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Jungkook était toujours endormi à côté de moi, son visage détendu et serein. Je profitai de ce moment pour passer doucement le bout de mes doigts sur ses tatouages, admirant les détails artistiques qui couvraient ses bras, ses épaules, et se poursuivaient sur son torse musclé. Chaque dessin semblait raconter une histoire, et je ne pouvais m'empêcher de me mordre la lèvre lorsque je le sentis frissonner sous mon toucher.

Il bougea légèrement, grognant de satisfaction, et je me figeai, amusé et attendri par sa réaction. Alors que je le contemplais, perdu dans mes pensées, la sonnerie stridente de mon téléphone brisa le silence. Je sursautai, et en me retournant vivement, je vis la photo de ma mère s'afficher sur l'écran. Mon cœur rata un battement, et je me levai précipitamment du lit, essayant de ne pas réveiller Jungkook.

— Allô ? dis-je d'une voix tremblante.

— Jimin, où es-tu ? s'écria ma mère, la colère perceptible dans sa voix.

— Je... heu... bredouillai-je, incapable de formuler une excuse rapidement.

J'entendis un mouvement de fond, puis mon père prit le téléphone.

— Tu as cinq minutes pour être à la maison, ordonna-t-il d'une voix froide avant de raccrocher sèchement.

La panique m'envahit. Je me précipitai pour ramasser mes vêtements éparpillés sur le sol. Alors que je me préparais à m'habiller, deux bras puissants m'attrapèrent par derrière et m'attirèrent contre un corps chaud et rassurant.

— Kook... il faut que je rentre... murmurai-je en essayant de me libérer doucement de son emprise.

— Mmh... On n'a pas encore déjeuné, marmonna-t-il, sa voix encore alourdie par le sommeil.

— Mes parents sont en colère, Jihyun a dû tout raconter, dis-je en enfilant précipitamment mes vêtements.

Jungkook attrapa mes vêtements des mains et les laissa tomber au sol avant de me prendre le visage entre ses mains, plongeant son regard sombre et pénétrant dans le mien. Il m'embrassa avec une douceur qui me fit presque oublier tout ce qui se passait. Puis, sans un mot, il m'entraîna vers la cuisine et se mit aux fourneaux, me laissant bouche bée face à son calme imperturbable.

— Tu l'as dit toi-même, ils sont déjà au courant, alors à quoi bon se précipiter ? dit-il en s'affairant avec des ustensiles.

— Mais...

— Tu vas déjeuner, prendre une douche, et ensuite je te déposerai, répliqua-t-il d'une voix ferme mais tendre, ne laissant aucune place à la négociation.

Je soupirai, mais j'acquiesçai finalement, résigné. Il hocha la tête, satisfait, puis se concentra sur la préparation du repas. Nous déjeunâmes dans une atmosphère étrangement détendue, presque joyeuse, ce qui me fit presque oublier la tempête qui m'attendait à la maison. Jungkook avait ce don de me calmer, de me faire sentir que tout irait bien, même quand le monde semblait s'effondrer autour de moi.

Finalement, après avoir pris une douche rapide, Jungkook me raccompagna à la maison. Il se gara devant l'entrée, puis se tourna vers moi, son regard intense me faisant presque fondre. Je me mordis la lèvre, nerveux.

— Détends-toi, me dit-il en me caressant la joue du bout des doigts.

— Je ne sais pas quoi leur dire, avouai-je, sentant l'angoisse revenir.

— Dis juste la vérité, répondit-il calmement, comme si tout était simple.

Je le regardai, sceptique, mais avant que je ne puisse protester, il ouvrit la boîte à gants et en sortit une chaîne en argent, avec un pendentif en forme de lettre "J". Je le regardai, confus, jusqu'à ce qu'il me passe la chaîne autour du cou. Je l'effleurai du bout des doigts, touché par son geste, puis me jetai dans ses bras.

— Merci... murmurai-je contre son épaule, les larmes aux yeux.

— Je savais que tu aimerais, répondit-il avec un sourire doux. Allez, vas-y maintenant.

Je l'embrassai une dernière fois avant de descendre de la voiture. Dès que je franchis le seuil de la porte, mes parents se ruèrent sur moi, leurs visages tendus et furieux.

— C'est qui ce garçon avec qui tu es parti hier soir ? me demanda mon père d'un ton sec.

Je soupirai, sentant la pression monter.

— Jihyun a déjà tout raconté, hein ? murmurai-je, tentant de gagner du temps.

— Oui, et tu as intérêt à nous dire la vérité, rétorqua-t-il, impassible.

Je baissai les yeux, sentant le poids de leurs regards sur moi. Puis, d'une petite voix, je lâchai enfin :

— Il s'appelle Jungkook... et c'est mon petit ami.

Un silence pesant tomba dans la pièce. Mes parents échangèrent des regards lourds de sens, puis mon père reprit la parole, sa voix grondante d'une colère à peine contenue.

— Cette bête qui a tabassé Jihyun, c'est lui que tu dis aimer ? s'écria-t-il.

— Ce n'est pas une bête ! protestai-je en pleurant. Il était juste... jaloux. De toute façon, je ne voulais pas sortir avec Jihyun.

Mon père éclata d'un rire amer, secouant la tête.

— Tu vas aller t'excuser auprès de Jihyun et faire en sorte que les choses fonctionnent entre vous, parce que je n'ai pas l'intention de laisser passer une si belle union entre nos deux familles, déclara-t-il d'une voix tranchante.

— Minho, écoute ton fils. Peut-être que ce Jungkook vient d'une famille puissante ? intervint ma mère, tentant de calmer la situation.

Je la regardai, dégoûté par ses propos.

— Toujours l'argent ! m'écriai-je, les larmes aux yeux. Quand est-ce qu'il sera question de mon bonheur ? De ce que je ressens ?

Mon père me toisa avec mépris.

— Tu crois que je me suis marié avec ta mère par amour ? Nous sommes tombés amoureux avec le temps. Nous avons réuni deux puissantes familles, cria-t-il en me pointant du doigt.

La tension monta brusquement, et je sentis mes émotions déborder. Les larmes coulèrent sans retenue, et je hurlai :

— Je ne l'aime pas !

— Ça suffit ! hurla-t-il à son tour. Je ne veux plus rien entendre. Nous allons organiser un dîner avec la famille de Jihyun, et tu vas t'excuser devant lui. C'est compris ?

Je les regardai tour à tour, la gorge nouée par la colère et la tristesse. Incapable de supporter davantage leurs injonctions, je tournai les talons et montai à toute vitesse dans ma chambre. Là, je m'effondrai sur mon lit, les sanglots secouant mon corps entier.

Je sentis mon téléphone vibrer dans ma poche. Je le sortis et vis un message de Jungkook : "Je suis là pour toi, quoi qu'il arrive. Rappelle-moi quand tu pourras."

Je pris une grande inspiration, essayant de calmer mes pleurs. Un instant de répit, une lueur d'espoir. Mais au fond de moi, je savais que la confrontation avec mes parents n'était que le début des épreuves à venir.

Bad boy (Jikook)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant