Chapitre 43 : Un allié et... un semblable ?

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-Adam ? Qu'est-ce que tu fais là, tu devrais te reposer !
- Je vais bien moi, c'est toi qui a l'air complètement dévastée ! Qu'est-ce qui t'arrives ?
- Je... J'ai juste été gagnée par la fatigue pendant un instant... Le roi me submerge de travail en ce moment...
- Je vois... Ne t'inquiètes pas, lorsque nous serons mariés, je ne laisserai personne t'épuiser autant.
Il tend la main vers Opale pour l'aider à se relever mais elle le fait sans son aide.
- Combien de fois dois-je te le répéter, Adam ? Toi et moi ne nous marierons jamais !
- Je sais que pour l'instant on ne se connait pas très bien mais je suis sûr qu'avec le temps tu pourras reconsidérer ma proposition.
- Et moi je suis sûre que tu te fais des illusions.
- Tu sais quoi, parlons d'autres choses pour l'instant. Tu te rappelles de ce problème de pas dans la nuit que tu entendais ?
- Comment es-tu au courant de ça ?
- Disons simplement que Saphirre et moi on s'est beaucoup rapproché ces derniers temps.
- Oh c'est pas vrai, elle ne sait rien garder pour elle celle-là !
- Ne lui en veut pas, c'est surtout ma faute. Je peux me montrer très... persuasif parfois. Dit-il avec un sourire gêné.
- Tu parles souvent de moi avec ma petite sœur ?
- Ça, ça reste entre elle et moi.
Il sourit.
- ... Bref, qu'est-ce que tu voulais me dire à propos des bruits de pas ? Toi aussi tu penses que je suis folle et que j'entends des voix ?
- Non, justement, Opale !
Il la prend par les épaules.
- Je te crois, ma belle Opale. Je sais que tu n'inventerais jamais une telle chose.

Les yeux de la princesse s'illuminent durant quelques secondes. C'est si rare que quelqu'un la croit en dehors d'Elijah. Même sa propre sœur ne la prend pas au sérieux d'habitude .

- Tu...Tu es sérieux ? Tu me crois vraiment ?
- Aveuglément. Et je vais même t'aider à découvrir qui est la personne qui a tourmenté ainsi toutes tes nuits. Pour commencer, où les as-tu entendus pour la dernière fois ?
– Et bien ça fait quelques jours que les bruits ont pris fin mais la dernière fois, c'était sous ma chambre.
– Sous ta chambre ? Tu veux dire sous ta fenêtre ?
– Non, Adam. Sous le plancher.

Le prince affiche un air étonné.

– Pourtant si ma mémoire est bonne il n'y pas de pièce sous ta chambre, il n'y a qu'un couloir qui débouche sur un mur.
– Oui, je le sais. J'ai essayé d'aller enquêter pour trouver des traces, des indices ou même un passage secret mais rien.
– Mais si tu entendais ces pas à partir de ta chambre ça veut dire que le coupable faisait beaucoup de bruit. Comment se fait-il que les gardes qui patrouillent dans les couloirs n'aient rien entendu ?
– Je ne me l'explique pas non plus. Je les ai interrogés tant de fois et ils affirment tous ne rien avoir vu ou entendu qui sortait de l'ordinaire. C'est à dire personne dans ces couloirs.
– C'est vraiment très étrange...
– Et... Je ne sais pas si je devrais te dire ça mais cette nuit-là, cette personne ne s'est pas contentée de marcher mais elle a aussi parlé. Je n'ai pas tout compris mais il y a un mot que j'ai pu percevoir clairement.
– Lequel ?
– « vengeance »
– ... Ça devient de plus en plus intriguant. Mais je dois dire que ton ouïe est vraiment impressionnante. Comme as-tu pu entendre ce que disait cette personne à 6 mètres sous le plancher ?
– Je... N'en sais rien...

En réalité, Opale se doute bien que cela a un rapport avec sa nature de nahjat mais elle ne peut sous aucun prétexte révéler ça à Adam.

– Je vois... J'irai observer moi-même le couloir du dessous de plus près demain. Rejoins-moi dans mes appartements dès que tu auras du temps libre pour en discuter, ça te convient?
– O-Oui ! C'est parfait ! Merci encore pour ton soutien Adam, tu n'as pas idée de la valeur que cela a à mes yeux.
– Je ferai n'importe quoi pour te venir en aide, ma belle Opale. Dit-il en déposant un baiser sur la main de la princesse.

Opale va se coucher. Elle a le cœur allégé mais l'esprit tourmenté par ses cauchemars habituels qui ne font qu'empirer.

Le lendemain, la princesse est réveillée non pas par Jeanne mais par sa mère.
Elle s'étonne de la voir dans sa chambre de si bon matin.

– Mère?... Si vous venez apporter des retouches à ma tenue, cela va devoir attendre car je ne l'ai même pas encore vue moi-même. Jeanne et les servantes ne sont pas encore passées.
– Pas d'inquiétude, ma chérie. J'ai bien conscience qu'il est encore très tôt. Je voulais juste te prévenir qu'il ne te reste plus qu'une heure de sommeil au lieu de quatre.
– Pourquoi, que se passe-t-il ?
– C'est ton père qui l'a voulu ainsi. Il a dit qu'à partir d'aujourd'hui, tu te réveilleras à 5h tous les matins pour débuter ta formation de reine.

Opale soupire et passe sa main dans ses cheveux.

– Je vois que le roi est plus déterminé que jamais à faire de ma vie un enfer...
– Ne dis pas ça, Opale. Ton père est...exagérément radical dans ses méthodes mais je peux t'assurer une chose : il fait tout ça avec les meilleurs intentions à ton égard. Il n'a que ton intérêt en tête. Son but n'est pas de te torturer mais de t'aider à grandir.
– Épargnez-moi votre « compassion », mère.  Vous et moi savons très bien que même si le roi m'enfermait dans un cachot humide pendant des mois pour « m'aider à grandir », vous l'approuveriez.
– Quoi- Mais non, voyons ! Comment peux-tu penser ça de moi, Opale ! Je suis de ton côté, ma chérie !
– Ne comprenez vous donc pas, mère ?? Il ne devrait même PAS y avoir de côtés entre lesquels choisir !
– ...
– Merci d'avoir eu assez pitié de moi pour venir me prévenir mais maintenant, si vous voulez bien m'excuser, j'aimerais profiter des quelques minutes de répit qu'il me reste.
– Opale, ne le prends pas mal. Je voulais juste t'aider, je t'assure.
– Vous m'aideriez bien plus en me laissant seule, mère.
– ... Très bien, ma fille...

La rein essuie quelques larmes qui perlent au coin de ses yeux puis ferme doucement la porte derrière elle.

– Parfois j'aimerais vraiment ne plus être une princesse... Je serai enfin libre de mes choix et de mes déplacements exactement comme...

Opale tourne la tête vers le mur qui sépare sa chambre de celle d'Orion.

– Un peu comme lui... Je me demande comment il réagirait s'il savait que lui et moi sommes pareils. Je suis sûre qu'il pourrait m'apprendre tellement de choses sur ce peuple. Comme par exemple ce que je suis. J'ai l'impression que nous n'avons pas tout à fait les mêmes capacités, est-ce qu'il existerait des sortes de « catégories » entre nous ?

Elle décide de s'apprêter elle-même et enfile une robe rose simple.

Elle s'assure que sa marque de naissance est recouverte de fond de teint avant de courir vers le balcon de sa chambre.

– Orion ! Orion, est-ce que tu m'entends ? Dit elle en murmurant dans la nuit vers la chambre d'à côté.

Pas de réponse.

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