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SANDRO

À peine ai-je refermé la porte de cette chambre d'hôtel qu'Alma se jette sur moi. Son visage se mêle au mien avec fougue et je comprends qu'elle a peur de me perdre.

Je ne peux que trop bien imaginer ce qu'elle a du ressentir ces dernières semaines. Croire que la personne que votre coeur désire le plus au monde vous trahit, est la pire des souffrances. Ce que nous a infligé Teresa, a pourtant renforcé nos sentiments et notre confiance l'un envers l'autre.

Alma a réveillé quelque chose en moi. Comment peut-on se sentir autant attiré par une personne dès le premier regard. Jamais, je n'aurais imaginé que ça se passerait comme ça. Je devais juste m'assurer qu'elle avait rompue avec ce connard uniquement parce qu'elle ne l'aimait plus, c'était ma mission. Une mission qui n'avait aucune raison d'être. Elle avait beau avoir été en couple avec Saoz, elle n'avait rien à voir avec lui. Et finalement, je me suis perdu dans cette cave à Porto, je me suis perdu dans le gris de ses yeux, dans la douceur et la gentillesse qui en émanaient. Et nos deux âmes écorchées se sont trouvées. Tout s'est passé tellement vite, mais l'idée que nous étions allés, elle et moi à la même vitesse me rassurait.

Je l'aime c'est certain, autant qu'il est possible d'aimer. Mon corps la désire tout entier, mes pensées sont imprégnées chaque instant des sensations éprouvées au contact de sa peau. Alma Martins a réveillé quelque chose en moi de fragile, de sensible. Elle est devenue ma vulnérabilité, ma faille. Mon seul désir est de la protéger, de l'aimer comme elle le mérite. Son enfance de merde a été particulièrement dure comme la mienne, dépourvue d'amour, d'encouragements et d'attention et pourtant malgré cela, elle a réussi à se reconstruire, se forger une nouvelle vie. Elle a travaillé dur pour devenir la femme incroyable dont je suis tombé amoureux. De quel droit, lui ôterais-je tout ça ?

Une montée d'endorphine m'arrache à mes pensées et parcourt mon corps des pieds à la tête au contact de sa langue contre la mienne. J'arrache d'un coup sec mon faux nez, ma moustache et enlève la perruque de sa tête. Ses longs cheveux roux ondulés retombent sur ses épaules. Sa beauté me percute. À chaque jour qui passe, je la trouve de plus en plus magnifique. Elle me sourit et mon corps s'embrase de plus en plus fort. Ma main parcourt lentement son visage. Je passe mon pouce le long de sa lèvre inférieure comme pour m'en imprégner. Son visage si doux si pur, éclairé par le ciel étoilé me rend fou. Je la vois fermer les yeux et des frissons parcourent son cou. Je sais ce qui lui fait du bien. Je connais son corps dans les moindres recoins. Et pourtant j'ai peur d'oublier chaque centimètre de sa peau, peur de ne plus pouvoir jamais la toucher.

Ses paupières se rouvrent et ses yeux sculptent mon visage de haut en bas, des yeux à mes lèvres. Son nez se rapproche, cherchant le contact avec le mien. Mes mains se glissent le long des siennes et nos doigts s'entrelacent.

— Est-ce que tu m'aimes ?

Ma question est stupide, je connais la réponse, mais j'ai besoin de l'entendre me le dire. Elle me regarde un peu surprise.

— Tu en doutes ?

— Dis-le moi Alma. Dis-moi que quoi qu'il se passe, tu m'aimeras toujours.

Sa main attrape mon visage et elle dépose un long baiser sur mes lèvres avant de me dire ce que je désire le plus au monde entendre.

— Je t'aime Sandro Scott. Je t'aime depuis le premier jour... et je t'aimerai jusqu'au dernier... quoi qu'il se passe.

Rien au monde, ne vaut la pureté de cet instant.

J'attrape Alma sous ses cuisses et la soulève contre moi. Elle s'agrippe autour de mon cou et j'embrasse ses lèvres si parfaites. Mes mains la tiennent fort mais elle resserre elle aussi son étreinte, comme si nous voulions ne faire qu'un. Je me dirige vers le bord du lit et m'assois tout en la posant sur mes cuisses. De ses mains délicates, elle ôte mon pull et je me retrouve le torse nu. Elle se débarrasse aussi vite du sien et je colle ma peau contre la sienne. Je sens son coeur battre dans sa poitrine voluptueuse. Il bat pour moi. Cette pensée me rend fou et je la retourne sur le lit d'un coup sec. Je me lève et enlève les vêtements qu'il me reste et elle en fait de même.

