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ALMA

11 décembre. 8 h 15.

Les rayons du soleil viennent chatouiller mes paupières encore closes. Mes pensées sont légères et voguent encore dans les bras de Morphée. Je sens sur mon corps allongé, le drap en soie du lit qui remonte délicatement le long de mon dos. J'ouvre un oeil et je le vois, juste au-dessus de moi. Cet ange brun aux yeux bleus qui me sourit. Sa petite cicatrice au coin des lèvres et sa fidèle odeur d'agrume.

— Bonjour. Je ne me lassais pas d'admirer ton corps nu mais j'avais peur que tu prennes froid.

Ce n'était pas un rêve ! Je suis bien à Rome, dans son appartement avec lui, dans ses draps. La nuit a été intense et charnelle mais le manque de sommeil ne gâchera pour rien au monde ma bonne humeur matinale. Je me sens heureuse.

— Tu as assez dormi mon amour ?

Mon amour ! Il s'assoit sur le rebord du lit à côté de moi. Je remarque qu'il a déjà revêtu une chemise et un pantalon noir. Il doit être debout depuis un petit moment. Je me redresse et approche mes lèvres des siennes.

— Oui merci. Tu es réveillé depuis longtemps ?

— Depuis six heures. J'avais quelques dossiers en attente qu'il fallait que je règle. Le temps est agréable ce matin. Nous allons pouvoir passer une bonne journée. Que dirais-tu d'aller prendre le petit-déjeuner en ville ?

— Avec plaisir.

Une bonne demi-heure dans la salle de bains me suffit à me préparer pour la journée. En me lavant les dents, je consulte mon téléphone que j'ai pris soin de laisser éteint toute la nuit. Une bonne intuition car ce que je redoutais arriva. Des appels en absence d'un numéro que je ne connais pas ainsi qu'un message :

« Alma, il faut absolument que l'on se parle, je reste à Rome toute la semaine, s'il te plaît rappelle-moi. C'est important. Marco. »

Il n'est pas question que je lui laisse l'opportunité de me gâcher encore la vie. Je connais trop bien son côté manipulateur et après ce que j'ai vu hier soir, il n'a pas l'air d'être prêt à me laisser passer à autre chose. Je ne me laisserai pas faire.

J'ai prévu dans ma valise une paires de bottines pas trop hautes pour pouvoir marcher aisément dans les rues sinueuses de Rome. J'enfile un jean clair et un pull écru avec des fleurs vertes de ma créatrice préférée.

Une fois prête, je jette un coup d'oeil par-dessus la mezzanine mais je ne vois pas Sandro. Je l'appelle plusieurs fois sans réponse.

Je descends les marches jusqu'au salon puis je l'aperçois enfin sur la terrasse, le téléphone à l'oreille. Sûrement encore des soucis avec Verme. Il a l'air d'être vraiment contrarié et je sens qu'il n'est pas dans son assiette depuis la veille. Je relativise et je me dis que sans toutes ces histoires, il serait toujours au Pérou, moi à Lisbonne et nous ne nous serions probablement jamais revus. Nous n'aurions jamais eu la possibilité de vivre ces moments incroyables. J'espère que malgré tout, ses problèmes s'arrangeront.

Mon oeil est attiré par une toile de peinture sur le mur, le cadre a l'air mal positionné. En m'approchant légèrement pour essayer de le remettre, je comprends rapidement que le tableau camoufle quelque chose. Derrière la toile, se cache un coffre-fort intégré dans le mur. C'est assez courant d'en détenir un chez soi par les temps qui courent mais d'en voir un en vrai fasse à soi procure un drôle d'effet.

Je décide de laisser le tableau tel quel et me dirige en direction de la bibliothèque. Mes yeux balaient sa collection d'ouvrage, certaines oeuvres ont l'air d'être assez rares.

Couldn't forget youOù les histoires vivent. Découvrez maintenant