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ALMA

10 h 20. Le réveil sonne. Mes doigts essaient d'appuyer sur le bouton off du téléphone, en vain. Ma tête encore enfouie dans l'oreiller n'est pas prête à sortir pour chercher la lumière du jour. Ça sonne toujours et ça ne semble pas s'arrêter. Je réalise que ce n'est pas ce foutu réveil mais le téléphone fixe de la chambre. J'attrape le combiné les yeux fermés.

— Allô ?

— C'est Bianca, rendez-vous dans 30 minutes pour le brunch dans la salle de restaurant au premier étage.

— Quelle heure est-il ?

— 10 h 25. Bougez vous !

Je lâche le téléphone dans les draps et je me retourne pour secouer Gabriela, mais elle n'est pas là. J'essaie de me remémorer la fin de soirée d'hier et je me souviens que nous ne sommes rentrés qu'à trois en voiture à l'hôtel. Gaby et Julian ont passé la nuit ailleurs.

Mes jambes me traînent hors du lit jusqu'à la salle de bains. Dans le miroir, mon visage n'est pas marqué par la nuit pourtant bien arrosée.

Une bonne douche fraîche est quand même la bienvenue. Un petit soin du visage, un maquillage léger et la journée peut commencer. J'enfile un jean simple, un haut blanc et un gilet camel. 

En sortant de la salle de bains, je vois Gaby qui est rentrée sans que je ne l'entende.

— Ah te voilà ! Bianca a téléphoné, on doit être à 11 h au brunch. Où as-tu passé la nuit ?

— J'ai baisé toute la nuit avec ce petit intello à lunettes.

— Et alors comment c'était ?

— Pas trop mal mais son hôtel est à l'autre bout de la ville. C'est pour ça que je ne suis pas rentrée plus tôt. Et toi où étais-tu ? Je t'ai vue disparaître hier soir avec ce beau mec bien musclé ! Tu te l'es tapée ? Comment s'appelle-t-il déjà ? Pedro ?

— Martin ! Et non je n'ai pas couché avec lui. Il aurait bien aimé mais je n'en avais pas envie. Je ne sais même pas s'il me plaît vraiment.

— Tu plaisantes ou quoi ? Tu as vu ce corps qu'il a ?

— Bien sûr que physiquement il est très beau. Mais je n'ai pas ressenti ce petit truc en plus qui m'a donné envie d'approfondir dans le placard à balais. Je l'ai laissé en plan et je suis partie.

Gabriela rit aux éclats.

— Tu as bien fait. Ça leur fait les pieds aussi, de temps en temps quand ça ne leur tombe pas tout cuit dans la bouche. Mais ça va lui donner envie de te draguer encore jusqu'à t'avoir.

Je ne suis pas aussi sûre qu'elle. En l'abandonnant de la sorte, j'ai du réveiller son orgueil. Je compte quand même m'excuser car il n'a pas du comprendre mon comportement. Il a été malgré tout, charmant pendant le dîner.

— Je crois surtout que j'ai du mal à me lâcher ici. J'ai l'impression que Marco m'observe en permanence !

— Oublie ce con et ses textos de merde ! Personne n'ira lui répéter quoi que ce soit ! Tu as le droit de t'éclater Alma. Il ne te contrôle plus.

Les mots de ma meilleure amie résonnent dans ma tête. Ce n'est qu'avec le recul que je réalise la véracité de ses propos. Marco me contrôlait, il m'aimait mais me contrôlait.

Nous nous préparons toutes les deux en riant et en partageant nos propres anecdotes sur la soirée.

Arrive l'heure du brunch. La salle du restaurant est spacieuse et nous mettons quelques instants à trouver la table de nos amis. Ugo et Bianca sont assis côte à côte face Julian, la tête baissée dans son café.

Couldn't forget youOù les histoires vivent. Découvrez maintenant