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ALMA

Après avoir fait l'amour, nous profitons de la dernière heure qu'il nous reste à nous relaxer dans le jacuzzi. Cet endroit est un véritable cocon et nous permet de nous isoler du reste du monde. Dehors le danger se prépare et pourtant je me sens en sécurité ici, près de lui. Je sais que Sandro me protègera quoi qu'il se passe. Il s'est interposé entre Marco et moi à la soirée de Noël et je sais qu'il serait prêt à recommencer. Mais est-ce que moi je saurai le protéger ?

— À quoi penses-tu ? me demande-t-il.

— Oh à rien, j'ai eu un moment d'égarement.

Je détourne sa question et j'en profite pour continuer à en apprendre plus sur lui.

— Je me demandais si... tu avais tué beaucoup de monde ? Si ça te faisait quelque chose à chaque fois ou si tu ne ressentais plus rien ?

Ma question est directe, j'en ai conscience mais j'ai besoin de comprendre ce qu'il vit et il ne semble pas gêné par ce que je lui demande.

— Tu sais Alma, peu importe le nombre de personnes que j'ai du assassinées, je ne l'ai jamais fait par gaieté de coeur. Je l'ai fait par nécessité, parce que c'était mon devoir, pour le pays, pour sauver des innocents et parfois même pour sauver ma propre vie. La première fois a été difficile, c'est vrai, mais ôter la vie de personnes qui ont commis des atrocités ne m'empêchent pas de dormir la nuit. J'ai appris à relativiser.

Je regarde cet homme si tendre, si protecteur avec moi, mais à la fois capable de réaliser des choses hors du commun.

— As-tu peur de moi ?

Ses yeux me regardent avec tristesse. Aussi étrange que cela puisse paraître, je me sens en confiance avec lui.

— Non, bien sûr que non !

— Je sais que nous n'avons pas commencé sur de bonnes bases saines et je m'en excuse encore. Je ne veux pas que tu aies de doutes sur moi ou sur ma sincérité concernant les moments que nous partageons.

— Je n'en ai plus. C'est vrai que j'ai pu douter au début avec tout ce qu'il s'est passé. Mais j'ai confiance en toi désormais.

— Je n'ai jamais fait rentrer personne dans ma vie avant. C'est tout nouveau pour moi et j'apprends chaque jour grâce à toi. J'essaie de devenir meilleur... pour toi Alma.

La confiance est quelque chose qui s'apprivoise, qui s'entretient, qui se chérie. Je glisse ma tête contre son torse et il appuie son menton sur mes cheveux tout en me serrant contre lui. Rien ne vaut la déclaration qu'il m'offre à présent.

L'après-midi s'achève tranquillement et nous déambulons à présent dans une Rome éclairée par les lumières de la ville. Je suis impressionnée par le monde que nous croisons au détour de chaque ruelle.

Le vent souffle sur mon visage faisant virevolter mes cheveux et les siens. À chaque bourrasque, son odeur parvient à mes narines et cela m'enivre.

— Tu as faim ?

— Je meurs de faim.

— Viens je vais te faire découvrir un endroit que j'adore.

Nous arrivons une demi-heure plus tard au Roma Coffee. Derrière la devanture sombre de ce bar, une pièce immense dans un style assez vintage où l'on peut s'installer pour boire et grignoter de petites collations tout en écoutant de vieux vinyles. Au centre de la pièce se trouvent un billard et des jeux de fléchettes. Dans une petite pièce attenante, j'entrevois une grande bibliothèque en bois de merisier où des centaines d'ouvrages ayant l'air de dater d'une autre époque, attendent patiemment d'être ouvert. L'endroit est à moitié plein et les serveurs sont très accueillants.

Couldn't forget youOù les histoires vivent. Découvrez maintenant