Couldn't forget you

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Quelque part à l'autre bout du monde.

— Que souhaitez-vous boire Monsieur ?
— Un café s'il vous plaît.
— Je vous apporte ça tout de suite.
En terrasse de ce café sur la plus belle plage de Palawan, je savoure la fraîcheur de la matinée. Cette île est l'une des plus belles au monde. Les habitants sont gentils et accueillants. Ils vivent simplement avec ce qu'ils ont et cette façon de vivre me convient très bien.
Cela fait sept ans que jai disparu de la surface de la terre. Sept années à parcourir le monde pour échapper à ceux qui me recherchaient. J'ai préféré fuir et abandonner ma vie, mon travail.
Cette journée d'hiver en plein cœur de Rome a failli me coûter la vie. Quand j'ai trouvé Marco dans le cirque Maximus, j'ai compris ce qu'il avait en tête. Faire sauter l'un des plus beaux vestiges de Rome en simulant sa mort. Il avait complètement pété les plombs. Un homme se tenait attaché derrière lui, les yeux et la bouche bandés. Un corps, c'est ce qu'il voulait que l'on retrouve après l'explosion. En plus du mien. Je n'ai pas pu empêcher le sac d'exploser après sa fuite. J'ai essayé de débrancher les fils car je ne pouvais pas laisser un innocent mourir à sa place. Mais tout est allé si vite. J'ai fui aussitôt le compte à rebours indiquant moins de 10 secondes mais la puissance de la bombe me projeta violemment. Et ce fut le trou noir.
Quand j'ouvris les yeux dans cette chambre blanc cassé angoissante avec Ugo à mes côtés, mes premières pensées furent pour Alma.
Un mois s'était écoulé depuis l'explosion et André avait mise en place la procédure de protection pour elle. Elle avait changé d'identité, de lieu de vie et elle vivait avec la certitude de ma mort.
Sur le moment, j'ai voulu la rejoindre, lui dire que j'étais toujours là et que j'avais été simplement blessé. Mais avais-je le droit de surgir à nouveau dans sa vie risquant à nouveau de la mettre en danger ? Non je ne pouvais pas ! Pas tant qu'il serait toujours en vie. Marco avait fui et était sûrement à sa recherche. Dans ce lit d'hôpital, je me suis fait une promesse, je ne la retrouverais pas tant que je n'aurais pas tué Marco. Cela prendrait peut-être des mois, des années mais je n'agirai plus par égoïsme. J'avais tout de même une longueur d'avance car lui comme tous les autres me croyaient mort.
Je quitte la terrasse après avoir réglé mon café et me dirige vers une petite plage. J'ôte mes mocassins et marche dans la sable chaud. Je m'installe à quelques mètres de l'eau turquoise où un enfant s'amuse à jeter l'eau au-dessus de sa tête. Une femme se tient derrière lui et lui apprend à flotter. Le petit garçon rit aux éclats dans les bras de sa mère et cette vision de bonheur m'émeut terriblement. Il tourne la tête et son regard se pose sur moi. Je lui souris tendrement et l'enfant court hors de l'eau vers moi.
— Papa, crie-t-il en me tendant les bras. Tu as vu comment je nages ?
— Mon trésor, tu es fantastique !
J'attrape ce petit ange de 5 ans dans mes bras et le serre contre mon cœur.
Après avoir posé mes lèvres sur ses cheveux bruns, je lève mes yeux vers sa mère qui sort de l'eau à son tour. L'eau ruissèle sur les courbes sublimes de son corps. Ses cheveux roux se sont éclaircies à force de vivre au soleil mais elle est toujours aussi belle que lorsque je l'ai rencontrée huit ans auparavant dans une petite cave de Porto.