Si l'on me demandait comment je désirais vivre ma dernière nuit en ce monde, je répondrais comme cela.

Nos deux corps sont désormais nus et j'ai l'impression que nous nous découvrons pour la première fois. Un mélange de peur et d'envie de ressentir la force de notre amour est palpable.

— Et toi Scott, est-ce que tu m'aimes ?

— Si tu savais à quel point !

— Dis-le moi.

Je n'ai jamais été doué pour avouer mes sentiments peut-être parce que je n'ai jamais eu à le faire auparavant, du moins pas sincèrement.

— Je t'aime Alma. Je ne saurais te dire à quel point, laisse moi juste te le montrer.

Mes doigts pénètrent son intérieur chaud et humide pendant que ma langue caresse son petit bouton de plaisir. Son corps se courbe en arrière. Ses mains attrapent mes cheveux et me serrent contre elle de plus en plus fort.

— C'est tellement bon.

Mon autre main vient saisir son sein et effectue des petits cercles tout en pinçant délicatement son mamelon. Elle s'agite sous mes caresses et la peau de son ventre se parcourt de frissons. Elle m'ordonne de continuer et je m'exécute sous ses ordres. Mes doigts plongent en elle plus loin encore et j'aspire avec ma langue son clitoris qui se durcit.

Elle crie mon prénom dans son orgasme et mon sexe remplace très vite mes doigts à l'intérieur de son corps. Ses mains se cramponnent à mes fesses et me guident à l'intérieur d'elle. Son vagin si serré autour de mon membre me procure un courant chaud de la base de mon pénis jusqu'à ma nuque.

— Putain Alma, c'est tellement bon.

— Plus vite Sandro.

Je pénètre son corps comme elle me le demande et à chaque coup sauvage de bassin que je lui donne, nous poussons tous les deux des cris de plaisir. Je m'agrippe fermement à ses hanches. Je sens mon érection se durcir encore plus à chaque va-et-vient. C'est tellement jouissif. Mon sperme s'écoule en elle et je m'écroule sur son corps.

Cette nuit fut la plus incroyable de toute ma vie. Je ne saurais dire combien de fois nous avons fait l'amour. Aucun de nous deux n'avait envie de laisser l'autre s'endormir malgré la fatigue croissante de ces derniers jours. Chaque minute comptait. Chaque seconde défilait et nous rapprochait d'un instant que nous redoutions. Alma finit par sombrer vers 5 h du matin, son visage d'ange posé sur mon torse et sa main agrippée à mes hanches.

Il me faut presque une minute pour m'extorquer du lit sans la réveiller. Je me dirige ensuite sous la douche pour me rafraîchir de cette nuit houleuse. J'enfile un caleçon propre et je regarde mon reflet dans le miroir de la salle de bains. Mes doigts passent lentement sur les cicatrices de mon corps et me rappèlent chaque moment de cette vie dangereuse que j'ai menée. Je finis par la dernière en date, la plus rouge, la plus épaisse, laissée par Marco Saoz dans un élan de folie. Les souvenirs de cette soirée repassent en boucle dans ma tête. Qu'est-il arrivé à cet homme pour qu'il en vienne à vouloir faire du mal à Alma ? J'imagine un instant si elle me quittait. Je deviendrais fou moi aussi, mais pas au point de vouloir lui faire du mal. Pas au point de vouloir la toucher contre son gré. Cette nuit-là, il a été beaucoup trop loin et la pensée d'Alma, la robe déchirée dans cette cage d'escaliers me donne la nausée.

Depuis cette soirée, je connais la suite de ces évènements. Je n'ai pas tout dit à Alma. Je veux la protéger quoi qu'il en coûte parce que je l'aime. Je sais pertinemment que Marco vivant, il ne la lâchera jamais. Il restera un prédateur et elle une proie. Elle sera en danger, ici ou ailleurs, avec ou sans moi. J'ai tout prévu dans les moindres détails. Pour protéger la femme que j'aime, je vais devoir le tuer.

Couldn't forget youOù les histoires vivent. Découvrez maintenant