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ALMA

21 h 30. La suite du dîner se déroule extrêmement bien. Je participe à tous les sujets de discussion. Les personnes présentes autour de cette table sont très intéressantes. L'humour se mêle aux sujets d'actualités et nous passons tous un agréable moment.

Les deux danses suivantes arrivent très rapidement : la première est une Bacchata. À croire qu'ils font exprès de mettre des danses sensuelles pour réveiller le côte caliente en chacun de nous et faire monter la température de la salle. Je suis cette fois avec un inconnu. La deuxième est une valse et je me retrouve avec un ancien collègue de Marco. Nous discutons un peu pendant la danse en tout bien tout honneur. Il n'est pas question qu'il tente une approche avec l'ex de son collègue et ça m'arrange.

Une fois terminé, je remarque que Sandro a quitté sa table. Je ne le vois revenir que quelques instants plus tard sans même me jeter un regard. J'ai peut-être été trop loin en cherchant à tester sa jalousie. Je regrette sur le moment, ce n'est pas dans mon caractère de me comporter comme une peste. Il me plaît énormément mais inconsciemment je crois que j'essaie de saboter un quelconque rapprochement entre lui et moi. Je ne veux pas souffrir à cause d'un homme, pas après avoir repris le contrôle sur ma vie.

23 h 45. Le repas se termine et les tables se vident de moitié. Le bar de la salle s'est ouvert et les premiers cocktails commencent à être servis. À ma table, il ne reste que Luis et une autre femme très sympathique qui se nomme Gisèle. Une musique commence et chacun reconnait le signal pour la dernière danse. Je vois Luis me regarder avec insistance, je comprends tout de suite qu'il souhaite m'inviter mais j'essaie tant bien que mal de rester focalisé sur ma discussion avec la charmante Gisèle. Quand soudain une main se tend vers moi.

— Mademoiselle, accepteriez-vous de danser avec moi ?

Cette voix... Celle de Sandro, surgit de nul part. Je ne peux m'empêcher de lui sourire et de prendre sa main douce et rassurante sans me préoccuper de Luis qui était en train de se lever vers moi. Sandro m'entraine jusqu'au milieu de la piste. Je sens cette chaleur se réveiller instantanément au bas de mon ventre. Avec sa main droite il saisit mon dos dénudé et rapproche mon corps du sien. L'effet qu'il me procure est indescriptible. Tout en me regardant, il prend délicatement mon autre main qu'il serre dans la sienne et la colle contre son torse. La chanson « Fragile » de Sting nous guide dans un slow qui pour moi est le plus intense de la soirée.

— Merci d'avoir accepté de danser avec moi.

Je n'aurais manqué ça pour rien au monde. Mais une question me traverse l'esprit.

— Comment se fait-il que tu n'as participé à aucune danse ?

— Tu m'as observé pendant toute la soirée ? Pourtant tu avais l'air bien occupé !

Et mince. Je me grille moi-même.

— À vrai dire, je me suis enlevé de la liste tout à l'heure. C'est un des petits privilèges de mon poste dans cette boîte. Et puis pour être honnête, je n'avais pas envie de danser avec n'importe quelle femme ce soir.

Mes doutes s'envolent à ces mots. Je n'entends plus que les battements de mon coeur dans ma poitrine qui frappent de toutes leurs forces. Je pose délicatement mon front contre son menton et ses doigts m'enlacent de plus en plus contre lui. J'aimerais que jamais il ne lâche son étreinte. Son parfum de bergamote m'enivre et d'intenses frissons se baladent le long de mon cou. Ma tête essaie encore de lutter contre cet attraction que je ressens, mais mon corps semble lui, incontrôlable.

— Un des danseurs ce soir t'a-t-il séduit ?

— Peut-être bien !

Je ne veux pas craquer et lui avouer que seul lui me fait perdre mes moyens.

Couldn't forget youOù les histoires vivent. Découvrez maintenant