aquarium est incroyable, long d'une dizaine de mètres, il renferme une faune resplendissante de couleur. Des poissons tropicaux se mêlent pour m'offrir un ballet aquatique époustouflant. Je reste quelques minutes à regarder ce sublime bloc en verre. Marco ne m'a jamais parlé de cette chose incroyable qui se trouvait sur son lieu de travail. À croire que nous n'avions vraiment pas la même sensibilité et le même attrait pour les merveilles de la nature. Je remarque quelque chose dans le fond derrière les algues qui ne semblent pas très aquatique. Une table et quelques chaises se dessinent entre les crustacées et je devine que l'aquarium géant sépare ce grand hall de la pièce qui se cache derrière. Le mystère du « Grand bleu » est alors levé. Je comprends que je vais faire goûter mes gâteaux de l'autre côté de cette merveille.

André arrive derrière moi.

— Alma, je suis si content de te voir.

Il porte un costume gris souris et une cravate rouge. Cette homme a peu de goût en matière vestimentaire mais il est brillant et je sais que sa tenue excentrique fait partie de sa personnalité. Il est connu comme le loup blanc dans cette entreprise. Je n'ai toujours entendu que du bien de cet homme pragmatique et attachant.

Couldn't forget youOù les histoires vivent. Découvrez maintenant