Couldn't forget you

12

ALMA

2 h 06. Les portes de l'ascenseur s'ouvrent et nous sortons l'un après l'autre. J'avance à pas lents dans le couloir de l'étage. Je le sens derrière moi, tout proche. Son odeur fruitée et envoûtante me suit à la trace. Je m'arrête près de la porte de ma chambre et me retourne vers lui.

— Voilà, je suis ici.

— Juste en face de la mienne.

Il me montre du doigt la suite Bacchus. J'ai enfin résolu le mystère de son occupant. Je ne prête pas l'oeil aux signes qui s'accumulent mais à la cravate accrochée sur la poignée de ma chambre ! Je comprends très vite la signification du message laissé par mon amie. OH NON, Gabriela !

Sandro voit également la cravate et comprend comme moi que ma meilleure amie et colocataire de chambre a fait monter un bel inconnu pour finir la soirée.

— Tu veux venir boire un dernier verre dans ma suite ? Le temps... qu'ils terminent leurs petites affaires !

Incapable de lui répondre quoi que ce soit, malgré mon irrésistible envie de lui crier OUI, je me noie dans ses yeux d'un bleu pur et somptueux. Je sens son regard profond me pénétrer entièrement à chaque mot qui sort de sa bouche. Le silence du couloir fait resurgir cette tension ardente en nous. J'ai la sensation de ne plus contrôler mon corps, incapable de bouger, ni même de respirer. Quelle est cette étrange vibration qui ne m'était encore jamais arrivée ?

— Alma ?

Il s'approche lentement de moi et je recule légèrement jusqu'à me retrouver plaqué contre la porte de ma chambre, définitivement fermée pour ce soir.

Je crois qu'en cet instant, il n'imagine pas à quel point il me fait de l'effet et à quel point j'ai envie de sentir son corps contre le mien.

Il approche lentement sa main de mon visage et écarte délicatement la mèche de cheveux qui tombe sur mes yeux.

— Je ne veux pas te mettre mal à l'aise. Tu as l'air fatiguée ! Je vais redescendre à la réception et voir s'ils peuvent te donner une autre chambre pour que tu puisses dormir tranquillement. Je ne vais pas te laisser seule dans le couloir.

Sa gentillesse me surprend. Ses yeux semblent aussi sincères que ses paroles et je trouve sa bienveillance excitante, mais ce soir je n'ai nullement besoin de me reposer. Je n'ai envie que d'une seule chose.

Il me tourne le dos pour prendre la direction de l'ascenseur. Il compte vraiment descendre et me prendre une autre chambre ? Instinctivement, ma main attrape son poignet et l'empêche d'aller plus loin.

Surpris ! Il me regarde avec étonnement !

— Je ne suis pas sûre d'avoir envie de dormir seule ce soir...

Cette phrase sort de ma bouche avec une telle assurance que je me surprends moi-même à ces mots tout droit sortis de ma pensée.

Son visage se remplit d'une telle émotion que je ne saurais la décrire. Il s'approche un peu plus de moi et contemple silencieusement chaque recoin de mon visage. Il soulève mes cheveux près de mon oreille et approche ses lèvres.

— Alors que veux-tu ?

Nos nez se frôlent. Je sens en moi cette passion qui commence à brûler le long de mon entrejambe. En cet instant, mon esprit n'est plus alimenté, seul mon corps est en ébullition. La lumière du couleur s'éteint, nous laissant dans une petite pénombre qui me permet juste d'entrevoir son visage et cacher ma pudeur.

— C'est toi que je veux...

Sa bouche fonce instantanément sur la mienne et nos deux langues se mélangent fougueusement. Un brasier ardent vient de s'allumer comme un éclair au creux de mon ventre. Ses doigts ont saisi mon visage et le maintiennent contre lui, comme un aimant extrêmement puissant. Je ne contrôle plus rien. Ses mains descendent sur mon corps avec une telle douceur et en même temps elles me caressent avec toute la fougue que ce moment mérite. Ce désir qui est né dans l'après-midi entre nous, ne pouvait se terminer que de cette façon.