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Le bruit des coups de feu éclate dans l'entrepôt, résonnant contre les murs de béton comme des éclats de tonnerre. Le tir a alerté les hommes de Kang, et une fusillade s'ensuit rapidement. Les balles sifflent autour de moi, frappant les vieilles structures métalliques, tandis que mes hommes ripostent avec une précision mortelle.

Je me précipite vers Jimin, allongé, inconscient sur la chaise, mais mon attention est attirée par Kang, qui bouge faiblement au sol, son visage déformé par la douleur. Une haine froide s'empare de moi.

— Porte Jimin jusqu'à la voiture, je m'occupe de Kang, ordonnai-je à Namjoon d'une voix dure.

Il acquiesce sans un mot, se précipitant vers Jimin. Il détache les cordes qui le retiennent prisonnier et le soulève avec soin. Jimin est léger dans ses bras, son corps fragile et meurtri semble presque éthéré. Je le regarde un instant, une vague de culpabilité me frappant en plein cœur.

Je tourne mon attention vers Kang, levant mon arme pour en finir, mais je suis soudainement bousculé par l'un de ses hommes de main. Je perds l'équilibre, trébuchant en arrière, et ma prise sur l'arme se relâche un instant. La rage monte en moi, brûlante et incontrôlable. Je serre les poings et me jette sur lui, les coups pleuvant avec une violence froide.

Mon adversaire encaisse les coups, mais je ne faiblis pas. Chaque coup que je lui porte est une libération de ma fureur, de ma frustration, de ma peur. Il finit par s'effondrer sous mes poings, son visage ensanglanté et méconnaissable. Je me redresse, haletant, mais une angoisse glaciale me saisit. Je regarde autour de moi, Kang a disparu.

— Putain ! jurai-je, la rage de l'avoir laissé s'échapper me rongeant de l'intérieur.

Mais la bataille tourne à notre avantage. Nos hommes, bien plus nombreux et mieux organisés que ceux de Kang, ont pris le dessus. Les coups de feu se raréfient, le silence commençant à reprendre ses droits dans l'entrepôt.

Namjoon revient vers moi, essoufflé mais indemne. Il m'informe que Jimin a été envoyé au QG, là où se trouve notre clinique privée. Hoseok, notre médecin, s'occupe de lui. Je refuse de prendre le moindre risque en l'envoyant à l'hôpital, où il serait vulnérable.

Nous arrivons à la clinique, une installation cachée derrière les murs d'un bâtiment anodin en périphérie de la ville. A peine la voiture arrêtée, je saute dehors et tente de courir vers la chambre de Jimin, mais Namjoon m'arrête, posant une main ferme sur mon épaule.

— Hoseok s'occupe de lui, Jungkook. Tu dois le laisser faire son travail.

Je hoche la tête, bien que chaque fibre de mon être veuille être près de lui. Je finis par m'asseoir sur un banc en métal, l'esprit tourmenté, les mains tremblantes d'adrénaline et de peur. Namjoon prend place à côté de moi, silencieux, respectant mon besoin de calme.

— Cet imbécile s'est enfui, dis-je enfin, ma voix rauque d'émotion contenue.

— On va le retrouver, répond Namjoon avec une détermination froide. Pour l'instant, concentre-toi sur la santé de Jimin et sur la manière d'annoncer tout ça à ses parents.

Je pousse un long soupir, passant mes mains sur mon visage dans un geste de frustration. Comment vais-je leur dire que leur fils a été presque tué à cause de moi ?

— Tu as raison. Je vais m'en charger, finis-je par dire, bien que l'idée me pèse lourdement.

Le silence retombe entre nous, lourd et oppressant. Chaque seconde qui passe est une torture. Namjoon reste près de moi, mais je sens qu'il sait ce qui me traverse l'esprit.

— Tout ce qui est arrivé à Jimin est ma faute, Joon. Tu avais raison. Je n'aurais jamais dû le faire entrer dans mon monde, admets-je finalement, ma voix brisée par le remords.

— Mais non, Jungkook...

— Si ! Et si Kang l'avait tué, je ne me serais jamais pardonné. J'ai été incapable de le protéger, et je ne le mérite pas, continuai-je, la gorge serrée par l'émotion.

Namjoon ouvre la bouche pour protester, mais avant qu'il ne puisse dire quoi que ce soit, la porte de la salle s'ouvre. Hoseok apparaît, son visage d'ordinaire si joyeux, marqué par la fatigue et l'inquiétude.

— Il est stable. Je lui ai administré des médicaments, et il dort profondément, nous informe-t-il d'une voix douce mais ferme.

Je le remercie d'un hochement de tête avant de me lever et de me diriger vers la chambre de Jimin. Hoseok et Namjoon me suivent des yeux, sans un mot, respectant mon besoin d'intimité.

En entrant dans la chambre, une odeur de désinfectant me frappe immédiatement. La pièce est petite, éclairée par une lampe tamisée. Jimin est allongé sur le lit, les draps blancs contrastant avec les bandages qui couvrent une partie de son corps. Il semble si paisible, comme s'il dormait simplement, mais les traces de son calvaire sont visibles partout : sur son visage, sur ses bras, sur son corps fragile.

Je m'assieds doucement sur la chaise à côté de son lit, prenant sa main froide dans la mienne. Mon cœur se serre à nouveau en le voyant ainsi. Comment ai-je pu le laisser souffrir autant ?

— Je suis désolé, murmurai-je, ma voix se brisant sous le poids de la culpabilité. Tout est de ma faute. Si je ne t'avais pas fait entrer dans mon monde, tu n'aurais pas subi tout ça. Mais je te promets, Jimin, que plus jamais tu n'auras à endurer ça.

Je caresse doucement sa main, mon regard fixant son visage apaisé par le sommeil. Demain, j'irai voir son meilleur ami, pour qu'il vienne le voir. Jimin aura besoin de soutien, de quelqu'un d'autre que moi pour l'aider à surmonter ça.

Mais pour l'instant, je reste là, à veiller sur lui, déterminé à ne plus jamais le laisser souffrir à cause de moi. Je resserre ma prise sur sa main, comme pour me rappeler que je suis encore capable de le protéger, que je ne suis pas complètement impuissant.

Demain, tout changera. Je m'assurerai que Kang paie pour ce qu'il a fait. Mais ce soir, je reste à ses côtés, refusant de bouger, refusant de le laisser seul.

Bad boy (Jikook)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant